Bonjour les gens !
Je suis loin d'être un vieux briscard du jeu de rôle et je me sens beaucoup plus joueur qu'auteur. Du coup, je vais plus vous raconter le parcours d'un passionné que me la jouer façon Laurent Boyer du JdR.
Enfin je vais quand même me la jouer un peu, on ne sait jamais. Des fois que ça me permette de draguer de la rôliste en convention.
J'ai commencé le JdR il y a une quinzaine d'années par les livres dont vous êtes le héros, comme un peu tout le monde à cette époque. Jusque-là, rien de grave. Puis, avec quelques courageux camarades asociaux de 6ème, on se met à essayer celui qui est tout étrange, celui auquel on joue à plusieurs avec maître de jeu : Terres de Légende. Et à ce moment là, c'est le drame : l'un d'entre nous se souvient que son cousin avait essayé de l'initier à un jeu étrange, tout en anglais, appelé "Advanced Heroquest" et avait même mentionné un certain "cheutulou". On se lance dedans, on ne comprend pas pourquoi on s'embêterait à jouer avec moins de 18 partout, on lit toutes les armes de Cthulhu Now sans tout comprendre (c'était en anglais) et nos investigateurs des années 1920 déciment les profonds à grand coup de M-16 ou chassent le grand ancien en F14. Un peu plus tard, je harcèle ma meuman pour que l'argent de ma communion serve à m'acheter un de ces jeux, et après une longue hésitation entre ADD et Warhammer, j'achète ce dernier au poids (!!) et décide de me faire offrir le reste à Noël.
Là, après quelques années au fin fond du Joueur, la boutique locale dont le vendeur a servi de mentor dans à peu près tout sauf le JdR pour beaucoup d'entre nous, je rejoins le club que je considère encore maintenant (plus de 10 ans après) comme "mon club" : Stratégie et sortilège. J'y découvre un groupe d'amis, quelques jeux magnifiques (au hasard Bushido, Stormbringer, Bushido, Berlin XVIII, Bushido, Rêve de Dragon et Bushido), et une nouvelle façon de jouer.
Après quelques années de collectionite, je gravite autour de plusieurs autres clubs locaux où je découvre au bout d'un moment que j'étais mieux là où j'étais avant et que la connerie de certains n'a pas de limites.
Après un passage pour études à Nancy, je vais vivre un temps aux Etats-Unis. Là-bas, je me retrouve game-designer sur un projet amateur de création de jeu vidéo basé sur l'univers de Shadowrun et le moteur d'Half-life. Sans réelle conviction, j'essaye de contacter Léonidas Vesperini et m'aperçois que finalement, les auteurs (bon oki, là c'est en tant que traducteur) de JdR ne sont pas inaccessibles. Mais plus encore, je recrute un scribouilleux surnommé Yno sur le projet pour aider les infographistes et commencent ainsi de longues discussions sur le net. Sans problème ce que m'a rapporté de mieux ce projet.
Ensuite direction le Luxembourg, et après quelques mois, Yno (dont le Patient 13 et surtout le Syndrome de Babylone ont montré au sceptique que je suis qu'il n'était pas nécessaire d'être payé pour faire des choses de qualité professionnelle) me parle d'un jeu qui semble avoir toutes les qualités que je cherchais dans un jeu Cyberpunk sans être alourdi par tous les poncifs du genre (chrome, listes d'armes inutiles, etc..) : COPS. Je ne comprends pas bien au départ l'intérêt de jouer uniquement des flics (et pourtant j'aimais beaucoup Berlin XVIII, mais bon je suis un peu con), mais il finit par me convaincre.
Les choses s'enchaînent ensuite assez vite et je ne sais plus trop dans quel ordre. Suite à un jeu sur la mailing-list du jeu, Aleksi décide de mettre nos noms sur l'écran (si si, cherchez bien), et je contacte Benoît Attinost puis Geoff pour avoir des renseignements sur la possibilité de faire un scénario storyline pour une convention. Dans la foulée, Benoît me file à peu près trois tonnes de conseils super utiles, puis décide de me dépeindre dans un de ses scénars (tellement bien qu'après je suis obligé d'expliquer à plusieurs personnes que je ne suis ni un facho ni intégriste basque).
Si on rajoute à ça le fait que le Luxembourg est un pays où il n'y a rien à faire (si vous lisez les interviews du chanteur de placebo, vous verrez qu'il s'est mis à la musique parce qu'il déprimait tellement il s'emmerdait dans ce pays), et que je découvre la fiche d'un autre ancien de Stratégie et sortilège ayant réussi à se faire embaucher chez Oriflam (Eric Nieudan), il était impossible que je n'essaye pas de me foutre un coup de pied au c.. et de bosser sur ce jeu. Geoff me proposa alors de bosser sur des ground zero (le magazine de COPS) et après quelques essais me fit confiance pour bosser sur un supplément.
Parallèlement, des encouragements d'autres personnes et certaines rencontres heureuses (Julien Blondel, Ghislain Morel) m'ont poussé à persévérer dans cette voie. Même si j'ai eu l'occasion d'apercevoir de loin les manoeuvres de quelques escrocs dans ce milieu, je m'estime très chanceux d'avoir surtout côtoyé des gens réglos et passionnés.
Mes jeux préférés sont les jeux sur le Japon médiéval, Ambre, Mage (et tout le reste du Monde des Ténèbres), COPS, Kult, Maléfices et globalement Elric!, Stormbringer et Hawkmoon. J'en oublie sûrement.
Ce dont je suis le plus fier ? C'est que mes joueurs me demandent des conseils pour choisir un bouquin sur l'histoire japonaise qui raconte les événements qu'ont vécu leurs personnages le week-end précédent. C'est aussi d'avoir réalisé un rêve de gamin en ayant écrit un truc dans le milieu du JdR. Ça ne veut pas dire qu'il y en aura d'autres, mais c'était déjà une fin en soi.
Mes projets ? Essayer de continuer et de donner la même chance à d'autres (pour plus de renseignements : www.phenix-edition.org).
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 28 août 2011.