Livre de 128 pages à couverture souple.
4 Juillet 2026 : une date-phare pour la toute jeune République de Californie, symbole de son indépendance et de sa sécession avec l'Union ; mais qu'en est-il quelques années plus tard, alors que la Cité des Anges fête l'avènement de 2032 ? Ce supplément lève ainsi le voile sur les coulisses de la sécession, sur la politique californienne locale, fédérale et internationale, sur les principaux partis et lobbies, ainsi que sur la mairie de Los Angeles.
Comme à l'accoutumée, le supplément comprend une section LAPD blues, donnant le pouls de l'unité COPS jour après jour. Ainsi, l'enquête sur le meurtre du détective Cortez progresse tandis que se croisent vétérans et nouvelles figures du COPS, évoquant tour à tour le retour de "Proc", le passage à tabac de Brad Simpson, les malheurs de "Pas de Bol" Webster et la remise en marche de la machine à café.
Le supplément enchaîne alors avec le premier chapitre, les Dossiers du LAPD. Pour commencer, un retour sur la déclaration d'indépendance de la Californie, au travers de l'interview d'un "porteur de valises" sans complaisance - autant dire un regard bien éloigné des manuels d'histoire officiels, qui pose bon nombre de questions quant aux moyens mis en oeuvre lors de la sécession et aux acteurs majeurs de l'époque. Au final, qui manipule qui, de l'Union, de la Californie et de telle personne ou consortium ? Retour en arrière, sur vingt années de politique de l'ombre. A signaler çà et là plusieurs encarts, consacrés aux lobbies (qu'ils soient politiques, financiers, écologistes, technologiques ou idéologiques - et plus ou moins dangereux) ainsi qu'aux dernières nouvelles policières et judiciaires du tout Los Angeles.
Puis il est temps d'obtenir une vision plus neutre de la République, avec une étude de ses composantes, de son organisation et de ses institutions. En dépit de son nom, que certains proposent d'ailleurs de modifier, la République de Californie ne se limite pas au seul Golden State, mais comprend également Hawaï et le Nevada : trois états formant une fédération sur le modèle des anciens USA.
Première étape : l'état fédéral, avec sa constitution, ses instances législatives et exécutives, son système judiciaire et ses agences fédérales (policières ou non). Ce sera également l'occasion de découvrir Sacramento, capitale tant de la République que de l'état de Californie - un cumul parfois indigeste, au point que certains envisagent un transfert de pouvoir à Los Angeles. Mais les taux de criminalité records de la ville plaident jusque-là en sa défaveur... Autre pomme de discorde : la représentativité d'Hawaï et du Nevada au Congrès face à la toute-puissante Californie - que peuvent les huit représentants des deux états face aux cinquante-cinq représentants californiens ?
Deuxième étape : l'état de Californie, avec à son tour sa constitution et ses différentes institutions nationales.
Troisième étape, "l'Ours à trois têtes", alias le chevauchement souvent complexe des pouvoirs fédéraux, nationaux et locaux. Les cops sont ici directement concernés, puisque cette superposition les fera croiser tôt ou tard les agents du shérif de tel comté, de la police de telle municipalité, de la California Highway Patrol, de l'armée et des agences fédérales. Dans ce cas, qui est compétent et qui peut faire pression sur l'autre ? D'autres questions surgissent, telles que le mode de scrutin, le planning des futures élections, la corruption en 2032 et le jargon politique.
La suite est dévolue aux grands partis californiens, que les MJ et PJ auront peut-être déjà découverts lors des élections municipales de fin 2030. Six grands mouvements nationaux se taillent la part du lion, avec respectivement :
- Les Démocrates Visionnaires, qui comptent parmi leurs rangs certains des acteurs les plus populaires de l'indépendance. Mais leur éviction de la mairie de Los Angeles et les accusations de mollesse et de démagogie laissent craindre un déclin du parti.
- Les Républicains Unifiés, au discours longtemps ambigu quant à l'indépendance californienne, partisans acharnés de la sécurité, de la décence morale et du relâchement fiscal.
- La New Order Militia, réputée pour ses coups de force (au sens propre comme figuré), fondée par un ex-ganger, bien décidée à jouer les empêcheurs de tourner en rond et à bousculer les partis traditionnels. Son credo : toutes les minorités sont bonnes à défendre... pourvu qu'elles soient 100% californiennes.
- Les Nouveaux Libéraux, défenseurs de l'Etat minimal où chaque chose doit être légalisée et autorisée au nom de la loi de la demande. Naturellement, le parti se fait le chantre de la privatisation absolue, à commencer par celle de la police - pour le plus grand bien des citoyens, cela va de soi.
- Les Réalistes, qui se démarquent des autres partis par leur statut de religieux et de business-men assumés. Une structure hétérogène et touche-à-tout, retombée dans l'ombre médiatique, mais qui sait se montrer patiente et changer son fusil d'épaule (le succès du brevet "Larger than Life" en étant la preuve).
- Et enfin les Compagnons, qui semblent avoir le vent en poupe depuis leur accession à la mairie de Los Angeles. Mais au final; s'agit-il de penseurs bohêmes ou de réels hommes et femmes de terrain ? Les électeurs commencent à se poser la question et leur sanction risque de tomber tôt ou tard. Reste un point encore nébuleux : les origines du parti. Un point crucial, alors que l'on suppose d'anciens liens entre Kristin Lane et certains éco-terroristes...
A l'exception des Démocrates et des Libéraux, chaque parti voit son discours et ses projets explicités, sans oublier un portrait de ses figures les plus proéminentes et influentes. En encart : une interview du maire Kristin Lane, interrogée sur l'actualité tant de son parti que de la municipalité.
Avant-dernière partie du chapitre : la mairie de Los Angeles. La visite débute par quelques données techniques et architecturales, avant d'embrayer avec l'équipe en place (maire, conseil de ville, "controller", procureur général), chaque membre ayant une fonction et des attributions bien précises. Tout comme le Central du LAPD, la mairie est un véritable mille-feuilles, chaque étage comprenant un service ou un département distinct, le tout brassant un budget colossal de 6 milliards de dollars ! De même, cette partie dépeint la politique actuelle de l'équipe Lane, explore les sous-sols de la mairie et étudie les rapports entre la municipalité et la police ; rapports tant officiels, la mairie nommant le bureau chargé d'élire le chef de la police et votant le budget du LAPD, qu'officieux, la mairie possédant de nombreux leviers pour bloquer la carrière ou entraver le travail de policiers gênants. Un encart est d'ailleurs révélateur de cet état de fait, résumant le remboursement des dégradations lors d'une intervention de la police - et l'addition grimpe vite, très vite...
Pour conclure, les relations internationales, divisées en grands blocs : les Amériques, la Fédération Europa, la Russie, l'Afrique, l'Asie et l'Australie. Cette partie suit le schéma suivant :
- Tout d'abord, chaque pays majeur dispose d'une position plus ou moins positive ou négative vis-à-vis de la Californie (exécrable pour l'Union, au beau fixe pour Europa, trop bonne pour être honnête pour le Japon).
- Puis quelques paragraphes viennent présenter la situation et l'organisation du pays. A l'honneur : Europa (en plein déséquilibre est/ouest), la Russie (qui ronge son frein après de trop nombreuses défaites) et l'Afrique (victime d'une colonisation nouvelle version en vue de protéger les intérêts occidentaux, à laquelle la Californie participe activement).
Viennent à présent les Affaires en cours, en d'autres termes les enquêtes prêtes à l'usage. Pour commencer, quatre 10-18 sur fond de vol de voiture, de descente en boîte de nuit mal famée et d'homicides, avant de parvenir à deux scénarios :
Omni mundis creatura, qui fait suite au scénario "Un homme est mort" du supplément Helter Skelter. Les cops devront affronter l'une de leurs vieilles némésis, tout en acceptant de jouer les morts pendant quelques jours. Soit ils se montrent les plus rapides et les plus malins, soit leur adversaire leur rejoue la scène de fin de "Fight Club" avant de disparaître, au choix. Et reste à savoir si les cops préféreront sauver leurs amis ou Downtown, choix ô combien cornélien...
Teen trouble, où les cops se frotteront à la jeunesse d'en haut et d'en bas de Los Angeles. Chargés de jouer la vitrine de la police lors des Semaines Citoyennes au sein de la prestigieuse université d'UCLA et de tenir bon face à un auditoire, les personnages devront également faire route plein sud pour résoudre le viol et le meurtre d'une élève sans histoires, dans l'enceinte d'un collège miteux de South Central.
Pour clore ce supplément, les Dossiers du SAD :
- Tout d'abord plusieurs rapports des services secrets, en rapport avec l'interview du "porteur de valises" cité plus haut, qui prouvent à quel point l'indépendance est loin d'être aussi simple (et innocente) qu'on l'aurait cru.
- Puis les dossiers complets de William Ross et de Dexter Millius, respectivement Président de la République et Gouverneur de la Californie. Deux tableaux résument également en quelques traits le signalement et la psychologie des principaux élus nationaux et fédéraux.
- Quelques règles sont présentées, pour simuler les différents moyens de pression des hommes politiques pour barrer la route à la police. Une nouvelle compétence apparaît au même moment : Politique.
- Pour faire suite à ces pressions, différents paragraphes présentent les tracasseries administratives que peuvent encourir les cops s'ils désirent obtenir et conclure une affaire criminelle, selon les situations.
- Par ailleurs, il reste à étudier la face cachée et parfois peu reluisante des partis politiques et de la mairie de Los Angeles.
- Pour terminer, plusieurs synopsis pour lier les cops à la politique internationale, à la santé publique ainsi qu'à un homicide commis par un collègue.
NB : ici aussi, plusieurs encarts accompagnent les chapitres précédents, à la différence près qu'ils sont réservés aux MJ, dévoilant la vérité sur plusieurs intrigues et faisant avancer la chronologie de l'univers de COPS.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 29 novembre 2019.
Ce supplément était une bonne idée... Dommage qu'il se contente de survoler son sujet :
- La politique californienne telle qu'elle est décrite ne nous apprend pas grand chose, sinon que le grand mystère concernant l'indépendance est encore à venir. Les partis politiques sont à peine plus développés que dans les autres livres.
- La mairie de LA est décrite comme un univers complexe, foisonnant... Mais ce qu'on nous en montre est bien plat !
- La géopolitique mondiale est bienvenue mais me rappelle furieusement Berlin XVIII (je sais, je sais COPS n'a rien à voir avec ce vieux jeu... Mais quand même la fédération Europa et ses problèmes avec la Russie ?).
Reste la partie scénario qui couvre l'essentiel de l'ouvrage : du bon et du moins bon... Certains 10-18 pompant "honteusement" certains épisodes de NYPD Blue! Sympa malgrè tout.
Au final ? Je suis déçu. Les suppléments COPS sortent vite, mais ils sont de moins en moins fouillés et originaux... La série semble s'essoufler. Gare à la chute d'audience !!!!
Le premier vrai point faible de la deuxième saison. En effet, ce supplément était censé faire le tour de la question "politique" de COPS, et ce même si la politique de LA est en perpétuelle mouvement (mais bon, ils vont pas pondre un supplément Politique par saison, quand même)...
En fait, il survole les différents intervenants, ainsi que les interactions entre partis et autres mouvements citoyens. En plus, c'est pas vraiment folichon à la lecture (même si ça reste très bien écrit), et je commence à fatiguer en cherchant les multiples recoupements avec les autres infos issues des autres suppléments.
C'est très bien à lire, c'est moins facile à utiliser, et j'ai eu la furieuse impression que ça ne faisait pas du tout avancer le shmilblick. Par contre, les scénarios sont toujours aussi bien, et renferment en fait plus d'infos que le reste du supplément.
COPS est un jeu de rôle policier truffé d'enjeux politiques! Ce supplément permet de mettre un contexte, il ne réponds pas aux questions qui touchent à la storyline, il ne dévoile pas de grand secret, mais il plante le décor politique de Los Angeles. Il nous présente ces acteurs, les différentes sphères et niveaux de la politique californienne.
D'un point de vue graphique, la couverture est toujours aussi belle et l'intérieur est sans surprise (un peut trop chargé à mon goût, mais de très bonne qualité).
Tout les chapitres ne sont pas aussi intéressants (je ne vois pas très bien comment je vais me servir du chapitre sur la politique international) mais pour le reste c'est très instructif!
Le premier scénario se passe dans un campus Californien. Les COPS sont présent sur le site pour représenter les forces de l'ordre lors des Citizen Weeks (deux semaines, de séminaires et débats). J'ai énormément apprécié ce scénario car il m'a permit d'ouvrir des questions philosophiques avec mes joueurs. Ils ont ainsi pu prendre position dans les débats et émettent leurs avis sur les sujet de l'actualité de 2030!
Le deuxième permet aux PJs de prendre leurs revanche sur Arcus 131. C'est un scénario digne des meilleurs films américains: cascades, fusillades et explosions au rendez-vous!
Critique écrite en décembre 2009.
Encore un supplément de COPS ! Chouette chouette chouette chouette ! Cette fois, les talentueux auteurs de ce jeu grandiose... Non, ma formulation n'est pas excessive. Quand on fait un boulot de cette qualité pendant autant de temps, il faut le dire. Donc, les génies qui nous offrent cette perle rare qu'est COPS s'attaquent cette fois à la politique californienne - comment l'indépendance s'est-elle faite du point de vue politique ? Que reste-t-il des Républicains, farouchement anti-indépendance ? Que sont ces partis farfelus amateurs de doctrine zen et plus proches de la secte que de la politique ? Sans oublier le fonctionnement de la mairie de L.A., qui, au cas ou vous n'auriez rien suivi, est passée au main d'une femme, d'une écologiste, d'une activiste des droits sociaux... Grincement de dents et bureaucratie grippée au programme ! Et puis, Quatre juillet traite aussi du panorama général des grandes nations du monde (que devient la Russie ? Pourquoi exporte-t-elle cette mafia ethnique si particulière ?)... Et puis il serait triste de passer à côté des dossiers du SAD qui, cette fois, traitent de l'étrange indépendance de la Californie et des "mécanismes" (vous lisez "magouilles" entre mes guillemets ? Vous avez mauvais esprit) qui l'ont permise.
Mais surtout, ce supplément est bourré de scénarii, depuis les 10-18 étoffés jusqu'à une course poursuite haletante avec un poseur de bombe fou. Il vaut mieux garder en mémoire, d'ailleurs, que ce dernier gros scénario est un peu trop haletant et risque fort de laisser des COPS débutants sur le carreau ; mais il est superbement adapté à de vieux routards capables d'intelligence, de patience... Enfin, bref d'être des COPS expérimentés.
S'il ne fallait faire qu'une critique à cet ouvrage, reconnaissons que toutes les informations qu'il nous fournit ne sont pas nécessairement indispensables - la politique internationale, notamment, devrait peu intéresser les joueurs vu le planning impitoyable que vont leur faire vivre les scénarii contenus dans ce supplément. Mais pouvait-on faire l'économie de traiter les dernières questions en suspens concernant l'univers ? Et puis tout cela est saupoudré d'une fine couche de brèves qui sont autant d'éléments pour faire vivre L.A. au-delà des gangs et du quotidien glauque des COPS.
Au final, que du bon, comme d'habitude, un sacré gros supplément qui applique avec bonheur la règle du "plutôt trop que pas assez" et que vous devrez sans doute digérer pendant quelques temps avant d'en tirer la quintessence. En tout cas, il ne nous laisse pas sur notre faim, bien au contraire !
L'Ogre-Mercenaire - Casus Belli n°28
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