Je suis tombé dans le JdR quand j'étais petit : en primaire, je lisais des "livres dont on est le héros" (j'ai jamais fini Le sorcier de la montagne de feu, snif !) et je suis donc facilement passé à la version "dure" avec donjons et dragons (la boîte rouge s'il vous plaît). Ensuite, j'ai enchaîné les jeux avec plaisir et frénésie : Star Wars, Paranoia, Cyberpunk, Shadowrun, Ambre, la liste semble n'avoir aucune fin...
A peu près 15 ans plus tard, en 96, j'ai mis les pieds dans la boutique parisienne Phénomène J. Ce jour-là, ma vie a basculé. J'y ai rencontré Jean-Hugues Villacampa (une sorte de mentor pour moi) et j'y ai maîtrisé des parties d'initation de JdR (nous étions en 97, sortie de Polaris, Deadlands, L5R...). Le tournant était pris ; grâce à Phénomène J, j'ai rencontré la plupart des acteurs du JdR français, ce qui m'a permis de me recycler en tant qu'auteur indépendant à temps plein.
J'ai ainsi débuté en participant à Nephilim : Révélation, RétroFutur, et Casus Master D20. J’ai beaucoup travaillé, et beaucoup appris, notamment grâce à Sébastien Célerin, un des plus grands professionnels du JdR français (voire LE plus grand professionnel du JdR français). Après la disparition de Multisim, j'ai pris ma carrière à bras le corps et étendu mon carnet d'adresses, ainsi que mon palmarès. J'ai ainsi eu la chance de travailler avec la majorité des éditeurs de l'époque, du plus institutionnel (Casus et Asmodée) au plus indépendant (EWS). Le travail ne manquait pas, mais ça ne m'empêchait pas de vivre au doux rythme du dilettante bienheureux et insouciant : environ 3 à 6 parties par mois, 10 quand j'étais très en forme. Surtout qu'avec tout ça, je devais tout de même m’occuper de ma Playstation, écluser la livraison de comics de la semaine et pas oublier tous les DVD de manga. J'vous jure la vie d'auteur ! :)
En 2005, ma carrière a pris un nouveau tournant. Après environ un an et demi de collaboration en tant qu'indépendant aux diverses gammes Rackham, notamment Cadwallon (alors en gestation), j'ai pu intégrer à temps complet l'équipe de concepteurs du Dragon Rouge. Après un "au revoir" ému aux éditeurs avec qui je travaillais alors, j'ai rejoint mes nouveaux collègues à Vincennes. J’ai ainsi pu participer au développement du JdR Cadwallon, et aux jeux de figurines Confrontation et AT-43.
L’aventure ne s’arrête pas là : en 2008, une nouvelle édition de D&D pointe son nez. Je pars travailler à Play Factory, où je deviens rédacteur en chef des magazines Dragon Rouge (JdR) et Codex Interdit (jeux de figurines). Autant dire que j’ai stressé un grand coup... mais c’était super ! Cela m’a en outre permis de faire la rencontre d’Igor Polouchine, un créatif aux mille talents et à la folie salvatrice. Pendant un temps, j’ai même été "responsable éditorial" de D&D VF (c’est-à-dire "éditeur", mais sans le salaire qui va avec). La classe !
Ensuite, on arrive en 2009, et un nouveau changement de cap, cette fois-ci, vers les étoiles : c’est la sortie de Metal Adventures, mon "bébé", mon premier JdR en solo, et probablement celui qui me ressemble le plus. J’ai vraiment été gâté par Matagot, qui a fait le pari d’une présentation prestigieuse (et sans crowdfunding à l’époque !). Ce fut le départ d’une nouvelle aventure : en deux ans de temps, 8 bouquins sortis et pas moins d’une cinquantaine de conventions. Je n’ai pas vu le temps passer, et c’était génial.
J’étais enfin un "vrai" auteur (du moins, dans le regard qu’on me renvoyait). J’ai continué sur la lancée, avec la sortie de Faust Commando en 2013, mais aussi le jeu sur lequel j’aurai passé le plus de temps : Avalon, un jeu d’espions et de mercenaires sur lequel je travaille depuis 2011 (nous sommes en mai 2016 au moment où j’écris ces lignes). Peu importe, parfois, il faut être patient.
Entre deux parties de JdR ou séances d’écriture, je trouve quand même un peu de temps pour écrire aussi des romans (notamment Le crépuscule des rois, chez Rivière Blanche) et me consacrer à des activités encore moins banales que le JdR, comme le magnétisme et le shamanisme.
Durant ces "longues années", j'ai essayé de jouer à tout, le meilleur comme le pire. Comme tout bon rôliste, je me suis constitué mon "best of" :
S'il ne devait rester qu'une seule chose de tout ça.... difficile à dire. Au risque de paraître prétentieux, ma carrière d'auteur/concepteur m'a laissé plein de beaux souvenirs, et elle est loin d'être finie. Quant à ma plus grande fierté en tant qu'auteur, j'espère que je m'améliorerai encore, et que, donc, ma plus grande fierté n'existe pas encore. :)
Mais, finalement, ce qui reste le plus important dans tout ça, c'est le plaisir. J'ai la chance d'avoir marié travail et passion. C'est pas donné à tout le monde. Le matin, quand je me lève, c'est pour écrire des histoires d’aventuriers et de héros. Le reste, c'est accessoire.
Petit message perso : pour moi, le JdR est plus qu’un jeu. C’est un outil pour inventer les systèmes politiques de demain, et également découvrir en chacun de nous le meilleur de l’Humanité.
Plus d'infos :
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 23 janvier 2021.