Livre de 128 pages à couverture souple.
Los Angeles, le cinéma et la télévision : un ménage à trois des plus tenaces et une fructueuse histoire d'amour qui ne demande qu'à perdurer, tandis que le citoyen californien lambda est abreuvé à chaque seconde d'images, d'informations, de sport, de reportages, de jeux, de séries, le tout hésitant sans cesse entre l'inepte et le sérieux - voire l'inepte tout court, force est de le constater. Bienvenue dans les coulisses de la culture, du journalisme, du sport et du divertissement de 2031, une petite page de pub et on continue.
Les premières pages de 15 Minutes s'ouvrent sur la rubrique "LAPD Blues", où on pourra retrouver la détective Anita "Proc'" Garcia, grièvement blessée à la suite d'Helter Skelter. Si la policière est gracieusement soignée par les médecins et techniciens de la respectable entreprise pharmaceutique CaSaPha et désormais prête à reprendre du service, on ne pourra que s'étonner d'un tel attrait soudain de CaSaPha pour les représentants des forces de l'ordre. Pour terminer, la revue de presse internationale (avec notamment la situation politique des continents africain et européen, ainsi que les tristes nouvelles du front colombien) et les potins corrosifs de l'Indiscret, avec la politique de Madame le Maire en ligne de mire.
Pour ce qui du reste du supplément, 15 Minutes suit le schéma instauré depuis la deuxième saison : un chapitre "Les dossiers du LAPD", accessibles à tous, "Affaires en cours", enquêtes 10-18 et scénarios et enfin "Les dossiers du SAD", strictement réservés au MJ. En revanche, comme pour toute la gamme, on retrouvera au fil du supplément différents encarts apportant des précisions ainsi que plusieurs nouvelles d'ambiance, dépeignant l'évolution des personnages de COPS.
Premier chapitre : le journalisme, le sport et la culture de 2031, mais également l'état d'esprit type des vingt millions d'Angelinos. Pour commencer, honneur aux journalistes : on apprendra quels fichiers détient la police à leur sujet et quelles sont les dispositions judiciaires relatives à la liberté de presse, mais également quelles sont les motivations, méthodes de travail et associations des journalistes. A cela, il faudra ajouter une analyse des différents médias, un code déontologique, un bref lexique du jargon ; le tout avant d'aborder le "métier" : comment mener un reportage d'un bout à l'autre, quelles sont les règles d'or du journalisme, quelles relations nouer. Viennent enfin trois grands noms du milieu dont Julia Andreotti, déjà croisée à plusieurs reprises lors des suppléments précédents et des précisions sur les journalistes en tant qu'alliés ou informateurs des PJ. A noter, l'apparition d'une nouvelle compétence, "Reportage", et des précisions sur les jets et difficultés pour la recherche d'indices en tant que journaliste.
La suite est également dédiée au journalisme, mais sous un angle bien moins reluisant : une grande partie du "Quatrième pouvoir" a vendu ses idéaux (si ce n'est son âme) de longue date ; cette section s'intéresse aux méthodes de censure et aux pressions qui s'exercent sur la profession : état des lieux, suivi d'un cas d'école qui dépeint la mise à mort progressive d'un reportage dont le seul tort est de s'intéresser de trop près à la vérité à l'encontre d'un trop gros gibier. Cependant, tout n'est pas perdu, pour peu que journalistes et policiers parviennent à s'accorder pour faire avancer et médiatiser un dossier sulfureux. Au tour du petit écran et des dernières révolutions télévisuelles : la 3D, les systèmes d'immersion et les écrans ultra-plats sont désormais du domaine du banal pour les citoyens moyens, mais arrive aujourd'hui le procédé "Larger than Life" conçu par les Réalistes - laissez les acteurs et présentateurs sortir de l'écran et s'installer chez vous ! Cependant, le monde de la télévision c'est également l'opposition entre programmes en direct et téléchargeables, des émissions tellement "crazy crazy" ainsi que des présentateurs prêts à faire des pieds et des mains pour agglutiner le téléspectateur à l'écran, depuis Barnie l'adorable panda savant jusqu'à Tex Casanova, à l'antenne 24h/24. Quant aux chaînes, l'expression "l'embarras du choix" semble bien faible, de même que "bon goût" devant la grille de programmes de Canalanal 12. Et ce n'est pas XXXLive ou la télé-réalité de NTV6 qui viendront remonter le niveau.
Viennent les dessous du sport : les habitudes ont plus que changé en trois décennies, avec la perte de vitesse des sports extérieurs et amateurs (au profit des holo-coachs d'intérieur et du sport en solitaire), la légalisation internationale du dopage et les nouvelles habitudes imposées par la technologie et le Network. De même, le problème du sport pour obèses (avec notamment un remake payant de "Full Metal Jacket" : perte de poids garantie avec l'entraînement des Marines !) et le devenir des tenues et équipements sportifs - haute couture, sportswear, même combat ! Pour conclure : le milieu sportif professionnel, qui a décidé de tirer un trait sur l'hypocrisie du dopage en l'autorisant, sous strict contrôle scientifique. Mais d'autres changements demeurent, depuis le développement des sports virtuels jusqu'à l'introduction de la religion, du mysticisme et des xéno-greffes animales dans le milieu. Un dernier mot sur les revers de la médaille : le sport reste gangrené par la triche et les paris illégaux, parallèles au système de bornes légales, au nom d'une poignée de dollars.
Suite aux affres du corps, celles de l'esprit avec l'art angelino, aussi vaste, délirant et exubérant que la Cité des Anges. A côté des disciplines artistiques traditionnelles, des nouveautés avant-gardistes font fureur telles que l'art biologique (si tant est que le croisement d'un lapin et d'une méduse soit de l'art), le body art (la mutilation, la scarification et le remodelage des corps), la "plastinisation" des cadavres et l'Urb'Art des jeunes gangers. En parallèle, les dernières tendances musicales depuis l'énième bouillie pop jusqu'aux nouvelles symphonies de Wagner et Mozart composées par IA, les stars montantes des différents milieux, les grands noms et les requins de la production, les monuments et festivals du cinéma, ainsi que les dernières surprises du milieu de la mode.
En guise de conclusion, une section d'une dizaine de pages baptisée "Californian Way of Life", à vocation plus sociologique. Ainsi, quelle est l'attitude du Californien moyen en matière de loisirs réels et virtuels, de sport, de jeux et tout simplement de socialisation ? Que faire de son enfant après les cours et que faire soi-même après le travail, dans une ville où la rue est considérée comme une jungle ? Et fragmentée comme l'est Los Angeles, difficile de passer à côté du problème du communautarisme, du repli des cultures, du développement de sous-cultures et contre-cultures, sans oublier les modes de manifestations physiques et informatiques, autant de données essentielles pour la police, si elle entend garder le contrôle de la ville et le contact avec ses habitants. Dernier élément : un calendrier complet des fêtes et évènements religieux, spirituels et laïcs, de Septembre 2031 à Septembre 2032 ; un élément essentiel dans un univers où ne pas avoir de convictions (peu importe lesquelles) revient à ne pas exister.
Le descriptif suivant concerne les MJ avant tout ; joueurs, veuillez passer votre chemin.
Deuxième chapitre : les affaires en cours, qui débutent par cinq enquêtes 10-18 mêlant pédophilie, guerre des gangs sur un campus, conflit conjugal chaotique, mur du silence à South Central et prise d'otages tendue avant de poursuivre avec trois scénarios plus consistants.
- "Après la pluie" : plongée dans le milieu des fils du soleil levant, après l'assassinat spectaculaire d'un chef de clan yakusa. Une fois les morts enterrés, mafieux et cops vont mener l'enquête chacun de leur côté avec un doigté ô combien différent, tandis que le paisible quartier de Little Tokyo menace de sombrer en pleine guerre des clans.
- "Il court, il court le Furet !" : à la poursuite d'un témoin essentiel, dans une affaire où la Mairie de LA est embourbée, les cops vont devoir jouer contre la montre pour rattraper ce fugitif sur lequel pèse un contrat de plusieurs millions de dollars. Une somme rondelette qui va aiguiser bien des appétits et compliquer la tâche des PJ, qui risquent également d'avoir leurs propres collègues aux trousses. Et pendant ce temps, l'heure tourne !
- "Condamnée" : direction les prestigieux studios et usines à rêve de Burbank, en pleine séquence de tournage de film, où les cops seront chargés de la protection rapprochée d'un acteur sur le retour, menacé de mort. Au passage, se laisseront-ils tenter par un petit essai devant les caméras ? Qui mieux que d'héroïques cops peuvent incarner des flics sur pellicule ?
Restent les dossiers du SAD, près d'une vingtaine de pages qui reprennent le contenu principal des dossiers du LAPD précédents et dévoilent plusieurs secrets fâcheux. En premier lieu, plusieurs scandales potentiels, certains anodins, d'autres autrement plus graves, aux conséquences tantôt cocasses (transformer les PJ en héros de la télé-réalité policière) tantôt gênantes si ce n'est dangereuses (comme se frotter à une corporation majeure). Puis viennent des précisions sur les trois journalistes vedettes présentés dans le premier chapitre, avec leurs caractéristiques, compétences et connaissances au grand complet, mais également leur face cachée, leurs cachotteries et leurs travers personnels comme professionnels. Dans la lignée des scandales, on pourra trouver de même trois scoops : trois situations particulièrement embarrassantes, avec leurs tenants et leurs aboutissants, qui pourront alimenter ou constituer autant de 10-18 et scénarios. Homophobie, expérimentations douteuses, nouvelle affaire Rodney King - et potentiellement nouvelles émeutes sanglantes de 1992 - sont au programme, pour peu que les PJ viennent mettre leur grain de sel dans l'histoire. Enfin, plusieurs révélations sur les dernières avancées technologiques télévisuelles, sur certains présentateurs et émissions, sur les milieux sportifs et les systèmes de paris, et pour terminer sur la communauté artistique de la Cité des Anges. Difficile d'imaginer tout ce que l'on peut faire ou subir au service de l'art et des spectateurs - mais le star system ne peut-il exiger un léger sacrifice ?
A noter, ça et là, quelques encarts "News", qui s'intéressent de près à plusieurs personnages de LA : des têtes tombent au propre comme au figuré, au sein de la police comme des diverses mafias ; des enquêtes de longue haleine avancent peu à peu ; de curieuses alliances se nouent dans les coulisses du pouvoir ; des remous agitent les couloirs du SAD : en somme, l'univers évolue.
Mais à présent, caméra zoom arrière, fondu au noir, et générique !
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 29 novembre 2019.
Avec la deuxième saison de COPS, on aurait pu penser que la gamme allait commencer à s'essouffler... Après tout, les suppléments essentiels sur les gangs, mafias et autres syndicats du crime ainsi que sur la poussière d'ange ont déjà été publiés de longue date, non ? Pourtant, le Death Squad Asmodée me surprend une fois de plus, agréablement, en pondant un supplément presque 100% background qui se lit d'une traite .A première vue, on pourrait se dire que le thème du journalisme passe encore (après tout, comment se débarrasser de l'image du Tony Pope opportuniste et fouille-merde ?), mais le sport et l'art, bof, à quoi bon ? Et bien du tout.
L'air de rien, c'est avec ces thématiques que l'ont comprend qui tire les ficelles au quotidien (en aucun cas les gangers ou politiciens), comment "fonctionne" l'Angelino des années 2030 et ce à quoi il carbure - en somme, comment pensent et vivent les PNJs lambdas. Quelque peu utile, non ? Le tout avec un découpage efficace section PJs/section MJs des plus pratiques.
Et pout terminer, les scénarios ne sont pas en reste. Après le léger relâchement de "10-99" en la matière, "15 Minutes" retrouve le niveau habituel, avec trois dossiers bien ficelés qui promettent de grandes scènes de chaque côté de l'écran. Entre un remix japonais façon "Kitano" et le passage des cops sur grand écran, si ce n'est pas du grand âââârt ça madame !
Un supplément tout a fait dispensable. Des informations sur les médias et le sport, honnêtement je pense que je ne me servirais pas de plus de 5% du matériel contenu dans ce supplément. Peut être un scénario, mais même là on se retrouve confronté à des aventures sans lien entre elles, les joueurs passent d'un scénario à un autre sans qu'il y ait de logique et la grande campagne promise au début du jeu avance à un train de sénateur. De même pour les révélations sur les grands secrets.
Certes l'univers de L.A. 2030 continue a prendre de l'épaisseur, mais finalement tout ceci est-il vraiment utile pour un maître de jeu et pour son équipe ? A force vouloir être exhaustif, COPS finit par noyer le sujet et le MJ avec. Comment faire passer cette masse d'information à son équipe ? Et est-ce bien utile ? On atteind la limite du jeu à secret. Bon la qualité des textes et de l'édition sauve l'ensemble du 1/5.
Ce supplément traite de la vie des médias, de l'art et du sport. Qu'est-ce que cela peut bien faire aux COPS tout ça ? Les médias : un mal nécessaire, toujours en train de monter en épingle les dérapages de la police, vendus aux grandes sociétés. Le sport ? Tous les soirs, pour obtenir les bienfaits du stage "Gonflette". L'art ? C'est quoi ? Eh bien vous avez tort, et moi aussi. Ce deuxième supplément de la saison deux inscrit un nouveau "sans faute", encore un et se révèle non seulement passionnant, mais franchement utile.
Même si on ne compte pas ces délicieux 10-18, deux scénarios pleinement développés et quelques trames gentiment étoffées.
Le volume s'ouvre sur la description de l'appareil médiatique de la Californie. Une description intelligente, détaillée, qui non seulement fournit des détails intéressants sur les particularités des médias américains, mais se fend aussi d'une solide partie concernant l'utilisation du journaliste par les joueurs, contre eux, ou simplement son utilité au cours d'une partie. Sans compter que le tout est saupoudré de trouvailles amusantes (les différents types de real TV dans le L.A. de COPS restent un must du genre !) et de petites news qui sont autant de pistes de scénarios pour un MJ imaginatif.
Vient ensuite une description du milieu sportif angelo, qui ne manque pas de piquant non plus et présente surtout un champ d'investigation aussi vaste que nouveau à vos chers COPS.
La partie suivante décrit la vie quotidiennes des habitants de L.A. en fonction de leurs loisirs, de leurs médias, offrant une tranche de vie indispensable pour animer vos témoins, tueurs du samedi soir ou autres monsieur-tout-le-monde projetés dans le monde tragique du crime.
Enfin, la dernière tranche de background décrit le monde merveilleux de l'art à L.A., ses compositeurs virtuels, ses gangers starifiés, ses musées emplis de cadavres virtuels... ou réels. Est-il utile de préciser que tout cela fournit, encore une fois, une abondante matière à scénario ?
Au final, tout cela est écrit avec un réel talent et se lit comme un petit roman, bourré d'idées de scénario, d'infos utiles, voire indispensables pour camper les PNJ, et contient bien entendu les habituelles infos sur l'évo-lution du monde, les grandes news mondiales, les dossiers du SAD (hmmm !), deux scénarios complets, une pléthore de 10-18... Du bonheur, rien que du bonheur.
L'O.-M. - Casus Belli n°26
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