Contenu | Menu | Recherche

A government is a body of people, usually notably ungoverned

Trolls et Légendes 2011 vu par Eilléa Ticemon

Par Jérôme, Le P'tit Timonier

Rubrique : Reportages
Date : 11 mai 2011

Voici donc notre deuxième article concernant le Trolls & Légendes 2011. Sous les projecteurs de Grog-Trottoir aujourd'hui, Eilléa Ticemon, l'auteur bicéphale déjanté.

GROG : Eilléa Ticemon, bonjour, est-ce que tu peux te présenter, toi et ton travail, pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ?

Nous sommes deux derrière ce pseudo bicéphale, d’où les surnoms Eilléa Mâle et Eilléa Femelle utilisés, notamment sur Facebook par exemple. Nous sommes de jeunes auteurs (en expérience, pas en âge malheureusement) qui tentons notre chance dans le milieu rôlistique. L’aventure a commencé il y a quelques années déjà, avec la rédaction à quatre mains d’un jeu de rôle amateur, Mutants, pour lequel en 2005 nous n’avons pas trouvé d’éditeur (avec le recul, on sait pourquoi), et que nous avons alors décidé de mettre en téléchargement gratuit sur le net en 2006. Nous préparant à faire ainsi pour nos éventuelles productions suivantes, nous nous sommes lancés dans un petit délire, Donjons Louforcs, qui finalement retiendra l’attention des Ludopathes à RPGers en 2007, puis à la Réunion interclub des Héritiers d’Asgard en 2008.

Ainsi, nous sommes entrés "dans la cour des grands" par la petite porte d’un modeste jeu déjanté, grâce à la confiance accordée par Yann et Pat’ des Ludopathes, en apprenant à travailler de façon "professionnelle". Et quoi qu’on en pense, écrire de façon humoristique et décalée peut se révéler bien plus délicat qu’il n’y paraît. Quoi qu’il en soit, Donjons Louforcs est paru en 2009, et nous avons alors eu l’immense fierté de le présenter pour la première fois à Trolls & Légendes. Inutile de dire combien nous en étions heureux ! Notre premier "vrai" jeu publié ! Le temps qu’il sorte de chez l’imprimeur, nous avions déjà entamé les bêta-tests d’un autre projet, que nous avons présenté à cette occasion à Yann, qui nous a dit de foncer.

Nous sommes donc rentrés de Trolls & Légendes avec Donjons Louforcs sous le bras, et les prémices de ce qui deviendra Manga No Densetsu validées pour développement. Début 2010, le texte de MnD était achevé, et nous avons alors commencé à faire le tour de quelques conventions, occasions toujours sympathiques de partager la convivialité rôlistique, tandis que les illustratrices travaillaient dessus. En milieu d’année, nous passions à la rédaction du Kit d'Initiation, que nous voulions d’une longueur correcte pour se faire une idée du jeu. Entretemps, parmi les différents contacts noués, nous avons eu l’occasion de faire la connaissance de Laurent Rambour, qui avait traduit et diffusé en France Panty Explosion, avant de fonder Game Fever. Depuis, nous avons donc entamé dans ce cadre la rédaction d’un jeu RPG-like, esprit Final Fantasy, avec une ambiance mêlant magie et technologie steampunk, dont nous achevons actuellement l’écriture des règles, avant de s’atteler au BG. Le titre provisoire de Legends of the Lost Fantasy est en cours de remaniement, celui-ci sonnant trop med-fan, et pas assez fantasy au sens large.

Finalement, il aura fallu faire preuve de patience pour arriver à juste commencer à gambader sur le joyeux chemin ludico-rôlistique, et ce surtout grâce tant à un entourage de bêta-testeurs et hauts conseillers sans faille, qu’à la confiance depuis trois ans des Ludopathes et récemment de Game Fever.

GROG : Est-ce que tu fais beaucoup de conventions ? Qu'est-ce qui t'a incité à participer à ce Trolls et Légendes ? Et ça a donné quoi finalement, pour toi ?

Nous ne faisons malheureusement pas autant de conventions que nous le souhaiterions, vie de famille nombreuse et finances obligent, mais nous avons pu en 2010 être présents sur plusieurs événements du Sud-Ouest afin de présenter Manga No Densetsu, qui sont autant d’occasions de rencontres, rires et partages que nous apprécions vraiment !

Pourquoi participer à Trolls & Légendes 2011 ? Parce que l’édition 2009 nous avait éblouie, tant par le festival en lui-même, que par l’accueil des organisateurs, et en particulier d’Olivier Joiris, qui effectue un travail colossal avec une sympathie sans borne et communicative. En repartant en 2009, nous avions d’ores et déjà réservé notre week-end de Pâques deux ans plus tard. Nous espérions remonter avant, pour la fantastique.convention 2010 (qui se tient, elle, tous les ans, T&L ne se déroulant que tous les deux ans), mais un changement professionnel nous en a empêchés. Autant dire que dès lors, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour ne pas rater l’édition 2011 !

Nous repartons aussi emballés de Trolls & Légendes 2011 que 2009, et de nouveau notre week-end de Pâques 2013 a été verrouillé. Nous en sommes sortis sur les rotules, après cinq parties de démo (trois de MnD et deux de LotLF) masterisées par Eilléa Mâle, et des photos et discussions pour Eilléa Femelle, mais un baume au cœur qui vaut toute la fatigue du monde et une motivation ragaillardie grâce aux magnifiques échanges tant avec certains joueurs que nous attendions de revoir depuis deux ans ou tout simplement de rencontrer IRL, qu’avec des acteurs du JdR, auteurs, éditeurs, revues, assos, etc., qui sont autant de passionnés passionnants.

GROG : Est-ce que tu as pu profiter des autres festivités de la manifestation ? Qu'en as-tu pensé ?

En 2009, Eilléa Mâle n’avait pas eu l’occasion du tout de se promener, assurant la tenue du stand et les parties de démo de Donjons Louforcs. En 2011… aussi, cette fois avec MnD et LotLF. Quant à Eilléa Femelle, si elle avait, comme toute médiévalophile et nénette digne de ce nom, beaucoup profité en 2009 du marché médiéval et des animations extérieures, ainsi que des expositions et des balades dans la partie dédicaces, cette année a davantage été passée dans la partie fantastique.convention, ce qui n’a pas été sans frustration quant aux projections, expositions, séances de dédicaces, concours de déguisement, concerts et autres innombrables joyeusetés proposées par cet incroyable festival, dont nous sommes totalement sous le charme et qui constitue un carrefour désormais incontournable pour nous, que ce soit en tant que jeunes auteurs aujourd’hui, que demain en promeneurs et joueurs si nos écrits devaient cesser.

Il faut dire que côté JdR, il y avait de quoi faire : des éditeurs avec les Ludopathes, Le Grimoire (avec la venue de Russ Nicholson pour des dédicaces), Les Ombres d’Esteren ou encore Oriflam , aux revues telles que JdR Mag’ et Di6dent, ou aux auteurs de Priax, Mind Dagger, Manga BoyZ, Mississipi, Tigres volants, Coeur de Dréanne ou encore Deus dont le jeune auteur en effectuait la première présentation publique à la recherche d’un éditeur, en passant par les boutiques, les assos assurant, telles le Grog, des parties de démonstration de jeu de rôle, les figurinistes comme Mortebrume, et tant d’autres ! Oui, vivement Trolls & Légendes 2013 !

GROG : De Mutant au futur Legend-Of-The-Lost-Fantasy-qui-va-peut-être-changer-de-nom-d'ici-sa-sortie, quand tu regardes en arrière et en avant, qu'est-ce que tu vois ?

En regardant en arrière, nous voyons des dizaines, voire des centaines, de parties avec des amis et des "aides de camp" qui nous ont énormément aidé, beaucoup de temps et de sueur, de gueuletons-brainstorming, de rires et fous rires, des rencontres extras avec des personnes géniales, des disputes tous les deux (la phase de rédaction conduit souvent à de nombreux fumbles dans notre couple, tandis que les périodes de conventions et joyeuses rencontres le mènent aux réussites critiques), des discussions jusqu’à pas d’heure, des mails qui s’entassent, des éditeurs qui nous font confiance, des illustratrices qui se sont données du mal pour concilier passion et travail et/ou formation, l’apprentissage de la patience, et des moments et émotions inoubliables !

Quant à ce qui nous attend devant, c’est encore pour nous un grand mystère. On espère d’autres publications, des suppléments, de nouveaux jeux, mais surtout, autant d’échanges que nous avons pu avoir le plaisir de partager ces dernières années, sans lesquels toute cette aventure n’aurait eu qu’une fade saveur. En somme, nous espérons que ce début de cheminement conduira à de nombreuses aventures épiques avec les compagnons de voyage que nous avons la chance d’avoir et ceux qu’il nous reste encore à rencontrer.

GROG : Parlons un peu de nous... parce que la moitié gauche de votre duo bicéphale est aussi une matelot du Grog ! Donc Elise, peux-tu nous expliquer comment tu es entrée dans l'équipage, et la place que tu y tiens aujourd'hui ?

Quelle vile question !

La place que je (Eilléa Femelle seule répond ici) tiens dans le Grog est on ne peut plus modeste, voire insignifiante. Mais en effet, j’ai eu la chance d’y participer avec deux-trois contributions. Parce que, tout simplement, et sans basse flatterie aucune, j’apprécie énormément le travail du Grog, qui me semble colossal. Il constitue un acteur "neutre" du JdR, en plus d’une source considérable d’informations. J’avais donc envie d’apporter mon petit brin de paille à la coque du navire, qui a conduit à de toujours aussi sympathiques échanges au fil des mois (comment ça, années déjà ? pfiou, ça passe vite !).

J’espère ainsi pouvoir continuer (si les grands dieux de la Passerelle le permettent) à participer, mais sans rien qui ait à voir avec nos propres projets afin de préserver la neutralité qui fait la force du Grog, juste autour des informations et événements rôlistiques. Mais je ne suis qu’une matelot parmi tant d’autres, qui participent bien plus activement et régulièrement que moi. Quant à ceux qui hésitent encore, je n’aurai qu’un mot à leur dire : proposez à la Passerelle de monter à bord, une superbe traversée vous attend, qui enrichira les autres autant que vous-mêmes !

GROG : Merci beaucoup à tous les deux. Eilléa Femelle se rabaisse beaucoup, mais elle fait partie de nos meilleurs journalistes de terrain. La preuve ? La dernière interview du Trolls & Légendes 2011 est signée de sa plume !

Sur le même sujet, vous pouvez également consulter l'interview de Thierry Lingueglia et celle de Sébastien Boudaud.

Photos : Eilléa Femelle.