Rubrique : Reportages
Date : 11 mai 2011
Pour le week-end de Pâques, quelques membres de l'équipage du Grog se sont exportés en Belgique, à Mons, pour le Festival Trolls et Légendes. Au programme, du jeu de rôle et d'autres jeux de simulation bien sûr, mais surtout de nombreux auteurs de SF et de fantasy, des artisans et costumiers, un camp médiéval, des concerts de musique traditionnelle, des projections et des conférences... La liste est longue et difficilement exhaustive.
Le Grog-Trottoir a profité de cette occasion pour poser quelques questions à certains auteurs/éditeurs présent. Commençons par Thierry Lingueglia.
GROG : Thierry, bonjour, est-ce que tu peux vous présenter, toi et ton travail, pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ?
Bonjour, et merci pour ce coup de projecteur.
J'ai découvert les jeux de rôle au milieu des années 80 avec AD&D et l'Appel de Cthulhu, puis les titres de l'époque dont Stormbringer et Cyberpunk, le tout sur fond de Heavy Metal (musique et BD), de dessins animés japonais et de films fantastiques. Après une pause, je me suis remis à jouer lors de la parution de D&D3 qui fut le déclencheur pour reformer un groupe et relancer des parties.
À force de bidouiller des systèmes et des univers imaginaires, l'envie m'est venue de mener à terme un projet mieux organisé, de l'autre côté de l'écran. C'est ainsi que je termine le développement d'un jeu de rôle de Sword & Sorcery épique, sombre et sauvage : Mind Dagger, la saga des Maîtres d'Armes, qui met en scène des personnages proches de guerriers psy, dans un monde en pleine reconstruction suite à une guerre... Vos héros auront donc un rôle de premier plan parmi les clans de survivants.
J'invite les lecteurs aventureux à en découvrir l'ambiance visuelle sur le site www.minddagger.com en attendant la sortie du livre de base dans quelques mois (format A4, couverture dure, environ 200 pages dont une quarantaine en couleurs). Tous les détails de disponibilité se trouveront bientôt sur le site. En précisant qu'illustrations et système de jeu rapide ont vraiment été travaillés pour s'intégrer à l'univers.
GROG : Est-ce que tu fais beaucoup de conventions ? Qu'est-ce qui t'a incité à participer à ce Trolls et Légendes ? Et ça a donné quoi finalement, pour toi ?
J'ai toujours joué entre amis, en marge des clubs et des salons. Je suis donc un nouveau venu dans le milieu des conventions. Depuis l'année dernière, j'en ai fait une demi-douzaine pour présenter Mind Dagger, un événement entraînant l'autre : Chimériades, FIJ de Cannes, Onyria et le Dragon Libournais, tous d'excellents moments.
Pour Troll & Légendes, ça s'est fait par hasard, et je remercie à ce titre Rafaël "The Great Frog". Ça a donné des rencontres sympathiques, de bons repas arrosés à la bière belge ;-) et le contact avec des joueurs qui ne connaissaient pas Mind Dagger, à part deux ou trois qui avaient suivi le projet sur internet. C'était donc très intéressant d'avoir le retour de personnes qui avaient déjà une curiosité pour Mind Dagger et qui venaient confirmer leur impression, mais aussi de faire découvrir le jeu à un nouveau public, dans une autre zone géographique, et d'avoir un retour à chaud. Ce fut enfin l'occasion de tester un immense salon, et l'un des mieux organisés dans ce genre — et concrètement, sa réputation n'est pas usurpée. Chaque convention ayant son environnement, ça a complété mon panel de situations afin de m'adapter au mieux pour les prochaines.
GROG : Est-ce que tu as pu profiter des autres festivités de la manifestation ? Qu'en as-tu pensé ?
J'ai fait un tour rapide, mais j'ai surtout passé du temps à discuter dans la zone JdR. En venant présenter un jeu, on a une liberté de mouvement limitée et le temps passe trop vite.
J'ai aimé le mélange des cultures de l'imaginaire — JdR, littérature, BD, artisanat, musique... L'implication des visiteurs était notable, beaucoup venaient déguisés. Tout cela brasse le public dans une ambiance bon enfant. Les stands étaient variés. J'avoue être peu sensible aux statuettes made in China, aux épées en inox et au côté supermarché, en revanche ce fut un plaisir de voir les objets manufacturés par de véritables artisans perpétuant le travail du cuir, du bois et du métal. Et sur un si gros événement, j'ai aussi apprécié l'absence de jeux vidéo. Je n'ai rien contre, mais c'est reposant de laisser de temps en temps le numérique un peu à l'écart. Le concert de Corvux Corax fut le point d'orgue pour communier dans cette ambiance et clore le salon.
GROG : Parlons un peu de nous... parce que tu es aussi un matelot du Grog ! Peux-tu nous expliquer comment tu es entré dans l'équipage, et la place que tu y tiens aujourd'hui ?
J'ai embarqué sur le navire en numérisant quelques couvertures de jeux de ma ludothèque afin de les ajouter à l'encyclopédie du GROG. J'ai aussi rédigé une poignée de fiches. Dernièrement, travaillant sur Mind Dagger, j'ai eu moins de temps à consacrer aux autres jeux, mais je compte bien rembarquer lors d'une prochaine escale.
Ma participation est donc épisodique, et je tire mon chapeau à tous les contributeurs. Ce travail de référencement sur notre loisir est excellent, et nécessaire. J'ai aussi découvert à Trolls et Légendes les courtes parties d'initiation organisées par le staff du GROG. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles sont soutenues et efficaces. Vu l'engouement du public et son âge varié, il semble que le jeu de rôle soit bien vivant pour encore un moment.
GROG : Merci Thierry. L'équipage te souhaite bonne continuation !
Sur le même sujet, vous pouvez également consulter l'interview de Sébastien Boudaud et celle d'Eilléa Ticemon.
Photos : Eilléa Femelle.