Livre à couverture rigide de 244 pages couleur.
Le Livre de Base de Batman - Gotham City Chronicles débute, après les crédits et la table de matières (9 pages), par la présentation du jeu de rôle, du jeu lui-même, de son univers et de l’ouvrage : Préface, 1 page ; Comment Utiliser ce Livre (How to Use This Book), 1 page ; Bienvenue à Gotham City (Welcome to Gotham City), 4 pages ; Le Jeu de Rôle Batman : Gotham City Chronicles (Batman : Gotham City Chronicles The Role-Playing Game), 4 pages. L’ouvrage est ensuite divisé en cinq parties, sous-divisées en chapitres.
Les Héros (Heroes, 84 pages). Cette première partie est consacrée aux personnages joueurs. Créer son Personnage (Creating Your Character, 31 pages) présente tout d'abord les règles de création de personnages. Le chapitre propose plusieurs profils de personnages pour les trois modes de jeu (avec des profils très génériques), et présente les différents choix à faire lors de la création.
Les Voies Communes et les Voies des Ombres (Common Ways and the Ways of Shadows, 21 pages) décrit les différentes voies accessibles aux personnages des deux modes de jeu sans personnages méta-humains ; Les Voies des Prodiges (Ways of Wonders, 21 pages) fait de même pour le troisième mode de jeu en classant les voies donnant des pouvoirs par caractéristique.
Expérience et Progression (Experience and Progression, 4 pages) présente les règles d’expérience et L’Équipement (Equipment, 6 pages) le matériel, à l’exception des gadgets qui ont droit à un chapitre propre.
Le Système de Jeu (The Game System, 30 pages). La seconde partie est consacrée au système de jeu proprement dit. Alors que Les Tests (The Tests, 6 pages) présente le système de résolution des actions en général, Le Combat (Combat, 12 pages) est consacré aux conflits en particulier.
Puis, L’Éthique en Cours de Jeu (Ethics During the Game, 2 pages) donne les informations nécessaires pour faire évoluer l’éthique des personnages et manifester l’effet de cette dernière en cours de partie.
Finalement, Les Véhicules (Vehicles, 3 pages) et Les Gadgets (Gadgets, 6 pages) détaillent la manière de gérer ces types d’équipement particulier qui sont très présents dans les comics de Batman.
Règles Optionnelles (Optional Rules, 26 pages). La troisième partie propose plusieurs modules de règles optionnelles pour ceux qui souhaiteraient davantage de détails pour certains types d’action. L'on y retrouve :
Conseils aux Joueurs et à la Meneuse de Jeu (Advice for the Players and the Game Master, 54 pages). La quatrième partie donne des clefs et conseils pour jouer. Entrer dans la Logique des Comics (Following the Logic of the Comics, 3 pages) décortique tout d'abord la logique particulière des comics afin de pouvoir l’appliquer en partie. Ensuite, La Conception d’un Scénario (Creating a Scenario, 22 pages) présente une méthode « traditionnelle » et la méthode de « bac à sable ». Outre les différents aspects d’un scénario, ce chapitre insiste sur l’importance de ne pas se retrouver bloquer dans un scénario, et sur la manière d’éviter cela.
Les différents aspects pratiques d’une partie (contrat moral, le rythme d’une partie, ce que savent les joueurs et les personnages, la présence de Batman en ville, etc.) sont discutés dans Mener une Partie de Jeu de Rôle (Conducting a Role-Playing Game Session, 16 pages). Et enfin, la manière de jouer un personnage est au cœur de Le Rôle des Héros, Incarner un Personnage à Gotham City (The Role of the Heroes, Becoming a Character in Gotham City, 12 pages).
Les Personnages Non-Joueurs et les Hordes d’Ennemis (Non Player Characters and Hordes of Enemies, 28 pages). La dernière partie est consacrée aux personnages non-joueurs. Alors que le premier chapitre, portant le même nom que la partie (13 pages) discute des différentes règles pour gérer les PNJ, Galerie de Personnages de l’Univers de Batman (The Batman Universe Character Gallery, 15 pages) est un bestiaire de PNJ connus ou inconnus.
Une fiche de personnage vierge (2 pages) et les informations d’impression (1 page) concluent l’ouvrage.
Cette fiche a été rédigée le 26 décembre 2023. Dernière mise à jour le 5 novembre 2024.
Le fait que Batman soit motorisé par Chroniques Oubliées était réellement un point de doute qui me refroidissait à la base de pledger pour ce jeu. Ça ne me semblait pas convenir à la proposition. En généralisant, il y a des systèmes où la progression est plutôt horizontale (le personnage est compétent dans quelques domaines d’expertise et gagne en polyvalence avec le temps) et d’autres à la progression verticale (on devient de plus en plus fort dans sa spécialité). Or, dans le genre, les jeux motorisés dans le style de Donjons et Dragons (dont Chroniques Oubliées est un dérivé) est l’incarnation même de la progression verticale (on parle parfois du paradigme « From Zero to Hero » pour DnD).
Le problème, c’est que ça ne matche pas avec Batman. Si on y réfléchit, vous voulez vraiment commencer par faire X aventures où votre personne gagne de l’expérience en arrêtant un petit caïd de quartier avant d’espérer vous frotter aux super vilains de l’univers ? Et si vous venez d’arrêter Double-Face, vous voulez recommencer à zéro comme dans une campagne med-fan parce que votre personnage est devenu trop fort ?
Ce que j’aurai vu, c’est la possibilité d’affronter à chaque scénario un super-vilain différent, un peu comme le comics en fait. Ce qui pointe plutôt vers un système à progression horizontale.
Mais voilà, ce n’est pas le choix qui a été fait. Cela étant, je tire mon chapeau aux auteurs. Ils ont, compte tenu de la contrainte technique, tiré le meilleur de Chroniques Oubliées pour l’adapter à Batman. Déjà en délayant la progression. Grosso modo, les niveaux ont été divisés en deux. A un niveau, on obtient le dé de points de vie, à l’autre on gagne un bonus d’attaque et son bonus de constitution en PV. On limite comme ça le côté « sac à PV » sans trop ramasser la progression. Cela permet entre autres d’avoir des paliers de prise de puissance plus longs ce qui est une bonne chose si le MJ veut mettre en scène pleins de super vilains différents.
Le jeu propose bien sûr des points d’héroïsmes et différents principes moraux pour renforcer le feeling de Batman. Mais surtout, les voies sont bien construites et dans le thème. C’est du super bon travail. Je craignais un peu un système à bonus sans trop d’âme, mais il y a un vrai feeling dans la proposition. Le jeu n’a pas de compétences et pour faire du Batman, ça me va. En effet, les personnages du comics sont en général compétents en tout, et excellents dans certains domaines, ce que le système des voies émule très bien.
On nous propose en plus trois niveaux de jeu : celui des flics et criminels, le niveau Batman et celui où les personnages ont des super pouvoirs. C’est une bonne idée qui permet de varier les plaisirs.
Donc en conclusion : bien sûr, je reste sur mon idée de base : j’aurais préféré autre chose que du Chroniques Oubliées et un jeu à niveau. Mais, une fois la contrainte fixée, je trouve que le travail des auteurs a été vraiment excellent. Ils ont tiré le meilleur de cette base et c’est une agréable surprise. Je reste sur un 4/5, parce que, malgré le talent des auteurs, avec un système dédié, ils auraient pu avoir mieux. Mais c’est du bon.
Critique écrite en août 2024.
Pourquoi faire simple ?…
J’ai l’impression de revive les années 2000 ou tout le monde utilisait, à tord et à travers, le génial d20System. Casus Belli à toujours essayé d’imposer un système qu’il a, plus ou moins, copié quelque part… Cela à commencé avec Simulacres, puis Basic et maintenant Chroniques Oubliées (lui même dérivé du d20System).
Bref, tout cela pour dire que le système de Chroniques Oubliées, tout comme celui de Bitume, ne fonctionne pas avec un jeu de super-héros. L’abominable règle des voies qui te fait gratter un misérable +1 quand toutes les circonstances sont réunies… Cela sur deux pages sur la feuille de personnage, pour un tourne et retourne infernal pendant la partie…
Le tableau d’éthique est amusant, moins restrictif que l’alignement et plus dans l’esprit Pendragon.
Les illustrations sont correctes, bien que trop modernes à mon goût.
Les insupportables attentions syntaxiques pseudo égalitaires m’ont déclenché un malus de moins quatre pendant toute la lecture du manuel.
Si je dois faire MdJ à Gotham, j’utiliserai la version de Mayfair Games qui tourne formidablement.
Tout en respectant le travail de compilation des auteurs, je propose un 2 sur 5 ainsi qu’un 2 sur 5 pour le système (pour cet univers) et 3 sur 5 pour les illustrations (merci Jim Lee).
Critique écrite en septembre 2024.
Batman (Chroniques Oubliées) est un jeu de rôle qui se distingue par sa capacité à capturer l’essence de l’univers de Gotham tout en restant accessible aux joueurs de tout niveau. Le système de règles est simple et intuitif, ce qui permet une prise en main rapide.Cette simplicité n'enlève cependant rien à la profondeur du jeu, offrant aux joueurs une grande liberté de choix.
L'univers de Gotham est magnifiquement restitué, avec toute sa noirceur, son ambiance oppressante et ses personnages emblématiques. Les joueurs peuvent vraiment s'immerger dans cette ville où le crime est omniprésent et où les justiciers masqués sont à la fois des symboles d'espoir et des êtres tourmentés. Ce cadre donne des possibilités infinies pour les intrigues, qu’il s’agisse de traquer des criminels, d’affronter la corruption ou de se perdre dans des dilemmes moraux.
Un des points forts du jeu est la création de personnages. Le système permet de concevoir des protagonistes uniques et variés, qu'ils soient des justiciers masqués, des détectives désabusés ou même des criminels aux motivations complexes. Cette diversité enrichit les parties en offrant une multitude d’approches et d’interactions, que ce soit en termes de jeu d’équipe ou de développement de l’histoire.
En termes de jouabilité, les mécaniques de Batman (Chroniques Oubliées) sont bien équilibrées entre action, enquête et narration. Chaque joueur peut trouver sa place selon son style de jeu, qu'il préfère les combats intenses ou les enquêtes psychologiques. Cette flexibilité est un atout majeur, permettant de moduler le rythme des parties selon les envies du groupe.
Enfin, mes joueurs en redemandent à chaque séance. Ils apprécient non seulement l’immersion dans Gotham, mais aussi le potentiel narratif offert par le jeu. Que ce soit pour affronter des ennemis emblématiques ou explorer leurs propres histoires, le jeu laisse la place à une richesse de récits qui garde tout le monde captivé.
En somme, Batman (Chroniques Oubliées) est une réussite qui combine simplicité de prise en main, profondeur de l'univers et jouabilité riche, le tout en offrant une expérience de jeu inoubliable dans l’univers fascinant de Gotham.
Critique écrite en octobre 2024.
Fan de Batman, j’étais initialement dubitatif par rapport aux jdr super-héroïques. Je trouvais la proposition ludique fort restrictive. Et puis j’ai eu le kit de démarrage de Batman GCC – jdr entre les mains que j’ai testé par curiosité. Aujourd’hui, je suis à 7 parties jouées en tant que MJ, avec pas moins de 12 joueurs et joueuses. Batman GCC -jdr va accompagner mon parcours de rôliste pour un petit temps.
Comme dans les comics, le vrai héros du jdr n’est pas Batman, mais Gotham City. C’est un écrin incroyable pour les aventures. Les auteurs du jeu en tirent le meilleur en proposant les 3 modes de jeu (rues de Gotham, Ombres et Prodiges). Cela permet d’explorer la ville de la façon que l’on préfère ou même de les mixer (j’y reviendrai.) L’aventure peut prendre place avec des héros débutants dans les rues de Gotham (le choix fait avec mes joueurs), suivre l’évolution de futurs justiciers/vilains ou faire des one shots et des mini-campagnes avec des figures titulaires de l’univers DC.
Pour motoriser cela, une adaptation de l’OGL 3.5/Chroniques Oubliées est une véritable bonne idée. Simplement, parce qu’elle met à profit le plus gros défaut du système au bénéfice du jeu : la différence qu’il y a entre les bas et les hauts niveaux. Cela offre un système unique qui permet de créer aussi bien des héros humains, se battant contre un système, que des méta-humains surpuissants, que des personnages tels que Batman et autres membres de la Bat-family. Il suffit juste d’adapter la fourchette de niveaux sur laquelle on joue. Et ce qui est extraordinaire, c’est que Gotham et ses enjeux permettent de mixer les niveaux, comme les modes, au sein d’un même groupe tout en restant ludiquement intéressant pour les joueurs. Ce qui est principalement dû aux voies.
Les voies proposées sont nombreuses et variées, laissant une nouvelle fois un large choix de styles et de modes de jeu. Elles permettent de créer des personnages très polyvalents ou plus spécialisés, favorisant la coopération dans un groupe. Elles sont créées pour apporter un véritable sentiment d’héroïsme et faire briller même des humains de bas niveau (ex. certains de mes PJ ont des +10 dans leur domaine favori.)
Les autres adaptations apportent un jeu dynamique et nerveux : dégâts explosifs, nombreux bonus en attaque permettant des actions plus « comics, » points d’exploits, règles de poursuite, d’infiltration…
En conclusion, l’usage de l’OGL 3.5 rend le jeu accessible au grand nombre. Mais les adaptations qui sont faites rendent le système nerveux et adapté à la lutte dans les rues de Gotham City. Le tout offre un large panel de possibilités ludiques qui ne demandent qu’à être explorées.
Je ne pourrais terminer sans parler de l’écrin. La production de la gamme est soignée, le tout servi par les illustrations des Comics récents et modernes. Du bel œuvre !
Critique écrite en octobre 2024.
Il y a des licences qu'on n'a pas le droit de rater : Star Wars, Star Trek... BATMAN, bien sûr ! Devant un univers aussi riche, sombre, ayant produit tant de chefs d'oeuvres en comics comme au cinéma, on se doit d'être à la hauteur !
La première question à se poser lorsqu'on aborde une licence, c'est : qu'est-ce qui la rend si riche, si fascinante, si spécifique? Fria Ligan le fait avec un talent fou en réussissant à adapter à tous les coups son moteur Year Zero Engine au plus près de son sujet. Qu'en est-il du frenchy Monolith qui a la dure responsabilité d'adapter le célèbre Chevalier Noir ?
On peut en premier lieu s'étonner du choix du moteur de Chroniques Oubliées, assez neutre. Mais pourquoi pas ? Mutants & Masterminds prouve avec talent que le D20 system peut s'adapter aux caractéristiques du super-héros. D'ailleurs, on voit que les auteurs de ce BATMAN l'ont lu. Ils en ont malheureusement oublié le cœur.
Les mondes des super-héros sont caractérisés par leur verticalité : on a en bas la piétaille et en haut des quasi demi-dieux. Les premiers n'ont aucune chance devant les seconds. Pour retranscrire cet état de faits, M&M utilise le système de rang, qui chiffre tout et fait en sorte que le haut niveau reste inatteignable pour le commun des mortels. Batman oublie ce concept en espérant le remplacer par le système des voies et les points d'exploit. C'est raté. Certaines voies humaines sont cheatées et d'autres spécifiques aux êtres exceptionnels pas si intéressantes. Par ailleurs, les points d'exploit qui permettent de faire la différence en ajoutant +10 à son jet de dés ne sont pas beaucoup plus nombreux chez les "prodiges" que chez certains humains normaux. On notera la bizarrerie qui fait qu'un cadre d'entreprise en a 2 tandis que le militaire en a 0 à la création. Ceci est un exemple des incohérences du système qui risquent de poser des problèmes lors d'une campagne au long cours.
Parlons du combat, assez central dans ce type de jdr. Dans les comics, un combat n'est que la résultante d'un conflit moral, éthique et parfois personnel. Quand Batman se bat contre le Joker, il affronte avant tout son double maléfique. Pourquoi ne le tue-t-il pas ? Parce qu'en tuant un ennemi, il ferait s'effondrer ce qui différencie le Bien et le Mal. Retrouve-t-on cette partie métaphysique dans le game design ? Non. Certes, le système propose des actions spéciales, mais elles sont si handicapantes pour un résultat aléatoire (comme "chercher le point faible" qui donne un désavantage au lancer du D20 pour quelques points de dommages en plus) que n'importe quel joueur finira par opter pour le classique coup de tatane, ce qui rendra les joutes un peu soporifiques.
L'aspect moral devrait être au cœur du système de ce Batman, ce n'est pas le cas. On a certes ici et là des allusions (L'Ethique qui ne sert pas à grand chose, les accomplissements), mais il ne force en rien le joueur à réfléchir aux motivations de son personnage.
Enfin, pour ceux qui sont sensibles au bon usage de la langue française, on pourra s'agacer de l'usage du féminin de MJ dans un jeu qui s'appelle ... BatMAN !
Pour conclure, ce Batman veut courir après tous les lièvres, mais n'en atteint aucun. On peut jouer des flics, des vauriens, des masqués bons ou super-méchants. Tout est mélangé dans la présentation, ce qui ne la rend pas très lisible. Mais rien ne permet d'en tirer tout le sel.
Entendons-nous bien, le jeu n'est pas catastrophique. Il y aura de quoi s'amuser autour de la table. Mais contrairement à un Alien ou un Blade Runner, pour en revenir aux suédois de Frian Ligan, ce n'est pas le game design qui rendra vos parties mémorables.
Critique écrite en octobre 2024.
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