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Cyberpunk 2020

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Références

  • Gamme : Cyberpunk
  • Sous-gamme : Cyberpunk 2020
  • Version : deuxième édition révisée, réimpression
  • Type d'ouvrage : Livre de base
  • Editeur : Oriflam
  • Langue : français
  • Date de publication : avril 2003
  • EAN/ISBN : 2-914536-33-X
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 246 pages à couverture souple.

Description

Cet ouvrage est une réimpression à l'identique de l'édition révisée de Cyberpunk 2020.

Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.  Dernière mise à jour le 4 février 2011.

Critiques

LordFFM  

[Oui ! J'ose donner un 5 a CP2020...

Il faut dire que j'y joue depuis plus de 10 ans et que je suis desormais incapable de maitriser quoique ce soit d'autre.

Le bouquin est moche et malfoutu, il est cheap et pourtant... Les règles de combat sont bien pratiques, car simples. Jeter 500d10 en combat est plutot un plus, il donne un sentiment de puissance. Et c'est bien le but recherché ! Pour moi CP2020 est avant tout une histoire d'ambiance et de feeling, pas de background ou de storyline où les joueurs ne sont que des spectateurs. Pour l'intrigue, il ne faut surtout pas se fier a ce qui est donné, mais créer ses propres conspirations/aranaques etc...

Il faut jouer rapide et dur ! Pas de cadeaux aux joueurs, dommage si leur égo en prend un coup... c'est le jeu qui veut ca...

Pour l'univers, il est très riche pour peu qu'on s'y atèle un peu sérieusement : mafia, gouvernements et multinationales se dechirent les restes d'un monde deja mort. Ces differentes entités sont composées de personnes plus ou moins bonnes, plus ou moins tordues... De quoi tenir les joueurs en haleine ! Cyberpunk est un univers désesperé, il n'y a plus d'issue... Et les joueurs n'y changeront rien... Mais ils continueront a jouer tant qu'ils penseront qu'une issue positive est possible...

Pour ce qui est du style, tous peuvent cohabiter : un solo bien bourrin (il lui faut des pieces de rechange et a tendance a attirer la police), un detective a la Mike Hammer (alcoolique et depressif), un netrunner a la pointe de la mode (tres tres couteux) et un homme d'affaire altruiste (qui tente d'arrondir les angles entre sa corpo et les joueurs). Vous avez la base d'un bon scenar ne serait-ce que par les interactions entre personnages... Ils ont tous besoin les uns des autres, mais il suffit d'un mot de travers pour que tout parte en vrille.Voilà ma vision de CP2020... Bien sûr, la difficulté première est de trouver des joueurs prêt a risquer une soirée sur un jeu avec une telle réputation, mais si le MJ fait son boulot et que les joueurs sont sensible a l'ambiance, alors vous passerez une soirée mémorable.LIBERTE est vraiment la regle numero I pour ce jeu et ce qui fait que depuis tout ce temps, il reste mon jeu culte.

Par contre : ENORME boulot pour le MJ pour que chaque personnage soit dans l'action, mais bon, on est passionné ou pas.

The King  

Avec l’ère du numérique, l’ancêtre des jeux Cyberpunk a pris un gros coup de vieux. On y parle encore en mégaoctets quand le Go est devenu la norme et a tendance à être remplacé par le To. D’un autre côté, la vision d’Internet reste assez fidèle à ce que le réseau est devenu et je trouve tout l’aspect netrunning avec les assauts sur les forteresses de données des mégacorpos très amusant, même si cela se résume un peu à du dungeon crawling virtuel. Le netrunning est d’ailleurs ce qui fait le sel de ce jeu, car pour le reste, et la plupart des scénarios vont dans ce sens, c’est un peu du AD&D première version au temps du réseau, avec des parties qui ressemblent plus à des films de Chuck Norris ou de Tom Cruise qu’à des films noirs.

Tout ou presque est un prétexte à la baston. Ça flingue à tout va dans les rues et les querelles dans les bars se règlent à coup de fusils automatiques ou de cyberprothèses mortelles. En guise de cottes de maille, les mecs se trimballent avec des vestes légèrement, moyennement ou fortement blindées.

Dans ce monde, les États sont dépassés. Ah bon ? Un métier où tu te fais élire par une majorité pour avoir quasiment un blanc-seing pour agir et être payé aux frais de la princesse serait devenu ringard ? Pourtant, quoi de plus réjouissant pour une mégacorpo que de pouvoir agir en étant couverte par des États, à l’instar de la guerre des bananes dans laquelle les USA interviennent en Amérique latine pour que les corpos de fruits et légumes gardent leurs colonies et mettant en place des gouvernements fantoches (républiques bananières) ou encore le groupe Suez qui demande à l’État français d’intervenir quand Nasser nationalise le Canal. Imaginons les coûts si ces multinationales avaient dû financer ces guerres, alors qu’en impliquant l’État, ce n’est que le contribuable qui paye.

Bref, c’est un peu le problème avec des auteurs qui veulent en mettre plein la vue avec les gros flingues et vas-y que la rue elle est mortelle et qu’il faut se faire respecter à coup de fusils d’assaut et de grenades à fragmentation, mais s’il y a plein de morts, qui va payer les impôts dont ont besoin les États et donc les corpos ? C’est vraiment méconnaître le lien étroit entre la politique et l’économie.

Un autre raté de la part de Pondsmith : le Hard Rock fait bouger les foules rebelles dans CP 2020. Typiquement américain, mais pas du tout (cyber-)punk. À ce sujet, il suffit de regarder la série Max Headroom (une des premières séries cyberpunk – si ce n’est la première) : dans le téléfilm anglais d’origine (qui donna lieu à la série américaine), la musique rebelle est du punk, du vrai, avec les riffs de guitare et des effets larsen que seule la musique punk est capable de produire. La série US nous bassine avec du Hard Rock. Sans déc ! Rien qu’à comparer les textes on voit la différence. Mais surtout, les USA ont une musique bien plus rebelle que le hard rock, à savoir le (gangsta-)rap. Et maintenant l’ami Pondsmith est bien embêté car il se voit obligé de continuer avec sa classe de perso Rocker Boy dans Cyberpunk Red (ou le jeu vidéo Cyberpunk 2077) alors que le hard rock est devenu un genre très mineur, presque oublié, quand le rap pète tout sur son passage, des paroles jusqu’aux clips vidéo avec des grosses cylindrées, des fringues de marque, des guns, des gonzesses, du fric et de la came en quantité. Et c’est CP2020 qui nous parle de style…
C’est assez impardonnable de ne pas l’avoir vu venir en 1990, alors que ce genre musical a alors déjà plus de 5 ans (cf. « Gangsta Rap » sur Wikipédia pour voir ce que l’on pourrait trouver dans un livre de base de Cyberpunk). Je parle beaucoup du rap, mais la rivalité entre les rappeurs ou de type "côte ouest versus côte est" est aussi une véritable mine d’or à scénarios (il suffit de lire l’histoire du producteur Suge Knight et de sa manière de régler les problèmes de rivalité ou de contrat).

Bref, l’univers de Cyberpunk 2020 est complètement irréaliste et les maîtres de jeu avertis (et un minimum informés) devront créer leur propre univers. C’est d’ailleurs ce qui manque à ce jeu : on a des classes de perso et du matos (flingues ou cybermatériel) qui pousse à la surenchère, mais il n’y a aucune cohérence. Et 90% des scénarios publiés ne risquent pas de me contredire.

Je suis sévère car même s’il s’agit du premier jeu du genre, on sent la forte inspiration initiale du hack and slash primaire sur ses auteurs. Pour terminer, la traduction prête parfois à rire et le style est parfois très littéral (mot à mot), mais avec le peu de références à l’époque, elle n’a pas dû être très facile à réaliser. Personnellement, je pense que ce jeu a de bonnes bases (le système est très simple) mais il faudrait le refondre en profondeur pour paraître plus moderne. Vu la tendance suivie par Cyberpunk 2077, il faudra trouver autre chose pour un jeu ambiance film noir. Pour du Steven Seagal ou du Wesley Snipes par contre, cela suffira amplement.

Critique écrite en avril 2021.

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