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Je demande qu'on sorte des jeux de rôles convenus et des scénarios écrits d'avance (N. Sarkozy)

Basic Role Playing

Historique

Le Basic Role Playing (BRP) naquit en 1978, au sein de Runequest, et fut ensuite publié sous forme d’un petit livret en 1980. Il fut rapidement suivi en 1981 de Stormbringer, son adaptation aux Jeunes Royaumes de Michael Moorcock, et de L’appel de Cthulhu, son adaptation à l’univers de Howard Phillips Lovecraft. Le système fut ensuite décliné sous forme d’un jeu multi-genres dans la boîte Worlds of Wonder en 1982, incluant les univers Magic World, Future World et une première version de Superworld.

Ce système restera utilisé pour pratiquement toutes les gammes de l’éditeur, à l’exception de ses jeux arthuriens Pendragon (qui présente quelques similarités avec le BRP) et Prince Valiant. Particulièrement populaire en Europe, le BRP inspira de nombreux systèmes de jeu notamment en Suède et en France. C’est d’ailleurs en France que parut le premier jeu non créé par Chaosium mais officiellement estampillé BRP (dans sa première édition de 1992) : Nephilim. Les versions française des jeux de Chaosium font souvent l’objet de versions françaises enrichies, et d’ouvrages originaux. La deuxième édition de Hawkmoon est même une exclusivité française.

Dans les années 90, le magazine français Casus Belli prit l’initiative de publier une nouvelle version du Basic Role Playing en tant que système générique, le déclinant ensuite dans un univers original, Mousquetaires et Sorcellerie. Le système fut réédité dans les années 2000 dans la 2e incarnation du magazine.

Dans les années 2000, Chaosium délégua à Mongoose l’exploitation du système de Runequest et du monde de Glorantha. Mongoose publia alors sa propre version du système, généralement dénommé MRQ (pour Mongoose RuneQuest), qu’il utilisa pour motoriser ses licences médiévales-fantastiques, telles Lankhmar, Elric de Meniboné ou Hawkmoon. Mongoose ayant choisi de publier ce système sous une licence ouverte, des éditeurs tiers s’emparèrent des règles pour en faire leurs propres versions ; parmi celles-ci on peut citer GORE (clone de L’Appel de Cthulhu) et Openquest (clone des anciennes versions de Runequest). Ces licences Runequest et Glorantha de Mongoose expirèrent en 2011, mais l’éditeur britannique continue d’exploiter le système MRQ sous le nouveau nom Wayfarer.

C’est également dans les années 2000 que Chaosium publia une nouvelle édition du BRP comme système générique, donnant naissance à de nouvelles licences chez des éditeurs tiers...

Note

Dans un soucis de clarté, nous n’associons cette fiche de système ni au MRQ et dérivés, ni aux pastiches du BRP, mais uniquement aux licences BRP officielles accordées par Chaosium.

Mécanique

Un personnage du Basic Role Playing est défini par des caractéristiques au départ calquées sur celles de Donjons et Dragons : Force, Dextérité, Constitution, Intelligence, Pouvoir (remplaçant Sagesse) et Charisme, auxquelles on ajoute souvent la Taille, et l’Education dans L'Appel de Cthulhu. Le Charisme est remplacé par l’Apparence dans la plupart des jeux. Ces différentes caractéristiques occupent une échelle de 3 à 18 (éventuellement plus) et servent à calculer des caractéristiques dérivées : points de vie, points de magie, bonus aux dégâts, etc.

Les personnages possèdent également des compétences exprimées en pourcentage. Généralement, le score de ces compétences est indépendant de celui des caractéristiques.

La résolution d’action dans le BRP se fait de différentes façons :

  • Les jets de compétence : le résultat d'un lancer de 1d100 doit être inférieur ou égal au score de la compétence, lancer éventuellement modifié en fonction de la difficulté ou de circonstances particulières.
  • Les jets d’opposition de caractéristiques : le pourcentage de réussite est calculé d’après la formule 5 x (10 + caractéristique offensive - caractéristique défensive), ou consulté dans une table où ce calcul est déjà fait.
  • Les jets de caractéristiques : le pourcentage de réussite est calculé d’après la caractéristique multipliée par un chiffre : caractéristique x 5% par défaut.
  • Occasionnellement, par exemple dans les vieilles version de L'Appel de Cthulhu, il est possible de faire des jets de d20 sous une caractéristique.

Un jet de dé permet d’obtenir une réussite critique si le chiffre du dé est inférieur ou égal au cinquième du seuil de réussite. Ces réussites critiques ont des effets notamment en combat, occasionnant des dégâts plus graves. Certains jeux distinguent même les réussites exceptionnelles, en cas de jet naturel de 01, ainsi que des échecs critiques (jet naturel de 100). Plusieurs jeux, notamment Elric ou la version française de la 6e édition de L'Appel de Cthulhu, systématisent la comparaison des niveaux de réussite dans les oppositions entre personnages.

Lorsqu’un personnage a réussi un jet de compétence, il a la possibilité de progresser dans celle-ci en fin de scénario, cette progression étant généralement aléatoire. Chaque compétence évolue ainsi indépendamment. Certains jeux BRP proposent d’autres méthodes pour progresser dans les compétences ou les caractéristiques, notamment par l’entraînement.

La version française de la 6e édition de L'Appel de Cthulhu se distingue de la version américaine et même du BRP classique par de nombreuses modifications. Notamment, la table d’opposition entre caractéristiques est totalement abandonnée, et remplacée par une généralisation de la comparaison des niveaux de réussite.

Cette fiche a été rédigée le 27 mai 2011.  Dernière mise à jour le 4 janvier 2024.