livre à couverture souple de 32 pages
L'auteur commence par une brève introduction / mise en garde avant d'aborder le vif du sujet.
Huit pages sont consacrées à la création de personnage, et comprennent aussi les listes d'équipement (armes et autres) et la description des compétences. Les règles de combat font à peu près quatre pages, et les règles d'expérience une page. Trois pages sont consacrées à des sujets centraux du jeu : la drogue, le sexe (viols ...) et le sang.
Le "Manuel des Monstres" fait environ 7 pages et contient, outre des victimes potentielles (la jeune étudiante débarquée de sa campagne, les travailleurs immigrés, le yuppie...) plusieurs spécimens dangereux (les terroristes islamistes, le rapper-gangster...). La police est aussi présentée, avec ses méthodes et plusieurs "races" différentes : flic de base, flic à cheval, "SWAT Team" (GIGN américain), flic infiltré...
On trouve ensuite plusieurs aides au MJ : table de trésor aléatoire, générateur aléatoire d'appartements, exemples d'aventures.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.
Ah ça pour être violent c'est violent ...Nous avons ici une sorte de "C'est arrivé près de chez vous RPG", où les PJs interprètent des tueurs, qui tuent pour le plaisir, l'argent ou la drogue.
L'auteur prend un malin plaisir à nous démontrer que l'on fait exactement la même chose dans le donj' moyen : on trucide des être faibles et/ou différents pour un "idéal", de l'or ou des trucs magiques. Effectivement le parallèle se tient.
Sinon le jeu lui-même est jouable, même s'il sera sans doute différent d'une partie moyenne d'un JdR "normal". L'auteur nous donne des idées pour des "missions" particulièrement catastrophiques et gore. Le "manuel des monstres" (les immigrés clandestins, la jeune étudiante, la vieille, le yuppie) est particulièrement fourni, pour que les PJs puissent les dépouiller, les torturer, les trucider et/ou les violer.
Par contre, il y a aussi des "monstres" terrifiants comme les "SWAT Teams" surarmées ou les groupes de terroristes islamistes... les PJs peuvent se croire intouchables, mais leur vie peut être très courte.
Bref, très malsain mais très intelligemment écrit, ce jeu plaira qux MJs à l'esprit ouvert, qui y piocheront des idées diaboliques, ou pourront proposer à des joueurs blasés quelque chose d'assez inédit.
Ce qu'oublie de dire Philippe, c'est que Violence RPG est avant tout une satire :
- des jeux dits "de rôle" où les joueurs s'emploient à massacrer des créatures diverses et variées sous le prétexte qu'elles sont vertes, ont des ailes, ou qu'elles aiment vivre dans des lieux sous-terrains et insalubres. L'auteur transpose ici ce jeu de massacre dans un environnement réaliste, où les vrais monstres apparaissent enfin clairement.
- d'un certain "marketing" du jdr, qui consiste à disperser sciemment des points importants du jeu dans les suppléments pour en vendre le plus possible. D'habitude, ce sont des éléments de background. Dans Violence, c'est les points d'expérience !
A vrai dire, je ne pense pas qu'il ait été écrit dans le but d'y jouer !!!
Je ne mets pas excellent tout simplement parce que ce jeu n'est pas jouable (heureusement). C'est-à-dire que comme dans les précédentes critiques je considère aussi que ce jeu est une satire du jeu de rôle et de son marketing, l'auteur est d'ailleurs clair sur ce point, il faut vraiment être dérangé pour faire jouer une horreur pareille, c'est un livre à avoir pour la collec car il est absolument unique en son genre. Selon l'auteur, le simple fait d'avoir le livre entre les mains fait de nous des bouchers psychopathes (du même genre que l'on est censé incarner).
Le bras d'honneur magistral vient aussi du fait que l'auteur se fiche éperdument de ne pas avoir mis une feuille de personnage à la fin de l'ouvrage. Avoir ce bouquin et le faire jouer c'est comme essayer d'adopter la philosophie et jouer au "fight club" pour de vrai. C'est de la contre-culture jeuderolistique et moi j'adore.
Violence, me semble à moi aussi être plus un pamphlet et une satyre qu'un jeu de rôle réellement jouable. L'auteur s'y défoule, dans un style fort agréable, sur l'industrie du JDR, les rôlistes eux-mêmes, la police, la Société (qui "ne l'aura pas"), etc. Au final, il n'épargne pas grand'monde.
Les joueurs sont sensés incarner ici des aventuriers typiques de médiéval-fantastique, transposés tels quels dans un contexte réaliste-contemporain. Ils s'introduiront donc dans des immeubles d'habitation (des « donjons ») pour y massacrer tout ce qui bouge et dérober ce qui peut avoir de la valeur. Entre deux carnages, ils pourront toujours occuper leur temps avec des loisirs innocents tels que drogues, torture, viols en réunion, etc. Le tout étant fait pour démontrer que le PJ donjonneur de base ressemble furieusement à ce qu'on considère dans la réalité comme un assassin psychopathe.
Le système est lui-aussi fait pour démontrer l'absurdité et l'arbitraire des systèmes de jeu en général, particulièrement ceux qui se veulent « réalistes ». A noter, on ne gagne pas de points d'expérience en tuant des petites vieilles mais en envoyant directement des sous à l'auteur. Bien vu.
Au final, Violence n'est pas un jeu de rôle, mais plutôt un long article satyrique et engagé, dont j'encourage fortement la lecture, d'autant plus qu'on peut à présent se le procurer gratuitement sous format électronique.
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