Life and adventure among the Tarsh Exiles. Livre de 64 pages à couverture souple.
Il s’agit d’un supplément semi-officiel pour Hero Wars et HeroQuest.
Lorsque l’empire lunaire commença son expansion vers le sud-est (c'est-à-dire le nord-ouest de Dragon Pass), il rencontra une résistance farouche des tribus barbares locales. Bien qu’Orlanthi, il s’agissait d’Alakorings (et non des Heortlings comme ceux du Sartar), originaires de Ralios et du Sud Péloria. Alakoring Dragonbreaker libéra Ralios et Saird de l'Empire des Amis des Wyrms. Il institua le culte d’Orlanth, mais il subsiste des différences d’attitude et de culture avec leurs voisins Heortling.
Plutôt qu’une conquête par la force, l’empire envoya l’héroïne HonEel, 3ème inspiration de l’empereur, qui accomplit une danse rituelle au cours d’une quête héroïque et fit croire qu’Ernalda faisait partie du culte lunaire. Nombreux furent les convertis, mais une guerre civile éclata et les clans fidèles aux racines orlanthis s’enfuirent plus au sud, dans une région sacrée mais inhospitalière, autour du Mont Kero Fin. Pour subsister dans des conditions climatiques rigoureuses, les clans, qui se nommèrent les Exilés, favorisèrent l’adoration de Maran Gor, une sanguinaire déesse chtonienne de la terre, sœur d’Ernalda, donnant aux femmes un rôle plus important dans la société.
Le livre débute par une page de titre, In Wintertop’s Shadow. Life and adventure among the Tarsh Exiles, suivie des crédits et de la table des matières (1 page), ainsi que d’une introduction sur les Exilés, Listen to the Drums (1 page). In exile (5 pages) présente l’historique de la région depuis la guerre des tueries draconiques (1120) et s’étend jusque peu avant la guerre des Héros (1618). La situation géopolitique actuelle est également décrite. Wintertop (6 pages) est une description géographique de la région (avec 1 carte d’une page) sous la forme d’un gazetteer, qui énumère également tous les clans en exil.
We are the Exiles (19 pages) aborde les mots-clés adaptés à la société des exilés, qui sont plus un peuple de chasseurs-cueilleurs. Leurs cultes et rites sont décrits, dont certains diffèrent beaucoup de la société des Heortlings, puisque Maran Gor y est ici adorée plutôt que crainte, permettant aux clans de lutter contre l’envahisseur grâce aux tremblements de terre et aux guerrières sanguinaires et cannibales. Elle demande en contrepartie des sacrifices humains : des prisonniers, des esclaves, voire des volontaires en période de « disette ». Le chapitre inclut également la célèbre rubrique « Ce que mon père m’a dit » (que l’on trouvait dans les suppléments de RuneQuest 3 afin de mieux comprendre l’idéologie et la culture des différents peuples et favoriser ainsi le roleplay), ainsi ce que ma sœur chuchote, décrivant une adepte de Maran Gor.
Adventures in Exile (26 pages) comprend une liste des activités et des événements possibles selon la saison de l’année (4 pages). Il propose également deux scénarios :
Appendix: Exile Clan Generation (4 pages) est un questionnaire permettant de générer un clan de la région, selon le modèle de génération de clan que l’on trouve dans Orlanth is Dead ! L’ouvrage se termine par une page des produits publiés (ou prévisionnels) de The Unspoken Word. La 4ème de couverture montre une carte en couleurs de la région.
Cette fiche a été rédigée le 8 septembre 2013. Dernière mise à jour le 14 octobre 2013.
J’ai l’impression que les suppléments développés par the Unspoken Word ont joué le même rôle que les magazines Tales of the Reaching Moon qui ont servi à faire le lien entre la longue période d’inactivité sur Glorantha, entre RuneQuest 3 et HeroWars. Alors qu’Issaries avait commencé à produire une campagne sur le Sartar, avec 3 suppléments, la société s’est subitement arrêtée pour s’orienter vers d’autres directions, notamment l’empire lunaire, laissant sur le carreau bon nombre de joueurs. Pour éviter une rupture totale, The Unspoken Word a publié des suppléments portant sur une campagne dans la région de Tarsh, située dans Dragon Pass, juste au nord-ouest du Sartar, et qui a également subi la conquête lunaire. Même s’ils sont différents des Sartarites, les Tarshites suivent également le panthéon orlanthi. En attendant une improbable suite officielle, les joueurs qui ont commencé la campagne susmentionnée pourront donc la poursuivre en s’alliant aux exilés de Tarsh et préparer la venue du héros Argrath.
Même si le système HeroWars / HeroQuest reste toujours aussi difficile d’approche, ce supplément apporte néanmoins une grande part d’informations directement jouables et permet surtout de poursuivre en quelque sorte la campagne du Sartar, mais les joueurs découvriront un nouvel environnement, puisque les exilés vénèrent l’aspect sombre et sanguinaire de la terre, pratiquent l’esclavage et les sacrifices humains. Bref, pas mal de choix cornéliens en perspective.
Sur le fond du supplément, j’apprécie la découverte de cette culture Orlanthi qui est pourtant si différente de ce qu’on connaît du Sartar et il complète parfaitement toutes les parutions officielles à ce sujet qui s’occupent donc plus de la rébellion dans l’est de Dragon Pass.
Sur la forme, nous sommes en présence d’un cadre de campagne qui remplit très bien son rôle au niveau des descriptions et les deux scénarios sauront dépayser les joueurs puisqu’il est question de résister à un envahisseur qui procède à une approche moins militaire et qui tente de conquérir les clans en leur proposant de changer leurs traditions pour éviter la famine et les mauvaises récoltes. Parfois le mal est déjà fait et les joueurs devront ouvrir les yeux de ceux qui se sont fait berner et leur démontrer que céder à l’empire lunaire sur ce terrain équivaut aussi à une capitulation.
Voilà pourquoi j’apprécie Glorantha, puisque tout n’est pas que question de gloire, de trésors et d’objets magiques, mais aussi d’unité au sein du clan et de sauvegarde des anciennes coutumes. Pour trouver une comparaison, on se retrouve donc un peu à jouer des Gaulois qui doivent non seulement résister militairement à l’envahisseur Romain, mais aussi culturellement pour éviter la perte et/ou la corruption de leurs cultures, sans parler des dissensions internes avec ceux qui se laissent tenter et sont prêt à tendre les bras à l’ennemi.
Ce supplément a quelques défauts qui lui font manquer la note maximale : malgré une superbe carte, la mise en page est un peu amateur, et il y a aussi une sorte de manque d’exhaustivité, comme si on avait l’impression qu’il manquait quelque chose sans savoir exactement quoi.
Critique écrite en octobre 2013.
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