Livre à couverture souple de 104 pages.
When Gravity Fails est, comme son nom l'indique tiré du roman du même nom ("Gravité à la manque" en français). Son auteur George Alec Effinger a d'ailleurs collaboré à l'édition du supplément. Avec "Hardwired", c'est le deuxième supplément tiré d'une oeuvre littéraire.
Nous sommes en 2202, et l'action se déroule au Moyen-Orient, dans un monde où les anciennes super-puissances se sont effondrées. Le premier chapitre offre une chronologie en partant de l'année 2000, jusqu'en 2202, puis décrit le monde : politique, technologie, corporations (les multinats), argent, transports, etc. L'environnement n'est pas au mieux de sa forme, puisque l'effet de serre a causé une sévère élévation des eaux, et une élévation de la température. La pollution s'amenuise... pour retrouver des niveaux proches du XXème siècle. Les différentes régions du monde sont détaillées : le Moyen-Orient (la Fédération Arabe y occupe un rôle important), le pacifique sud (Le Japon reste puissant même en ayant souffert de la montée des eaux, et l'Australie devient prépondérante), l'Amérique du Nord (complètement balkanisée et ravagée par des années de guerre, du Canada jusqu'au Mexique), l'Europe (découpée en centaines de provinces divisées : un continent d'intrigues et de violence), l'Amérique du Sud (se remettant lentement d'un siècle de guerres), la Chine et l'Inde (divisées en petits pays indépendants), l'Afrique sub-saharienne (constituée de petites zones tribales isolationnistes), l'Antarctique (une nation naissante sur les terres réchauffées par l'effet de serre), l'Espace (ou une trentaine de millions d'individus sont assez protégés des rigueurs de la terre).
Le second chapitre traite de The City, une ville anonyme de 2,5 millions d'habitants en bordure d'un désert sans nom, à 70km de la côte, en bordure de la Fédération Arabe. Les différents districts sont présentés, ainsi que les endroits notables comme le Budayeen, contenant tout ce qui est interdit par l'Islam (boisson, drogues, prostitution...). C'est un quartier particulièrement attractif pour les touristes, mais également dangereux. Des renseignements divers sur The City complètent la description : politique, religion, transport, services publiques, et personnages notables (on retrouvera les personnalités du roman, dont le héros), ainsi que des tables de rencontre selon l'endroit et le moment de la journée.
Le troisième chapitre traite de la culture arabe et de l'Islam : fondement des noms arabes, piliers de l'Islam, considérations historiques, société, loi, famille et réputation, étiquette, business (et étiquette pour le business), rôle des femmes, technologie, et idéologie. Un copieux glossaire, et répertorie de proverbes vient s'y ajouter.
Le quatrième chapitre explique comment jouer au XXIIIème siècle, les types de scénarios, d'intrigues, comment créer une équipe de personnage dans ce contexte, et quelques accroches de scénario. De nouvelles classes de personnages sont disponibles : administrateur (officiel), courrier, détective privé, espion, et des explications sont données pour adapter les classes traditionnelles de Cyberpunk 2020. Une liste de nouvelles compétences vient terminer ce chapitre.
Le cinquième chapitre aborde la technologie de l'époque, notamment les moddies et daddies (circuits de personnalité), très à la mode, et longuement décrits. Une liste de produits est proposée, les daddies étant similaires aux puces de compétence de CP2020, et les moddies étant plutôt des modules de personnalité, remplaçant la personnalité du porteur par une autre (soldat efficace, star du porno, etc.). Ensuite, des règles sur l'utilisation et la conception de tels modules sont détaillées avant de passer aux implants biotechnologiques (notamment le très populaire changement de sexe), puis cybernétiques. Les thérapies de prévention de la cyberpsychose sont assez développées, ainsi que les traitements médicaux, le clonage, et l'animation suspendue. Le chapitre se termine sur les drogues populaires dans ce monde.
L'informatique est au menu du sixième chapitre, qui traite du netrunning, du réseau tel qu'il existe en 2202 (et qui marche nettement moins bien qu'en 2020). La technologie est telle dans un monde ayant connu beaucoup de troubles que les claviers sont revenus à la mode. De l'équipement occupe le reste du chapitre : matériel médical, mode, électronique, transpex (jeux en réalité virtuelle), armes, protections, et véhicules.
Un scénario de 21 pages The Silken Nights occupe le septième chapitre, et est destiné à familiariser joueurs et MJ avec le monde When Gravity Fails. Ils devront jouer des transsexuels (hommes devenus femmes) prostitués dans un bordel appartenant à M. Joseph, dont c'est justement l'anniversaire.
A la fin de l'ouvrage se trouvent une carte de la ville, et une carte du quartier du Buyadeen.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 3 avril 2013.
Un très bon supplément, respectueux de l'oeuvre d'Alec Effinger, tout en "bouchant les trous" pour rendre l'univers jouable en jdr. Si vous avez envie de sortir un peu de la routine cyberpunk - villes américaines - violence mécanique - haute technologie, ce supplément pourrait bien vous offrir la dose d'exotisme qu'il vous faut. Un background moyen-oriental sordide et captivant à la fois. Si je devais le décrire en un seul mot : original !
Qui plus est, on sort des sentiers battus notamment au niveau des thèmes omniprésents de la drogue et de la sexualité hors-norme (et notamment la transexualité). Dans un contexte où l'Islam est prépondérant, le cocktail est baroque et détonnant.
Tout à fait d'accord avec Coredump. Toute l'ambiance des romans est parfaitement retranscrite: sexe, drogue et islam! La lecture du background est interressante même après celle des romans, notamment pour tout ce qui est historique et géopolitique. Le peu de règles donné permet même de faire jouer les bouquins (tous les PNJ sont là) si le MJ est débrouillard et les joueurs coopératifs.
Coté règles, ont voit les limites du systèmes des classes de perso de Cyberpunk (ça ruine un peu l'ambiance). Les illustrations sont potables, la maquette très sympa, et le scénar, s'il est un peu trop dirigiste au niveau des PJ prétirés, a le mérite d'exister et d'être original.
Je n’ai pas encore lu les romans et nouvelles d'Alec Effinger (la faute à une pile ou plutôt des piles de livres très conséquentes), mais j’ai été agréablement surpris par cet univers assez réaliste. Là où Cyberpunk 2020 fait des villes des zones franches de combat urbain, on a ici une ville du Moyen-Orient avec tout l’exotisme qu’un Occidental peut en attendre. L’ambiance est résolument plus optimiste, même si tout n’est pas rose et m’a fait penser à Al Qadim. La tchatche et le commerce priment sur les gros flingues, les armures ne sont pas envisageables du fait de la chaleur et la religion est omniprésente, ce qui peut poser des problèmes aux PJ qui ne sont pas du coin.
Quoi que dirigiste, le scénario présente une idée originale et me semble optimal pour les débutants, même si un esprit mature est de mise du fait des thématiques abordées. Par contre, ce mélange subtil de Strange Days et de Blade Runner ne peut que donner un excellent cocktail.
Contrastant nettement avec la violence surarmée de la plupart des autres suppléments de la gamme, j’aurais pu accorder l’évaluation maximale, mais les plans en fin d’ouvrage sont assez médiocres. De plus, j’aurais apprécié plus d’illustrations des PNJ importants ainsi que du nouveau matériel présenté.
Critique écrite en janvier 2022.
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