Livre de 178 pages à couverture rigide.
En dépit de ce que son titre pourrait laisser penser, ce supplément n'est pas exclusivement consacré à la folie et à son traitement, même si elles y occupent une place prépondérante, mais à la médecine dans son ensemble. Les auteurs explorent le potentiel dramatique et horrifique du milieu médical, en fournissant quelques éléments de règles pour en interpréter des professionnels. Ils s'adressent donc en priorité à des Conteurs s'occupant de groupes de mortels, même si les différentes créatures surnaturelles sont également évoquées.
Après une nouvelle d'ambiance (8 pages) et une introduction (6 pages) présentant l'ouvrage et un lexique médical, on trouve cinq chapitres et un appendice.
Total bedlam (12 pages) propose une brève histoire de la médecine psychiatrique et une réflexion sur l'utilisation de la folie en jeu de rôle.
Putting the pieces together (22 pages) fournit tous les éléments pour créer et interpréter des personnages professionnels de la santé. On passe ainsi en revue la règlementation, les différentes professions, le lien avec le surnaturel et le Monde des Ténèbres, des règles adaptées pour certains gestes courants, et de nouveaux avantages.
Bishopsgate - built on secrets (50 pages) décrit en profondeur l'établissement fictif de Bishopsgate. Celui-ci est principalement un asile psychiatrique, avec quelques services de médecine classique, fondé il y a plus d'un siècle, et dissimulant de nombreux secrets. Le chapitre commence par son histoire complète et la liste des horreurs qui s'y sont déroulées, puis vient la description des lieux. Enfin plusieurs explications sont proposées aux mystères qui imprègnent ces mûrs et différentes campagnes sont évoquées.
Case studies (52 pages) poursuit la description de Bishopsgate à travers dix patients particulièrement troublants. Pour chacun, le dossier médical est résumé, puis différentes versions de son histoire sont proposées, dont une seule naturelle. Il s'agit donc d'autant de suggestions d'aventures, complétées par des caractéristiques et la liste des principales pistes à explorer.
Staff records (14 pages) présente ensuite différents archétypes pouvant meubler les salles de Bishopsgate ou d'un autre établissement : six membres du personnel, et huit patients en psychiatrie, à utiliser à la carte.
Enfin l'appendice, Reaping madness (9 pages), étudie les liens de chacune des cinq espèces surnaturelles avec les troubles mentaux, et en particulier comment l'utilisation irréfléchie de leurs pouvoirs est susceptible d'engendrer la folie, et sous quelle forme, chez les humains.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 5 janvier 2011.
Le WoD n'avait pas encore abordé le sujet de la folie, plus Cthulhien, mais le mal est réparé, et donne par la même occasion un coup de vieux à l'Appel.
Si la partie générique est un peu courte (c'est mon principal regret, mais il y a la biographie en contrepartie), l'asile de Bishopsgate est en revanche une vraie merveille, un cadre de jeu fascinant pour les différentes gammes, et facilement transposable à d'autres jeu. C'est malsain, inquiétant et mystérieux.
Dommage, en revanche, que le loup blanc refuse toujours par principe de mettre des plans et des schémas, parce que les descriptions ultra détaillées ("le hall d'entrée comporte trois portes. Derrière la première porte...") ça va bien cinq minutes.
En résumé, un très bon ouvrage que quelques menus détails empêchent d'être excellent.
Un excellent supplément, qui est spécifique à un thème : la folie.
La forme, c'est beau et couverture rigide. Rien à dire.
Vous aurez donc des règles et des conseils pour gérer la folie dans le nWOD, y compris pour les monstres (vampires, garous, mages, changelings), un excellent exposé de la psychiatrie à travers le temps, de ses problèmes et ses méthodes, en gros tout pour rajouter un brin de Cthulhu, et surtout le gros morceau :
La description en long, en large et en travers de l'Hopital Psychiatrique Bishop, qui a une longue histoire de tordus, de tortures et d'horreurs (ils n'ont pas lésiné sur les moyens, c'est vraiment glauque).
On regrettera le manque terrible d'une carte détaillée, car au vu de la description méticuleuse des batiments, on aurait aimé avoir une vue d'ensemble.
Le travail concernant la description est donc fourni et permet de décrire aux joueurs tout ce qui est nécessaire et même au-delà.
Les mystères sont nombreux, souvent expliqués de plusieurs manières, c'est vraiment interessant puisque le meneur peut choisir ce qu'il lui plait.
La galerie des PNJs est un must, extrêmement fournie, entre les patients et le personnel, il y a de quoi faire. Je vais pas spoiler mais il y en a pour tous les goûts, et chaque race du nWOD y aura quelque chose à faire, directement ou pas. Il n'y a pas de trop plein vis a vis du surnaturel, car la majorité des mystères ont des options orientées "réalisme" et "humain" pur.
A la lecture, de nombreuses idées de scénario viennent, et c'est le principal.
Un supplément beau, bien écrit, complet, qui rempli son but, bref, un 5 mérité.
Critique écrite en janvier 2011.
On repose ce gros livre de 175 pages avec des sentiments mitigés. Certes, il contient des informations utiles et synthétiques sur la manière dont la santé mentale est perçue / gérée aux Etats-Unis, mais Taint of Madness, pour L’Appel de Cthulhu, avait fait mieux à cet égard. Bishopsgate, l’asile imaginaire dont la description occupe un tiers du livre est sympa… ou grotesque, selon que vous adhériez ou non à la démarche des auteurs, qui consiste à tout empiler. Que faire d’un asile construit sur un site indien, lui-même installé sur quelque chose d’indicible, où ont également vécu un sorcier au XVIIIe siècle, un pasteur assassin au XIXe... sans compter, depuis, le lobotomiseur fou, l’incendie qui a tué des centaines de patients, des directeurs suicidés ou assassinés comme s’il en pleuvait… Bref, vous reprendrez bien un peu de beurre de cacahuète sur votre choucroute Melba ?
Si on passe outre le sentiment d’indigestion et qu’on se concentre un minimum, on voit sans peine des utilisations possibles à une partie de ce qui est raconté, même si des descriptions moins fouillées des lieux et plus fouillées de sa routine m’auraient mieux convenu. En revanche, un très bon point pour les « études de cas », qui présentent des patients avec au minimum deux explications à leur état, une naturelle et une surnaturelle. Beaucoup plus que la description de l’asile, ces dix dossiers sont le point fort le supplément. Il y aura un peu de travail pour en faire des scénarios, mais c’est très faisable. Quant aux PNJ génériques destinés à peupler l’asile, ils font leur job, même s’il faudra leur trouver des noms.
Bilan personnel en demi-teinte, même si, d’une certaine manière, vous en avez pour votre argent : après tout, en décompactant l’histoire de l’asile et de ce qui le hante, vous avez de quoi en fabriquer cinq ou six…
Critique écrite en août 2013.
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