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We've done the impossible, and that makes us mighty

Angelots en Gelée

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Références

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 128 pages à couverture souple.

Description

Angelots en Gelée est un recueil de scénarios qui propose huit missions.

Demain ne suffit pas toujours (24 pages)
L'île de Ré est rendue inaccessible par les forces de l'ordre. Pourtant le groupe de démons va s'y infiltrer et se rendre compte que la population locale a été transformée en zombies. Il va leur falloir trouver un moyen pour remédier à cela.

J'aime beaucoup ce que vous faites (9 pages)
Les anges sont envoyés enquêter après une dénonciation d'activité diabolique. Comme on peut s'y attendre, cette délation cache une histoire plus vaste qu'on pourrait le croire de prime abord.

Ça complote dans la compote (9 pages)
Une compote connaît un succès commercial extraordinaire et rend les gens heureux. Tout ce bonheur est insoutenable pour les démons qui vont devoir mettre leurs gros sabots dans cette histoire pour faire cesser le bien-être des mangeurs de compote.

Bayonne n'est pas en Crimée (20 pages)
Mireille Dumas avait raison : les rôlistes sont une secte démoniaque qui pervertit une jeunesse en perte de repères et en manque de dialogue parental. Vos anges vont donc devoir mettre un terme aux activités du Complot Rôliste International, qui menace les innocents adolescents.

La vengeance des lapins nains (24 pages)
Vos démons mènent une enquête hallucinée, entre rêve et cauchemar, victimes d'une série de flashbacks où les indices prennent des formes inattendues et déroutantes. Mais qui s'amuse ainsi avec leurs souvenirs ?

La révolution n'est pas un dîner de gala (10 pages)
La Bolivie est l'occasion pour un groupe d'anges de changer de décor mais pas de routine. Au programme : enquête, magouille et baston, mais l'exotisme en plus.

De dollars et d'eau fraîche (space devils) (12 pages)
Les démons vont devoir se rendre en Guyane pour s'occuper d'histoires spatiales avec des agents d'Al-Qaeda, des trahisons et un détournement de fusée.

Un coup dans le chat, un coup dans le pot, c'est l'amour en chapeau (19 pages)
Quand un éminent membre de l'Eglise Catholique se suicide, il revient aux anges la charge de mener l'enquête et de découvrir ce que cache une telle mort. Et tant pis si c'est une histoire de prostituées zombies.

Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.  Dernière mise à jour le 4 avril 2011.

Critiques

Deadelvis  

Ce supplément n'est pas si mal, mais sa note finale sera un banal trois. J'explique.

"Demain ne suffit pas toujours" est une totale réussite à mon sens. Ce scénario est plutôt drôle, bien senti et étoffé. Il vaut un bon 4,5/5, le seul bémol venant du fait qu'il faut avoir joué Fire and Ice avant (ou avoir adapté son background en conséquence). Pour la petite histoire, ce scénario est prévu pour INS, je pense qu'il sera mieux si je le fais jouer pour MV.

"J'aime beaucoup ce que vous faites" en revanche ne continue pas aussi bien sur la lancée : si les joueurs le jouent normalement (comprendre s'ils ne sont pas paranos à fond), ils joueront un bête scénar un peu chiant avec une totale au bout. S'ils trouvent l'astuce, le scénar sera toujours un peu chiant mais au moins un peu plus compliqué (2/5). MV only.

"Ça compote dans la compote" est un scénario sympa sans plus (3). INS only.

"Bayonne n'est pas en Crimée" est à mon sens la réussite du supplément avec le premier scénario. Gros potentiel, très drôle, compliqué comme il faut, et là pas d'histoire de background officiel, il peut se jouer tel quel (5/5). MV only.

"La vengeance des lapins nains" est une tentative de scénario expérimental, assez ratée à mon sens. Bien malins les pjs qui capteront les trucs à faire dans les rêves, et l'intrigue n'est pas des plus passionnantes. Bof bof (2/5). INS, encore que sans doute adaptable à MV.

"La révolution n'est pas un dîner de gala" est plus un synopsis de décor de campagne qu'un scénario. On décrit vaguement une situation avec les principaux protagonistes, on dit ce qui se passe si les pjs vont dans telle direction, mais au final on n'a pas vraiment d'enquête passionnante. Avec du travail, il doit y avoir moyen d'en faire un truc sympa quand même (3/5). MV, mais sans doute adaptable à INS.

"De dollars et d'eau fraîche" est un scénario assez nul tel quel. Je réutiliserai l'intrigue de base, mais alors le développement est à jeter. Si on ajoute un style d'écriture assez mauvais, on obtient le pire chapitre de ce supplément (non dire kurukuru au lieu de Kuru et Nanane 5 au lieu de Ariane 5 ne suffit pas à faire un paragraphe amusant à lire. En fait c'est même le contraire) (1/5). INS, adaptable à MV.

"Un coup dans le chat, un coup dans le pot..." est un scénario en huis clos ou presque. On sait que l'exercice est toujours périlleux, tant le mj est vite amené à devenir schizophrène quand la plus grosse partie du scénario tient dans les personnages non joueurs. On reprochera aussi le fait que l'intrigue est assez glauque (chose renforcée par des aides de jeu pas vraiment du meilleur goût et pas vraiment utiles non plus), mais il reste de quoi faire un truc jouable assez facilement, en augmentant peut-être la partie enquête hors des murs de la Conférence (3/5). MV only, ou alors vous êtes forts.

Bref, on l'aura compris, je ne regrette pas l'achat de ce supplément, mais tout n'est pas bon dedans. J'attends maintenant un supplément avec seulement des histoires du niveau des chapitres 1 et 4.

Loris Gianadda  

Bon, un recueil de scénar. Vu la froideur que j'ai avec la 4e édition, je me suis dit: "aïe, encore une daube que je vais acheter pour compléter la collection". Forcément, Fire&Ice a un peu élevé le niveau de mes attentes. A noter qu'au moment où j'écris, Les Petites Apocalypses est encore dans ma pile de 'à lire'. Bon, finalement, c'est pas trop mal, mais pas défenestrant. Classons par auteur...

Pierre Bouas: 4/5. Je ne le connaissais pas, et ses scénarios sont pour le moins agréables. Des PNJ amusants et plutôt développés ainsi que des situations intéressantes. A noter que le premier, sur l'île de Ré, me paraît un poil trop exagéré avec son massacre de population. Le deuxième a l'avantage d'être dépaysant et de proposer une embrouille entre PNJ des plus subtiles. Disons qu'ils s'inscrivent bien dans le style INS/MV qui a fait la renommée du jeu. ("Demain ne suffit pas toujours" et "La révolution n'est pas un dîner de gala")

Mathias Twardowski: 2/5. Lui, il est déjà plus connu. Ses scénars sont sympathiques, mais, comment dire. Sur dix pages, si on enlève les phrases tellement gauchistes que même Arlette n'oserait pas les prononcer et qui n'ont rien à voir avec le scénar, on doit bien avoir trois pages d'une histoire sympa à faire jouer. "J'aime beaucoup ce que vous faites" n'est pas un scénar, mais la trame d'un PAC, sur lequel il va falloir des PJ avec beaucoup de neurones et un MJ ayant passé beaucoup de temps à en faire un scénar. "Un coup dans le chat, un coup dans le pot etc." est déjà plus développé, mais aussi celui où on y retrouve le plus les travers pamphlétistes de MT. Assez sympa sans plus, il y a mieux dans ce recueil.

Olivier Fanton: 3/5. L'homme de la 4e édition. "Ça compote dans la compote" est extrêmement linéaire mais assez amusant, une vraie mission d'infiltration angélique. "Bayonne n'est pas en Crimée" est une enquête assez standard mais un peu trop "portnawak" pour être vraiment intéressant quand ça finit par partir sur le délire JCC/JdR. Peut-être trop potache.

Thomas Cheilan: 3/5. Inconnu pour ma part. "La vengeance des lapins nains" est un scénar expérimental raté. Enlevez les passages MRC et vous avez un scénar standard jouable. Parce que l'histoire déconstruite mais avec un flashback d'un paragraphe ; avec des passages MRC dont on se demande bien ce qu'il a fumé avant de les écrire et quel rapport ils ont avec le scénar (bon, y'en a un en théorie, mais dans les faits on se demande bien ce qu'il prend à l'ange et quelles infos il peut bien en tirer). Si je devais le noter à part, ce serait 1/5 en l'état, 3/5 en virant le délire inutile sur la MRC. "De dollars et d'eau fraîche" est un scénario agréable, lisible, jouable. Chouette!

En conclusion, un avis mitigé, du bon comme du mauvais. Rien d'inutilisable, mais faut bosser pour certains. La note moyenne est la seule qui me paraît retranscrire mon opinion. Personnellement, seuls 2 ou 3 me paraissent vraiment intéressants au regard de tout ce qui a été publié avant. Ceci dit, il était temps d'avoir un recueil de scénar, parce que pour l'instant, la 4e éd. proposait seulement des campagnes.

Tofkaër  

Une opinion de vieux joueur et de vieux meneur, qui parlera donc plus aux vieux joueurs et... vous me suivez.

Bon... Comme il y a déjà trois critiques (deadelvis, greuh et Cédric Ferrand pour Casus Belli) pour détailler les scénarios un peu plus que ce qui est écrit dans la fiche du GRoG, je vais vous expliquer pourquoi 5.

Version courte :

"Angelots en gelée" est la preuve qu'un jeu est, à travers sa gamme, un texte mobile, pas une relique définitive. Si vous êtes nostalgiques, lisez la Bible ! Au moins, vous aurez une bonne excuse pour vous laisser à votre paresse.

Version longue :

Si l'absurde vous attire, alors, sur la vie de la Mecque, une référence (?) à "La grande évasion", du gnan-gnan aux pommes, l'écosystème d'une mare, le plaisir compensatoire d'une stagiaire malheureuse et le surf de la CEF vous attendent.

Si vous ne vous prenez pas au sérieux comme MJ, vous ne pouvez que vous amuser. En revanche, si vous aimez vos scénarios ficelés comme des rôtis ou si vous mettez un point d'honneur à transformer vos séances de jeu en ennuyeuses séances de *brainstorming*, hum... jouez aux échecs ?

Même chose pour les joueurs concernés, d'ailleurs.

Si vous voulez lire et faire jouer des scénarios où les auteurs parviennent à remettre à neuf l'humour de la gamme, à le sortir de la gangue quasi-érudite et classiciste où il était figé depuis la troisième édition, alors foncez.

sk8bcn  

Angelots en gelée est un recueil de scénario pour la 4ème édition d’INS/MV. Jusque-là, j’avais reçu assez froidement les précédentes compilations de scénarii. Celui-ci ne dérogera pas à la règle.

C’en est au point où j’ai fini par me demander si ce n’est pas juste l’exercice de style que je n’aimais pas. Peut être que j’avais besoin que l’histoire se développe sur plusieurs scénarios pour trouver grâce à mes yeux ? Mais, finalement, mes notes médiocres aux recueils de scénarii se concentraient surtout sur INS/MV. Donc, c’est probablement juste que je ne les trouve pas assez bons.

D’ailleurs, le premier d’Angelots en gelée, « Demain ne suffit pas toujours », montre bien qu’on peut faire une très bonne histoire. Certes, l’auteur y consacre 24 pages, ce n’est donc pas si court, mais l’intrigue utilise le background (notamment Hornet/Bifrons, laissé en friche dans Fire and Ice) dans un cadre et contexte assez apocalyptique (à base de zombis bien sûr). Je le trouve très bon.

Le deuxième, « J’aime beaucoup ce que vous faites », est un complot, qui tombe complètement à plat. Un démon de Mammon décide de se servir des anges pour éliminer un rival qui fait plus de chiffre que lui. Seulement, sa manipulation, elle sera éventée par les PJs s’ils se montrent un tant soit peu méticuleux. Il n’y aura pas de « waouh effect » parce que son plan n’a rien d’exceptionnel : une simple dénonciation en utilisant un intermédiaire humain. Par conséquent, du point de vue des PJs, soit ils éliminent un démon de Mammon (option : les PJs ne cherchent pas des masses), soit ils éliminent tout le groupe de démons de Mammon (option : PJ méticuleux pendant l’enquête). Mais dans les deux cas, un scénario fade sans rien de transcendant.

Dans « Ça complote dans la compote », les démons sont envoyés stopper l’inventeur d’une compote trop bonne qui fait trop plaisir à manger. L’enquête est vraiment bien construite et travaillée. Les plus perspicaces d’entre vous s’en doutent sûrement : ce n’est pas de la simple compote n’est-ce pas ? Eh bien, faux ! Il n’y a rien de surnaturel derrière et les enjeux tombent un peu à plat. Jouer sur le décalage (ce vraiment juste une trop bonne compote) peut être rigolo, mais pas assez pour que j’y consacre ma soirée.

« Bayonne n’est pas en Crimée » construit son histoire autour du complot « jeu de rôle », un horrible complot noyauté par les démons qui cherche à dominer le monde au travers de cette activité bizarre et malsaine qu’est le jeu de rôle. Ça aurait presque pu être bien. Le scénario démarre avec de l’enquête dans un club de jdr de lycée et l’auteur y caricature le joueur et le MJ, et c’est plutôt drôle. Je me vois bien y mettre des travers de mes joueurs pour passer un bon moment. Le problème se situe dans la deuxième partie : plutôt que de rester dans la caricature, le complot de Gary Garfield et de son jeu de carte qui rend accro… est vraiment un complot planétaire très puissant. Cette rupture entre « je recherche un MJ qui tue ses PJs parce qu’ils arrêtent sa campagne qui est trop nulle » et les forces d’un complot est trop grande. Pour moi, il aurait vraiment fallu jouer tout du long avec les travers du monde du jdr et rester sur le scénario détente et marrant.

« La vengeance des lapins nains » est assez dysfonctionnel. Les passages dans la Marche des Rêves et Cauchemars sont forcés et pas harmonieux avec l’intrigue et les liens entre le monde réel et ce qui se passe dans la Marche sont confus. Je n’aime pas.

« La révolution n’est pas un dîner de gala » est l’un de ces scénarios, pas suffisamment construits ou plus exactement mal organisés. On nous décrit une situation assez ouverte (d’intérêt discutable, dans le sens où ce n’est pas mauvais, mais pas assez intéressant pour mériter un investissement par le MJ à tout réorganiser), mais sans hiérarchiser l’information, sans clairement identifier ce qui peut se passer. Tout est contenu dans des paragraphes trop longs comme si on vous racontait une histoire mais pas qu’on vous préparait un scénario.

« De dollars et d’eau fraiche ». Heuuuu. Alors pour tout dire, j’ai lu le supplément il y a 3 semaines. Et je n’ai pas de souvenir en bien ou en mal de ce scénario. Je me rappelle à peu près l’intrigue, mais pour le reste, j’ai un sentiment de flou et de jouabilité compliqué. Et c’est tout. Que ça ne m’ait absolument pas marqué n’est pas un point spécialement positif, je dois dire.

« Un coup dans le chat, un coup dans le pot » est plutôt correct comme scénario, à condition d’accepter son postulat. C’est-à-dire qu’on enquête parmi des pontes de l’Eglise et de l’administration angélique (mais ce sont des humains) et qu’il faudra se montrer fin stratège parce qu’ils ont un statut intouchable. Intouchable quand on participe à des soirées SM avec des zombis et être couvert par Dominique, moi je ne peux pas. Ça ne cadre avec ma conception du jeu. Les travers vont trop loin, les PNJs sont trop peu importants pour être couverts vu l’ampleur des vices. Pas jouable pour moi.

Dans l’ensemble, c’est encore un recueil auquel je ne peux donner une bonne note. « Demain ne suffit pas toujours » est vraiment LE scénario du recueil pour moi. Mais je pense qu’il y a trop d’approximations, de faiblesses ou de scénarios à réécrire pour valoir autre chose qu’un petit 2 à l’ensemble de l’ouvrage.

Critique écrite en novembre 2023.

 

Ce recueil de 8 scénarios (4 pour la Youyou et 4 pour ceux d'en face) est conforme à la production habituelle pour INS/MV : des entourloupes hiérarchiques, des enquêtes (souvent linéaires), des jeux de mots, quelques remarques acidulées des auteurs, de bonnes scènes de baston où l'on peut s'en donner à coeur joie dans la débauche de pouvoirs et le sentiment d'avoir passé une soirée sympa avec les copains. C'est souvent drôle, parfois gras et quelquefois acerbe, alors les aficionados seront ravis et les détracteurs continueront de trouver ça potache.

Pour les modérés, le bilan est mitigé : cet assortiment de missions contient des situations parfois cocasses, mais fait régulièrement appel à des astuces mille fois utilisées en 16 ans d'INS/MV. L'impression de déjà-vu est tenace mais on ne peut pas accuser Siroz de trahir son public, qui en a pour son argent. Dommage que les missions proposées n'aient pas d¿impact direct sur le Grand Jeu, cela n'incite pas les joueurs à se sentir concernés par l'histoire puisqu'à la fin des scénarios, rien ne change. Si certaines idées sont heureuses (comme cette mise en abyme rôlistique où Mireille Dumas a raison) en revanche la page dédiée aux tarifs et prestations sexuelles des prostitués semble d'un goût douteux. Peut mieux faire.

Cédric Ferrand - Casus Belli n°33

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