livre format comic-book à couverture rigide de 352 pages dont 304 en quadrichromie.
Le livre de base de The Authority se décompose en trois grandes parties : un sourcebook décrivant l'univers du comic-book, les règles et une analyse de la série.
La partie sourcebook comprend deux chapitres. Le premier (20 p.) résume les douze premiers épisodes de la série écrits par Warren Ellis, publiés en Français aux éditions Soleil, ainsi que quelques éléments de background complémentaires. Le second (52 p.) décrit les personnages de la série, héros ou vilains. Leurs caractéristiques techniques sont rejetées en fin de volume.
Le 3e chapitre (110 p.) est consacré à la création de personnage. Il fournit notamment une liste de compétences, d'attributs et bien sûr de super-pouvoirs. Cette dernière est compatible, et en grande partie commune, avec Silver Age Sentinels. Le chapitre suivant détaille en 30 pages les règles de jeu, essentiellement les combats et l'expérience. Le 5e chapitre (34 p.) fournit une liste des équipements standards et avancés, ainsi que de la technologie alien. Il comprend aussi des règles sur la solidité des objets.
Les deux derniers chapitres constituent une analyse de la série. Le premier (20 p.) est destiné aux joueurs. Il détaille les archétypes, origines et motivations typiques de l'univers de The Authority. On y trouve aussi des conseils d'interprétation. Le deuxième chapitre (30 p.) est destiné au MJ et détaille l'architecture d'une campagne, la gestion de l'expérience, l'utilisation du système Tri-Stat et de nombreux conseils sur la manière de retrouver l'ambiance du comic book.
Les annexes, en noir et blanc, comprennent les caractéristiques techniques des personnages décrits dans le chapitre 2 pour le système d20 (ce qui nécessite Silver Age Sentinels d20 ) et pour le système Tri-Stat, ainsi qu'un index.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.
Du bon et du moins bon pour ce jeu de super-super héros.
Le très bon:
-C'est beau. Non, c'est super beau! Tout couleur, mise en page impeccable, bouquin au format intéressant avec couverture rigide, des tonnes d'illustrations issues du comic... Vraiment c'est superbe!
-C'est puissant! Ici, on ne tisse pas des toiles d'araignées, ou trucs du genre. Même Superman semble pathétique au vu des pouvoirs démentiels développés par The Authority: un gars qui contrôle l'énergie du soleil, un autre qui est en communion avec les villes, une supra machine polymorphe, un chamane ultime!!! Le truc c'est que dit comme ça ce n'est pas grand chose, mais ce n'est qu'une base : par exemple, le gars qui est en communion avec les villes, dans la storyline, à u moment, il lève Tokyo pour aller foutre sur la gueule d'une ville du future.. .Quand je dis "il lève", vous voyez Tokyo en forme de géant (gros modèle) marcher sur l'océan qui va détruire une cité avec ses poings! En moins ostentatoire, il déchaine la colère et la souffrance subies dans une ville pour pulvériser un demi-dieu! Et ils sont tous comme ça!!! Je vous l'assure: c'est puissant!
-Le côté encyclopédique. "Tout tout tout, vous saurez tout sur Authority". C'est archi-détaillé: le monde, les persos, la storyline, avec moult psychologie...archi-complet, j'vous dis!
-L'intelligence. Vous êtes dans un monde de superhero assez spécial. Ici, vous avez la volonté manifeste de rendre le monde meilleur, de tuer (et non lutter contre) la menace, et de vous affranchir (pour mieux vous executer) des différents pouvoirs en place. Cela permet donc de toucher de nouveaux domaines dans le concept super-hero. Et à ce niveau-là, c'est très bien écrit; on vous explique très bien comment un PJ peut et doit s'adapter à cet univers. Il y a une réelle reflexion de fond dans ce jeu de se que apporte la puissance et les contradictions qui peuvent intervenir. C'est bien au-delà du simpliste: "Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités...".
-Le twisted. Je ne suis pas expert en super-héro, mais dans The Authority, on trouve des références que je n'ai jamais vu dans le genre...les personnages sont très humains: la chef est alcoolique dépressive, le chaman est trouillard, et il y a une relation homosexuelle entre deux des héros...ce qui change par rapport aux héros propres sur lui, hétéro, que rien n'arrête! En plus certains sont absolument sans pitié là où d'autres sont plus sensibles ce qui affirme un relationel assez fort...
Le moins bon:
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Les règles. Le tri-stat, comme système générique c'est pas mal, mais pour jouer dans un cadre de super-héro, c'est nul! Les combats sont résolus à coup d'init, attaque, dégâts façon med-fan de base. Et le reste du système est plat. Vraiment...aucun souffle épique...rien ! Pour un tel univers, j'aurais préféré un système particulier et archi-héroïque.Il aurait fallu confier ça à Robin D Laws peut-être.
Encore les règles. Elles sont mal calibrées. Si vous voulez que vos persos réussissent bien ce qu'ils font, il faut décaler le type de dés utilisés d'un voire deux crans. C'est pénible de devoir se contenter du giga-héro qui a la grippe quand même!
Toujours les règles. La création de perso est chiante à mourir. En fait, elle éloigne le joueur de l'univers tellement elle est formelle et sans saveur... c'est probablement le propre des persos crées avec un système générique. En plus, les chapitres consacrés à la création du perso prennent un bon tiers du livre, c'est saoulant ! Au final, ce jeu est parfait, génial, super original si vous changez de système ! Vraiment à essayer. En plus le bouquin est tellement beau, et au delà du JdR, tellement plein d'informations sur cet univers si spécial, que je vous le recommande chaudement. Ca me fait de la peine de ne mettre que 4... Sans le système c'est 5 les yeux fermés avec prix d'excellence !
2/5 : une note bien sévère pour un ouvrage réalisé avec un tel sérieux, autant par sa présentation que son contenu. Mais 2/5 quand même, car ce jeu de rôle a tout du produit purement commercial.
D'abord, je dois préciser que si j'ai toujours bien aimé les comic books de superhéros, The Authority occupe une place particulière pour moi, puisque c'est sans doute la série qui m'a fait le plus sourire, voire rire aux éclats. Elle réussit à reprendre des grands classiques du genre en donnant aux personnages le petit 'twist' qui leur donne tout leur intérêt. L'humour est très présent, parfois de façon détournée, mais ne masque jamais les drames humains. C'est probablement l'une des rares séries américaines qui puissent intéresser les lecteurs européens qui "n'aiment pas les gugusses en collants roses".
J'attendais avec une certaine impatience un jeu de rôle tiré de cette BD. Et je l'attend encore, car au final GoO livre davantage un "complete fan guide" qu'un véritable jeu. Tout est dit sur la série et ses personnages, c'est vrai. Mais ca ne suffit pas pour jouer, et l'univers décrit est aussi détaillé qu'il est étriqué. Cela m'a rappelé des jeux comme Indiana Jones RPG par TSR, où on devait absolument jouer Indiana Jones. Sauf que dans ce dernier cas, il s'agissait d'un jeu d'initiation aux règles simples, alors que The Authority risquent de laisser à tout le moins perplexes les fans ne connaissant rien au JDR.
En outre, la bande dessinée d'origine n'est qu'une facette d'un univers bien plus vaste, dont les autres acteurs (Planetary en tête) sont parfois extrêmement différents des membres de The Authority. Mais le jeu de rôle les évoque à peine. Imaginez un Avengers RPG ou un Spiderman RPG qui feraient l'impasse sur le reste de l'univers Marvel. C'est sans doute une question de droits, mais tout de même : je me suis senti un peu floué là-dessus.
Bref, cette note de 2/5 reflète la déception d'un fan qui aurait préféré un vrai guidebook plutôt qu'un faux jeu de rôle.
The Authority est une petite perle.
D'une part, c'est un bel ouvrage, au fomat comics américain presque totalement en couleur, à l'exception des 40 dernières pages qui donnent les caractéristiques des protagonistes du premier arc du comics. Les dessins sont magnifiques (ils sont de Hitch et McCrea, les dessinateur des 12 premiers numéros). La mise en page est également très soignée, le papier est agréable et la couverture rigide de bonne facture.
D'autre part, le jeu tourne sur le système Tri-Stat, qui a été précisé sur certains points (les Dynamic Powers qui permettent à vos joueurs de maitriser un domaine, comme le Docteur ou Jenny Sparks). C'est un système assez agréable, assez simple mais suffisamment ouvert pour gérer un univers de super héros. Il dispose de la modularité d'un Hero System, la simplicité et la fluidité en plus.
Pour ceux qui n'apprécieraient pas, le jeu serait compatible D20, mais l'utilisation de SAS D20 ou de son édition "Stingy Gamers" semble nécessaire.
Enfin, le jeu propose de jouer un super héros hors catégorie, dans l'aspect le plus connu de WildStorm à l'heure actuelle, celui de la JLA nouvelle version. Les personnages sont des demi-dieux, capable de (presque) tout et rencontrent des challenges à leur portée. On ne chasse pas les voleurs de banques ou les délinquants qui détroussent nos vieilles tantes.
C'est un jeu de super héros assez mature (la question de l'utilisation du pouvoir et du civisme se pose assez souvent) qui conserve un coté silver/bronze age. Moins sombre et moins conspirationniste qu'Aberrant, il dispose toutefois d'un univers assez vaste (le Wildstorm Universe, avec des inspis comme The Planetary ou WildC.A.T.S., les gammes de comics du studio "pour adultes" de DC)
Prévoir du grand, de l'humour, du cynisme et de l'action.
Je ne reviendrai pas sur les qualités physiques de l'ouvrage (effectivement, le livre est magnifique, bien écrit) et sur celles du background (l'historique de The Authority - qui inclut un résumé de Stormwatch, l'équipe qui a servi de fondation à The Authority et dont Guardians of Order sortira le Guide Book - est bien détaillé)... En revanche, plusieurs points me gênent.
Le premier est que, malgré les conseils judicieux pour jouer de tels super-héros aussi puissants, on a du mal à imaginer jouer autre chose que The Authority eux-mêmes. C'est possible de le faire, mais si vous ne voulez pas réutiliser les ennemis de l'équipe elle-même (qui sont tous éliminés dans la saga), et donc de risquer de rejouer les comics, il faut alors que le MJ invente tout. Et, dans ce cas, il n'utilisera pas l'intégralité du background du livre.
Le deuxième point : c'est que le système de jeu paraît simple d'utilisation (même s'il a ses incohérences et ses questions sans réponses, ou plutôt ses questions dont il faut déduire la réponse à l'aide d'autres règles), mais la création de personnage est longue et ennuyeuse. Comme les personnages ont un gros capital de points, si l'un de vos joueurs se décide à prendre un gros pouvoir et plein de petits effets et de déclinaisons de ce pouvoir, alors prévoyez quelques heures pour faire la feuille. C'est du vécu !
Le troisième point : c'est que le MJ a intérêt à connaître les Attributes (pouvoirs, pour résumer) et les Defects (Défauts) car il est fréquent que les personnages se retrouvent avec les Attributes "Dynamic Powers" (attribution de niveaux) et "Power Flux" (capital de points). Avec ces Attributes, les personnages peuvent (chaque round s'ils le désirent) changer les pouvoirs qu'ils possèdent pour d'autres en réattribuant des niveaux et/ou des points. Un peu comme le fait Jenny Sparks, dans le comics, lorsqu'elle fait apparaître son visage à l'aide de sa maîtrise de l'électricité. En termes de jeu, elle utilise son "Dynamic Powers - Electricity" pour acheter "Illusion". Avec son Dynamic Powers, elle aurait pu acheter plein de pouvoirs ce round si elle avait voulu faire autre chose. En bref, si vos joueurs ne sont pas amis avec l'anglais et que vous n'avez pas plusieurs livres de règles à disposition (même si le système originel "Tri-Stat dX" est en téléchargement gratuit sur le site de Guardians of Order), ce sera au MJ de potasser les pouvoirs en pleine partie.
En conclusion, malgré la beauté de l'ouvrage, la description complète du background, et les conseils pertinents pour jouer d'aussi puissants personnages, je mets une note de 2 car je trouve le système de jeu mal équilibré : trop d'options lors de la création de personnages, et trop de "trous" dans les règles.
The Authority est un groupe de surhommes qui décident d'utiliser toute leur puissance contre les maux de la Terre, avec ou sans le consentement de la population, s'imposant de facto comme une autorité suprême. La série explore les thèmes classiques du genre avec réalisme. Ce jeu vous permet de participer à l'action de cette équipe, en incarnant un personnage existant ou en créant une nouvelle recrue.
Cet ouvrage est autant un JdR qu'un sourcebook - basé sur les 12 premiers numéros de la série. On y trouve un récapitulatif des épisodes et une présentation détaillée des personnages, lieux et organisations. Comme de l'aveu même des auteurs, il n'est pas possible d'utiliser l'univers de la série telle quelle, ils étudient surtout ses spécificités pour permettre au MJ de construire sa propre campagne "à la Authority".
Si l'analyse permet de bien en comprendre les particularités, il manque des exemples concrets pour se les approprier en jeu - un problème récurrent dans les adaptations d'oeuvres en JdR. Ainsi, les exemples pour introduire les joueurs dans cet univers sont peu approfondis. On nous conseille aussi de s'éloigner de la série plutôt que de lui rester fidèle ; conseil louable, que les auteurs cependant ne semblent pas avoir suivi : la description de l'univers, plutôt que d'explorer les interactions entre les joueurs et le monde, reste fidèle à sa source. Sous cet angle, son utilité est du coup très faible. Un simple scénario aurait pourtant permis de lier le côté analyse/univers à la partie ludique. JdR et sourcebook ne font vraiment pas bon ménage...
Le système, un dérivé du Tri-Stat, consiste à faire en dessous de "caractéristique plus compétence" avec 2d12. On retrouve bien sûr un système modulable de super-pouvoirs, un peu lourd mais complet. Quelques aberrations sont hélas de la partie, comme le système de points de vie, inadapté aux super-héros, ou l'échelle des caractéristiques, qui donne moins de 20% de chance à un humain moyen de réussir une action de difficulté moyenne. En dehors de quelques nouveaux pouvoirs très spécifiques à cet univers, l'intérêt d'une nouvelle version du système Tri-Stat est loin d'être évident.
La présentation de cet ouvrage, presque entièrement en couleurs, est en revanche exemplaire : la maquette est claire, les illustrations, issues de la BD, sont de très bonne qualité, l'ouvrage est bien organisé et l'index complet. Le suivi très léger de la gamme - un unique supplément annoncé - est contrebalancé par le fait que le présent ouvrage est très complet, à l'exception, vous l'aurez compris, d'un scénario.
The Authority RPG est finalement plein de bonnes intentions, transformées avec succès sur certains points, mais qui aurait peut-être été plus efficace comme supplément de genre pour Silver Age Sentinels.
Slawick Charlier - Casus Belli n°30
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