Livre de 248 pages à couverture souple.
Ce supplément contemporain a pour cadre la vallée de la Severn, en Angleterre, telle qu'elle a été décrite par l'auteur Ramsey Campbell dans son oeuvre. Celui-ci a d'ailleurs signé un mot d'introduction au début de l'ouvrage. Ce sera donc pour les joueurs l'occasion d'explorer les différentes horreurs qui s'y terrent et de découvrir cette facette du Mythe dans le cadre d'une campagne qui se veut dépaysante.
Après le mot de M. Campbell et l'introduction (2 pages), The Campbell Mythos (30 pages) rassemble les principales données techniques de l'ouvrage. S'y retrouvent des grimoires, des créatures et des sorts spécifiques, mais aussi les généralités sur la vie en Angleterre et les différences avec les Etats-Unis.
Campbell country (17 pages) décrit ensuite rapidement les principales agglomérations de la région, réelles ou fictives.
The Windthrope legacy (12 pages) pose les bases de la campagne elle-même. Il s'agit de proposer aux joueurs un contexte dans lequel amener des personnages étrangers, particulièrement Américains, dans la région. L'un d'eux hérite donc d'une vieille demeure anglaise d'un lointain cousin, ainsi que de quoi l'entretenir. Ce chapitre présente la maison et son personnel, et renvoie à l'un de ses secrets. Par la suite, les différents scénarios de l'ouvrage n'ont pas nécessairement de liens entre eux, et ils peuvent être joués individuellement et dans le désordre. En revanche, ils s'appuient tous sur le fait que les investigateurs résident dans la région.
Viennent ensuite les huit scénarios :
L'ouvrage s'achève par le récapitulatif complet des aides de jeu, ainsi qu'un index détaillé.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 31 mai 2013.
Mon opinion sur ce supplément est contrastée.
D'un côté, j'avais espéré une version contemporaine du pays de Lovecraft, et là, c'est la misère : le background est famélique, avec pas même un PNJ, et un zéro pointé pour se mettre dans l'ambiance. Quant à la "campagne", ce n'est qu'un recueil de scénarios sans plus de liens entre eux que quelques références croisées. En plus, le tout est particulièrement mortel, avec plusieurs Grands Anciens en guest stars, et un peu téléphoné au niveau des introductions.
Par contre, une fois passée cette déception, les scénarios sont correctement écrits et méritent pour la plupart d'être cannibalisés au sein d'une autre campagne. En plus, j'ai toujours un faible pour les bons scénarios contemporains pour l'AdC...
Du coup, hésitant entre 2 et 3, ce sont le prix très abordable du supplément et sa disponibilité sur Amazon au moment où j'écris qui emportent la timbale, mais il reste quand même à acheter en connaissance de cause.
En fait, ce supplément pourrait avoir comme sous-titre « le pays de Ramsey Campbell », comme il en existe pour le pays de Lovecraft, à ceci près que le lieu est en Angleterre. C’est un cadre de campagne complet, avec ses livres maudits, ses monstres et ses sortilèges. Bien que certaines créatures soient déjà connues (les insectes de Shaggaï, Y’golonac, etc.), la plupart sont imaginatives. Il n’y a toutefois aucune illustration, ce qui est d’autant plus dommage que les illustrations de l’ouvrage sont plutôt réussies.
Les scénarios sont nombreux, mais il vaut mieux sans doute les jouer en épisodes séparés et espacés dans le temps que comme une campagne, sous peine de faire de la région une véritable foire aux monstres, sans parler que les adversaires sont très puissants. En fait, leur organisation me fait beaucoup penser à l’ancienne campagne Nightmare Agency de Jeux Descartes, c'est-à-dire où les scénarios s’articulent suivant le même schéma de fond (agence d’investigation pour Nightmare, un manoir ici) pour vivre leurs aventures avec des PNJ « neutres » récurrents qui ajoutent au réalisme et à l’ambiance et qui apportent leur lot d’émotion (un agent immobilier, un couple de serviteurs, ainsi qu’un gentil gamin cherchant à échapper à un père alcoolique). Bref, tout ce qu’il faut pour donner vie à une campagne. Le 2ème scénario présente une situation tout à fait remarquable : il s’agit d’un hommage appuyé à John Carpenter qui tourne autour d’un film maudit. Sachant que ce livre a été publié en 2001, il est intéressant de savoir que John Carpenter a réalisé un moyen métrage en 2005 … sur un film maudit (Cigarette Burns). Simple coïncidence ou a-t-il reçu, lu et apprécié un exemplaire de Goatswood ?
Globalement, ce cadre de campagne n’est pas mal du tout. Il sera difficilement transposable aux années 20, car la technologie est constamment présente (jusqu’à une centrale nucléaire). Les scénarios sont assez variés, de même que les adversaires, plutôt orientés enquête urbaine, voire rurale. Un peu de doigté sera même nécessaire pour faire face à une bande de gamin un peu plus que simplement turbulents (le village des damnés – encore John Carpenter – n’est pas loin).
Les points faibles : les scénarios sont trop courts pour avoir un côté épique, alors que les monstres et les objectifs sont parfois de haute volée. Mais ce ne sont pas non plus des one shots que l’on pourra terminer en une soirée.
Critique écrite en mars 2014.
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