Livre à couverture souple de 106 pages au format 21 x 23 cm.
Reflets de Shangai est un guide permettant de faire voyager les gardiens jusqu'en extrême-orient. Après les titres, crédits et table des matières, une Introduction (1 page) présente le supplément et son découpage, et ajoute une note sur deux traditions chinoises, les nattes et les pieds bandés. Tout au long du texte, des encadrés similaires explorent plus en détail un élément ou un autre de la culture chinoise, et d'autres donnent des conseils au Passeur pour l'utilisation de l'un ou l'autre sujet.
La Chine au XIXe (6 pages) présente un historique du pays durant cette période, avec un rappel des débuts de la dynastie des Qing dès le XVIIe siècle. Le XIXe siècle fut marqué par des troubles et des révoltes qui facilitèrent l’arrivée des étrangers, Grande Bretagne en tête, jusqu'aux guerres de l'opium qui permirent aux puissances occidentales d'asseoir leur position.
Huang Lin Guang Lin Shanghai (10 pages) présente la ville de Shangai, son histoire, l’organisation de la ville et ses quartiers, et ses institutions, notamment, les Huiguan, les guildes marchandes, et les Banghui, communautés d’immigrés. Six pages sont consacrées à la Vie Quotidienne dans la cité, par le biais de l’économie et des Traditions (notamment liées aux classes sociales), mais explore aussi la question des lois et des déplacements dans la ville. Enfin trois pages sont consacrées à la description des principales parties de la ville.
De l’Autre Côté des Sources Jaunes (24 pages) s'intéresse au côté ésotérique de l'Empire du Milieu. Huit pages sont consacrées aux religions chinoises. Sont ainsi présentées successivement la religion traditionnelle et les éléments importants qui y sont rattachés, le Qi, le Feng Shui et la divination notamment par le biais du Yijing, le Livre des Transformations, puis le Taoïsme (avec un encadré sur les exorcismes en Chine), le Confucianisme et le Bouddhisme. Trois pages explorent les croyances populaires, notamment le culte des dieux familiers, la numérologie, la possession, et trois autres la relation des chinois à la mort, ses rituels et les croyances liées au retour de la mort (par réincarnation ou en tant que spectre). Enfin neuf pages sont dédiées à présenter des créatures surnaturelles, Yaoguai (des démons ayant perverti les principes du Qi pour prendre pied dans le monde des mortels) ou Guizi (des esprits condamnés à rester sur terre du fait de rites funéraires incomplets). Ces créatures comprennent entre autres les Mei (dont un specimen apparait dans la campagne du Voile du Dragon), les Esprits Renards (auxquels se rattacheraient les Fantômes Chinois de certain film) ou les Moguai, de petits démons écailleux se reproduisant au contact de l'eau et craignant la lumière du soleil.
Un quatrième chapitre de 22 pages est consacré à des règles, de Nouvelles Options de Création, permettant de créer des personnages chinois ou liés à l'Empire Céleste :
Nuits de Chine, le deuxième volet de la campagne du Voile du Dragon, occupe 16 pages, suivies de six pages présentant 23 PNJ. Le scénario commence au cours du voyage vers Shangai, soit comme point de départ soit comme suite du premier volet, sur le navire Raja's Pride. La traversée sera le théatre de premiers événements étranges (5 pages). Arrivés à Shangai, les Gardiens peuvent retrouver Li Quo Rong, rencontré à Londres, et assister à une réception au consulat qui tourne au drame. Les tensions nationalistes à l'extérieur amènent une révolte qui force les occidentaux à se réunir chez le consul, après quoi une réunion des Huiguan peut tourner au drame si les Gardiens ne font rien pour l'empêcher. Et durant tout ce temps, l'ombre de Yu Zhong, la mystérieuse concubine de Li Quo Rong, plane autour d'eux. Les PNJ présentés ensuite sont classés par lieux de rencontre possible (les passagers du Raja's Pride, les invités de la réception, les membres des Huiguan, etc).
Un lexique de termes chinois et un glossaire d'expressions courantes (1 page), une feuille de personnage vierge (1 page) et des publicités pour un prochain jeu de CDS Editions et leur site, terminent l'ouvrage.
Cette fiche a été rédigée le 8 mai 2012. Dernière mise à jour le 9 mai 2012.
Voilà, je l'ai reçu, le supplément Les Reflets de Shanghai pour Achéron. Y figure bien évidemment un survol de l'histoire de la Chine, des implantations coloniales et de toutes les petites ou grandes sociétés secrètes comme on s'y attend mais il y a plus. Nicolas Henry, l'auteur, connaît le coin, ça se sent. À petites touches, notamment dans les conseils donnés au Passeur, il vous présente une ville avec sa place exceptionnelle dans un Empire qui n'est plus au milieu. On finit par se sentir à l'étroit dans les ruelles, on se surprend à humer les odeurs de poisson frit et autres relents douceâtres d'opium. Si les clichés sont là, comme les vieux Chinois affalés dans des coussins moisis d'une fumerie minable, il y a aussi le vrai Shanghai, tout en subtilités de luttes de pouvoir et surtout, l’auteur vous propose rien de moins que de devenir chinois !
Combien de parties avez-vous faites en jouant qui un diplomate, qui un officier anglais ou encore un marchand d'opium ? Que des Occidentaux dans un monde qui n'est pas le leur. Ici, on vous propose d'être un Shanghaien, de vous retrouver mêlés à des intrigues millénaires, à des jeux de pouvoirs entre Chinois, bien loin des habitudes de jeu.
C'est clair que c'est un défi pour le Passeur mais avec le site Internet et la possibilité de poser des questions sur des sujets pointus, c'est jouable et surtout potentiellement inoubliable pour les joueurs.
Ensuite, ce ne serait pas un supplément Achéron sans une bonne partie de l'ouvrage consacrée à cet autre monde et à son bestiaire si accueillant. Là, c'est la claque. Des monstres en veux-tu en voilà ! Mais pas n'importe comment ! Comme d'habitude l'auteur lie son univers d'une façon intégrée, chaque chose ayant son explication logique, ésotériquement logique en fait. Mon favori est le Huapi Gui, un spectre tout en coquetterie, je vous invite à faire sa connaissance en page 54 de l’ouvrage… Attardez-vous aussi sur le Yapian Guai, version ésotérique de l'addiction...
Au niveau des dons surnaturels, là aussi le dépaysement est assuré. De la numérologie en passant par la scapulomancie (oui, oui, l'art de lire dans les omoplates humaines jetées dans le feu), il y en a pour tous les goûts et loin des habitudes ésotériques de joueurs trop occidentalisés.
Ajoutez les spécificités de création typiquement chinoise et vous aurez des personnages inattendus, dans des situations et face à des ennemis qui le sont tout autant, dans des endroits et avec des dons qui le sont aussi.
Pour finir, vous aurez droit au second volet (le premier est disponible sur le site) de la campagne chinoise. Bon, là je pousse un cri (« Aaaah ! »), une campagne où vous n'êtes pas obligatoirement des personnages chinois ! Trahison ! Bon, la campagne est bonne et vous plonge dans une intrigue entre puissances coloniales, sociétés secrètes ésotériques, de l'opium aux « vertus » étranges utilisées pour détruire l'Empire britannique de l'intérieur… Du bon, du gros, du lourd… Et tout ça pour finir dans les ruelles sordides des bas fonds de Shanghaï. Les personnages arriveront-ils à éviter une révolte et surtout à déjouer les plans machiavéliques d'une entité issue de l'Achéron ? Rien n'est moins sûr mais au moins, pourront-ils mourir en essayant, c'est toujours cette gloire d’assurée.
Critique de Romuald "Radek" Finet publiée dans le Maraudeur n°7
Critique écrite en décembre 2012.
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