Cette "biographie" n'en n'est point une, il s'agit plutôt d'un hommage aux différentes personnes qui m'ont fait découvrir le jeu de rôle "intelligent". Pendant longtemps, j'ai préféré les jeux de stratégie sur table et regardais les "rôlistes" comme des êtres bizarres, voire immatures. Ces hautains préjugés venaient simplement du fait que, lorsque j'ai entraperçu des parties sur table dans les sous-sols d'une boutique nîmoise de jeux de rôle et de wargames, les jeunes participants privilégiaient les jets de sorts et toutes sortes d'effets spéciaux ; les parties paraissaient décousues aussi... J'estimais qu'il n'y avait aucune finesse comparativement au wargame, aux vertus plus "éducatives", puisque l'on y apprend l'histoire, la géographie, la tactique et la stratégie. Je jugeais aussi le wargame plus connecté avec le réel : la réalité de l'environnement historique de la bataille et, pour certains jeux, les contraintes de la logistique, le contexte politique. "Mentalités, prison de longue durée", comme le dit souvent un ami, j'aurais pu rester bien longtemps le 6e prisonnier de mon optique étriquée.
C'est grâce au Docteur Yameld que j'ai découvert le Jeu de Rôle, le "Vrai", selon moi. Le Docteur Yameld : on ne le présente plus. Il administre un forum des plus dynamiques, si ce n'est Le plus dynamique. C'est grâce à son talent que j'ai découvert les subtilités et les richesses du jeu de rôle. Mais "un Yameld peut en cacher un autre" (je parodie ici quelqu'un qui se reconnaîtra s'il lit un jour ces lignes). Il s'agit de Jérémie (et de Pascal, car ils ne font vraiment qu'un dans ce domaine) Coget. Je parlerai plus souvent de Jérémie, car je le connais mieux que Pascal (pardonne-moi, s'il te plaît). Jérémie (-Pascal) sont les concepteurs (entre autres jeux) d'Oïkoumèné, le jeu de rôle prenant pour décor la période hellénistique.
La simplicité, la clarté des règles astucieuses de ce jeu m'ont donné envie de franchir un pas supplémentaire, c'est-à-dire de maîtriser une partie. Le scénario mis en ligne sur ce site, Voyage au coeur des ténèbres, a été ma première expérience en qualité de conteur. Je pense en toute honnêteté que le fait qu'il s'agisse d'un jeu de rôle à caractère historique a aussi contribué à déchirer la chrysalide. Enfin, le fait d'être un proche des concepteurs du jeu et d'être parmi les premiers à lui donner vie, a quelque chose d'excitant, une odeur d'aventure que seuls hument les pionniers.
Enfin, il est impossible de terminer cette "biographie" sans évoquer mon ami et ancien collègue de travail Alain Rozenblum. Ce dernier est un des piliers du jeu Te Deum, il est à la fois un homme de caractère, un érudit à l'état pur et un dessinateur de talent.... C'est donc grâce à cet entourage de qualité que j'ai pu apprécier le jeu de rôle et je les en remercie.
Cette expérience m'a donné l'envie d'écrire un dernier scénario (à la date d'avril 2014) : « Comme un bourgeon sur la branche d'un cerisier que l'on croyait mort... ». Celui-ci met en scène, à partir de faits historiques, la disparition d’un clan. L’histoire débute par la destruction d’une forteresse pendant la guerre civile (1600) sur les ruines de laquelle existe aujourd’hui un jardin empli de cerisiers qui fleurissent à chaque printemps. « Comme un bourgeon sur la branche d'un cerisier que l'on croyait mort... » sonne comme le dernier haiku d’un samuraï, rédigé dans un dernier élan de poésie et de nostalgie avant de se donner la mort... Les héros devront être de fidèles et loyaux serviteurs tout en respectant au mieux les sept vertus confucéennes et avec la constance des 47 rônins.
Le jeu de rôle puise beaucoup de son énergie créatrice à partir de nos archétypes (ceux de la culture occidentale en particulier et notamment des sagas), ce qui soulève de nombreuses questions sur sa possible dimension sacrée. C’est l’objet de l'article paru dans le 8e numéro du Maraudeur, intitulé : « Le jeu de rôle : entre dimension sacrée et manifestation de nos archétypes ? ». La réalité passée et présente est un fertile terreau d'aventures sur lequel notre imagination n'a plus qu'à fleurir. Alors, ne nous en privons pas !
Cette bio a été rédigée le 30 juin 2010. Dernière mise à jour le 9 avril 2014.