Voici la traduction d'un article de Nina Wiener, éditrice de Taschen, à propos de Patrick Kochakji :
Si ses dessins professionnels vont de l'illustration de couverture et intérieure (pour St. Martin's Press, Pulse magazine, TSR Publishing) à la conception de personnage et aux dessins de storyboard (scénarimage) pour des studios d'animation parmi les meilleurs (Sony, Klasky Csupo, Cartoon Network ), les beaux-arts de Patrick s'épanouissent dans la peinture à l'huile.
Marqué par une palette de couleurs riche et variée, un oeil obsédé par le détail, et un penchant pour placer des personnages mythiques dans des scènes narratives, ce sont ses dessins d'étudiant qui ont d'abord attiré mon attention. Patrick a toujours eu un talent pour représenter le monde qu'il perçoit. Défilé rapide des ses peintures personnelles ces dernières années : des paysages reconnaissables, mais jamais identifiables. Des silhouettes d'arbres, de branches, nus ou couverts de feuilles. Des lacs qui ont l'air aussi solides que n'importe quel chemin, des chemins avec l'ondulation de n'importe quel lac. De temps à autre, une silhouette perchée au bord d'une falaise profitant de ce qui nous devinons être un moment d'intimité. Une palette raffinée avec des penchants chaleureux qui ne peuvent pas empêcher d'attirer le spectateur. Un arrondissement des angles qui vient du coeur. Tout cela pour dire que Patrick a vraiment développé un talent pour représenter le monde qu'il ressent.
Né à Los Angeles en 1972, la formation classique de Patrick a décollé dans l'Art Center College of Design, dont il est sorti diplômé en illustration en décembre 1996 - financé par des bourses sur concours qu'il gagna chaque semestre pour l'essentiel de son séjour là-bas. Ses dessins lui valurent une médaille d'or 1996 dans la catégorie "étudiant" à la Société d'Illustrateurs de Los Angeles, le premier de nombreux prix. A l'Art Center il étudia sous la conduite d'un homme qui allait devenir sa principale source d'influence, Richard Bunkall ; et il examina tout d'abord le paysage comme un sujet (un sujet qu'en fait il n'aimait pas) dans un cours de peinture en plein air enseigné par Ray Turner. Ses premiers essais n'ont pas fait disparaître ce préjugé contre les paysages, qu'il a souvent appelés "des jolies images qu'il vaut mieux filmer".
Ce n'est pas avant qu'il entre dans le domaine des personnages de dessins animés que Patrick se repencha sur cette opinion et trouva un moyen d'explorer le monde naturel en prenant un chemin différent - un regard extérieur pour regarder en lui. "J'aime les zones sombres mystérieuses qui laissent à l'imagination du spectateur la place pour explorer l'inconnu, et faire ses propres interprétations", dit-il. Peindre des paysages dans son studio devint la parfaite compensation d'un bon dessinateur qui passe ses jours à dessiner des personnages. "J'essaye de représenter la nature comme un sentiment, une force. L'esprit d'un lieu", continue-t-il. "On m'a dit que mes dessins ont en eux une beauté fantômatique et j'ai toujours aimé ça. Si mes dessins peuvent apporter aux gens un sentiment de calme et de tranquilité, alors c'est bien approprié à notre époque".
En tant qu'éditrice d'une compagnie de livres d'art, qui passe au crible des centaines de propositions de dessinateurs et de photographes chaque mois, je voudrais souvent qu'une fraction de soi-disant auteurs nous contactent avec une fraction de l'authenticité que Patrick Kochakji nous apporte. Oh, et une fraction de son talent ne ferait pas de mal non plus.
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.