J’ai découvert le Jeu de Rôle à l’été 1981 par un article dans le regretté Jeux & Stratégie n° 4 et ça m’a fait un sacré choc. Je me suis dit « Je veux absolument jouer à ça ». À la rentrée suivante, j’ai acquis d’occasion la boîte de base de D&D et c’était parti. J’avais déjà posé à l’époque les bases d’un univers qui ressemble beaucoup à mes Folandes d’aujourd’hui.
J’ai beaucoup joué entre 1981 et 1986, année durant laquelle je suis entré dans la vie active et ai fait la connaissance de la merveilleuse personne qui est devenue mon épouse et continue de me supporter aujourd’hui (elle a beaucoup d’humour). S’en est suivie la période où le JdR est carrément sorti de ma vie (boulot, enfants, responsabilités, la litanie habituelle) jusqu’à ce jour béni entre tous où mon fils cadet, revenu d’une animation dans un centre de loisirs, m’a dit avec les yeux qui brillaient « Papa, j’ai découvert un truc génial aujourd’hui, ça s’appelle le Jeu de Rôle ». C’était reparti pour un (long) tour.
J’en ai profité pour me remettre à l’écriture, avec la sortie en 2009 du roman La Ballade de Fronin, en 2012 de mon deuxième Face aux Démons et en 2014 d’un recueil de nouvelles appelé Friponnes.
J’ai aussi créé mon jeu, qui s’appelait au départ Fu Folandes Fantasy pour devenir Fripon(ne)s RPG puis Friponnes RPG. Un jeu à l’esprit différent, feelgood, où le meurtre est interdit aux personnages mais où tous les coups bas pour réduire à néant les plans des méchants sont permis (ou presque) du moment que c’est loufoque et barré. J’ai basé le jeu sur FU de Nathan Russell, qui reste de loin mon système préféré.
J’ai rencontré (à la convention Eclipse à Rennes !) Michel Chevalier, le boss en chef de Stellamaris, qui, séduit par l’univers et le jeu, m’a tanné pendant des années pour le publier. Puis est venu ce jour où je lui ai envoyé tous les fichiers sur le sujet qui trainaient sur mon disque dur (je crois me souvenir qu’il devait même y avoir quelques notes manuscrites scannées) et une grosse année de travail pour sortir le livre de base de Friponnes RPG, superbement illustré par Jahyra. Éditeur et illustratrice sont devenus des amis et c’est la plus belle chose (avec le fait que je ne peine désormais plus pour trouver des joueurs et, bien sûr, celui que Friponnes soit le jeu du mois du Grog en février 2018) qu’ait permise la sortie « officielle » de ce jeu.
Aujourd’hui (mars 2021), Friponnes RPG continue son bonhomme de chemin. Je développe Friponnes Steampunk, l’univers 20 ans après celui décrit dans le livre de base et les deux romans, bouleversé par une découverte technomagique qui permet l’arrivée de dirigeables et autres véhicules et gadgets et avec un contexte géopolitique encore plus déjanté et source d’aventures.
Je me suis aussi remis à l’écriture sur un nouveau cycle autour de deux merveilleuses héroïnes, Lauranna et Jahyra, dans des romans plus courts que mes premières œuvres et illustré par Jahyra (celle du monde-où-l’on-s’ennuie, m’enfin, vous suivez ?). Si vous voulez savoir pourquoi une certaine Jahyra (qui n’a pas grand-chose à voir, heureusement, avec mon illustratrice préférée) est arrivée dans les Folandes, je ne peux que vous conseiller de lire le premier tome, Les Mains qui Guérissent, ce qui vous donnera envie de lire le deuxième, Louvanie Belhumeur a disparu. Le troisième (Longues Oreilles, Idées Courtes) sortira très probablement cette année et le quatrième (Loups, Peste et Billevesées) est dans les tuyaux. J’écris aussi quelques nouvelles.
Je joue très régulièrement à mon jeu, dont je ne me lasse guère, en meneur et parfois en joueur, essentiellement via internet. Habitant dans un coin joli mais un peu perdu où la densité de rôlistes au km² doit être inférieure à 1, cela me permet de jouer souvent. Il m’arrive même de jouer à autre chose qu’à Friponnes et je dois confesser un intérêt certain pour les jeux de M. Le Grümph. Je suis dans une très large proportion plus meneur que joueur.
J’entretiens pour ma grande joie une solide amitié pour M. Vincent « Tlön Uqbar » Mathieu qui dure depuis plus de 10 ans et dont j’adore le jeu qui parle de félins soi-disant domestiques (la bonne blague), viles créatures sous le charme desquelles je suis tombé depuis longtemps.
Que dire sinon ? Pour remplir le frigo et payer les factures, je suis informaticien indépendant. L’indépendance me permet de dégager du temps libre qui me permet de faire parfois des choses intelligentes. Je ne voudrais pas être auteur à plein temps, car j’apprécie d’être totalement dégagé des pressions matérielles et financières quand j’écris.
Je lis beaucoup, surtout de la littérature blanche car si j’écris de la fantasy, j’en lis fort peu, car je ne prends que rarement mon pied, à quelques exceptions, avec les littératures de genre. J’ai une admiration sans bornes pour Paul Auster, Alessandro Baricco, Luis Sepulveda, Russel Banks, William Boyd, Terry Pratchett, Jorn Riel, Ursula Le Guin, Jim Harrison, Fred Vargas, TC Boyle, Martin Winckler, Laurent Gaudé, John Steinbeck, Nancy Huston, Colum Mac Cann, Barbara Kingsolver et certains autres. Je suis bibliothécaire bénévole car s’il y a quelque chose que j’aime encore plus que le Jeu de Rôle, ce sont les livres et les lecteurs (enfin, certains).
Une citation de Jeanne Corvellec (éditrice et auteure franco-québécoise) – 2016 :
"Je ne dis pas qu'on ne peut pas faire d'argent tout en faisant de la bonne littérature. On le peut, et cela arrive ; on connaît tous quelques exemples réels qui maintiennent l'illusion et encouragent le reste d'entre nous à essayer de les imiter. Mais il me semble que ces exemples sont des accidents, des coïncidences, le fruit de la chance. Faire de l'argent et faire de la bonne littérature ne sont pas incompatibles ; c'est juste que ces deux choses n'ont rien à voir."
Pour en savoir plus :
Cette bio a été rédigée le 15 juin 2016. Dernière mise à jour le 12 avril 2021.