Livre de 52 pages à couverture souple au format 15x21 cm
Le livre de règles de La Nuit des Chasseurs s'ouvre sur une page regroupant titre, crédits et sommaire, suivie de Présentation (1 page) qui expose l'optique du jeu et le contenu du livret. La suite se divise en deux parties, Contexte et Règles.
La première partie, Contexte, débute avec Gestion (3 pages) expliquant l'ambiance de western crépusculaire voulue, le thème sous-jacent et les inspirations du jeu. Après quoi, Immersion (4 pages) décrit en détail les événements qui mènent les PJ dans la situation où ils se font passer pour des marshalls afin de retrouver le fameux Cercueil Noir. La petite ville de Désolation est le sujet des 16 pages suivantes. Essentiellement développée sur trois rues, la ville est décrite par le biais d'une vingtaine de lieux importants avec les personnes que l'on peut y trouver. Chacun de ces PNJ est décrit par ses mots-clés et un paragraphe de détails à l'intention du MJ. Enfin Propositions (14 pages) donne des pistes au MJ pour mettre en place de quoi permettre aux PJ de justifier leur couverture, retrace l'histoire du Cercueil, et expose en détail deux autres mystères à résoudre tant qu'ils sont sur place.
La deuxième partie, Règles, s'attache comme son nom l'indique au système de résolution. Création (7 pages) présente les étapes de la création des PJ et la fiche de personnage (sur 2 pages), avec la liste des Aptitudes et trois exemples de Spécialités pour chacune. Résolution (2 pages) expose la base des jets de dés utilisés par le système et Confrontation (3 pages) leur application pour les combats. Enfin Evolution (1 page) explique comment faire progresser un personnage au fil de l'histoire.
Cette fiche a été rédigée le 28 juillet 2016. Dernière mise à jour le 29 juillet 2016.
La Nuit des Chasseurs est tout simplement une campagne parfaite. Ou, pardon, un shooter parfait. Je n’avais jamais lu en 52 pages quelque chose d’aussi bien construit, adaptable, et protéiforme. En se contentant de l’essentiel de ce qui fait une bonne fiction, c’est-à-dire les personnages, Mr Frankenstein fait ce que fait tout bon auteur, de cinéma ou de littérature : c’est-à-dire fourir des éléments romanesques et réalistes sur lequel le MJ va pouvoir broder à loisir.
Chaque personnage est brossé en quelques lignes, mais tout est tellement imbriqué qu'il y a matière à des centaines de quêtes, en plus de la quête principale et les 5 quêtes annexes déjà proposées. Mieux, les joueurs peuvent s’amuser dans ce sandbox en faisant, grâce à la situation initiale proposée, tout le contraire de ce qui est prévu ! C’est dire que La Nuit des Chasseurs ferait une excellente série télévisée, façon Godless sur Netflix (qui lui ressemble d’ailleurs beaucoup).
Il y a très peu d’informations techniques dans La Nuit des Chasseurs (un seul plan de la ville, quelques pages de règles) et le reste est donc un immense bac à sable, concentré en seulement 36 pages...
Autre qualité, il est possible de jouer ce western dans toutes sortes de genres : réaliste (mon choix), western spaghetti, weird west façon Deadlands, American gothic, Lucky Luke, etc. Tout est possible, c’est au maître de jeu et aux joueurs de mettre l’ambiance de leur choix.
Seul bémol, le système de jeu générique de Mr Frankenstein, Corpus Mechanica, est un peu trop gentil pour les joueurs qui peuvent régénérer trop facilement leurs forces à coup de Points de Ressources. A régler selon vos gouts, en augmentant par exemple les niveaux de difficulté proposés. Pour le reste, c'est un achat indispensable : des heures de jeu pas chères : 7.50€ !
Critique écrite en octobre 2018.
La note est sévère mais j'ai été très déçu par ce shooter.
Je précise que j'ai été joueur sur cette mini-campagne et que nous avons été au bout du scénario.
Sur un pitch de départ très alléchant, on a donc un gros bac-à-sable assez foutraque avec BEAUCOUP trop de PNJ à retenir, qui ont chacun leurs objectifs et leur histoire. On va de PNJ en PNJ à la recherche d'indices sur le fameux trésor. Problème : sa localisation est tellement évidente que nous l'avons devinée dès le départ. Mais nous avons joué le jeu et continué à parler avec ces PNJ qui ont tous des sombres secrets et des trucs à cacher... pour au final revenir sur notre intuition de départ et dézinguer les méchants.
Notre MJ nous a fait jouer ce scénario en 3 séances, et honnêtement, nous en sommes ressortis avec une impression de "Tout ça pour ça !".
ATTENTION SPOILER (Ne lisez pas si vous comptez être joueur)
Surtout qu'il aurait été beaucoup plus judicieux de faire jouer des crapules jusqu'au bout. Le pitch est fort, avec cette histoire de desperados sans foi ni loi qui se font passer pour des marshalls, mais quand on découvre qu'il faut aller affronter les méchants bandits du coin pour trouver le trésor, on récupère un rôle de gentils ce qui est vraiment dommage.
Bref, je rajouterais aussi que ce shooter a demandé un gros travail de préparation au MJ et que ce n'est pas du tout un clé-en-mains facile à mettre en place. Un 2/5 donc, je ne peux pas mettre la moyenne.
Critique écrite en septembre 2020.
Issu de la gamme Shooter, Yno nous propose un jeu complet en 52 pages qui se lisent vite et bien grâce à son format ramassé et qui va à l’essentiel, et pour un prix défiant toute concurrence.
En campant la ville de Desolation (666 habitants en 1888, mais il est possible de la positionner à une autre époque), on trouve un décor complet que l’auteur peuple d’une pléthore de PNJ, typés et chacun animés avec un lourd historique qui sera autant de pistes de développement d’intrigues et de scénario. L’exercice aurait pu s’arrêter là, mais la proposition comprend aussi le système de règles Corpus Mechanica qui tourne de façon élégante, et aussi des ébauches de scénarios pour aller plus loin qu’uniquement les portraits de PNJ. On trouvera donc de tout pour faire un jeu de rôle, avec le gros intérêt de proposer un genre Western, ce qui reste relativement peu courant. La réussite de cette collection Shooter est de parvenir à proposer un produit parfaitement maîtrisé en termes de contenu, présentation et écriture.
Maintenant, pas forcément évident de faire des miracles en 52 pages A5, et c’est là où j’ai un peu de mal parfois avec le concept de sandbox (ou pour le cas ici, de dustbox) où les idées sont lâchées de façon éparpillée. Aussi brillantes soient-elles, le bon MJ sait depuis des éons qu’une bonne inspi ne fait pas un bon scénar. Si la cohorte de PNJ présentés respecte les canons du genre sandbox, on est loin, très loin, d’un produit clé en main : on ne gèrera pas 30-40 PNJ et leurs interactions à la volée.
Il faut donc retenir que La Nuit des Chasseurs est une proposition ludique aussi sèche que le décor qu’elle propose. On pourra donc regretter tous les petits conforts que le rôliste ne trouvera pas :
On peut cependant s’arrêter là et trouver largement son compte, notamment si on accroche bien avec les pistes scénaristiques proposées. Ou sinon envisager d’utiliser ce petit jeu malin pour le développer autrement. En lui plaquant FACES Western pour utiliser un système plus spécifique au genre, ou en l’injectant dans des jeux Western (Deadlands ou autres) pour proposer et ajouter le décor de Desolation dans le background, ou picorer une partie des PNJ présentés et les introduire ailleurs. Car, encore une fois, c’est surtout les PNJ qui font l’intérêt de ce jeu, à tel point que ce jeu pourrait aussi être une excellente source d’inspiration pour des scénaristes de GN ayant trouvé un village Western (il y en a dans le pays).
Un jeu qui mérite donc le coup d’œil, même si vous n’avez pas de projet précis le concernant, vu la somme modique qui en est demandée.
Critique écrite en mars 2023.
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