Livret de 90 pages à couverture souple au format Comics book (26 cm sur 17 cm).
Dés de Sang est un jeu de survival horror où les personnages des joueurs sont de simples mortels devant survivre face à de redoutables tueurs en série les ayant pris pour cible. Cet ouvrage reprend l'aspect fourre-tout caractéristique des magazines pulp, incluant trois pages de publicité ainsi que de fausses publicités ou de vrais faits-divers. En notes de bas de page se trouvent des informations sur l'histoire des années 70 aux États-Unis.
Après une explication rapide (1 page) du concept de la gamme Pulp Fever, l'ouvrage entre rapidement dans le vif du sujet par une nouvelle d'ambiance dont les personnages principaux se retrouveront lors des explications de quelques points de règles. Suivent deux pages de présentation de l'univers et du jeu Dés de Sang. Les États-Unis sont à une époque charnière de leur histoire. Les personnages de Dés de Sang vont se trouver face à l'horreur, à des situation atroces dont les principaux protagonistes sont des humains dont la moralité et la psyché sont profondément dérangées.
Chaque chapitre du jeu est précédé d'un extrait du "journal intime du Dr Spareribs", un serial killer dont l'ouvrage suit le road trip macabre au fil de ses rencontres. C'est aussi le Dr Spareribs qui offre les encarts dédiés au MJ au fil des règles.
Le système de jeu, la création de personnages et la gestion des différents types de situations bénéficient de 10 pages pour être présentés et intégrés. Il s'y trouve le cœur du système D-Sang, y compris les très caractéristiques What the fuck. Lorsque les personnages "pètent les plombs" ils peuvent subir un What the Fuck, qui les mettra en mauvaise posture, mais aidera le groupe à "survivre" un peu plus.
Une page donne les clés de la construction d'un scénario type de Dés de Sang, qui n'est pas sans rappeler celle des films de Survival Horror, puis une autre rappelle au MJ son rôle vis-à-vis des autres joueurs. Dans Dés de Sang plus que dans d'autres jeux, le meneur doit trouver un juste milieu. Ne pas être trop bon, mais ne pas opposer aux personnages une adversité qu'ils ne pourront pas vaincre.
Une page de filmographie reprend les principaux films du genre en expliquant l'intérêt des plus connus et en listant quelques œuvres internationales et francophones à ne pas manquer comme source d'inspiration. Puis les deux pages suivantes servent à proposer une bande sonore pour immerger les joueurs durant les parties. La musique joue un rôle important dans les films de Survival Horror et l'auteur s'est attaché à retranscrire cet aspect par des propositions variées censées pouvoir "illustrer" chaque moment du scénario.
La section des scénarios prend à elle-seule 40 pages. Trois scénarios complets ainsi que deux scénarios Onslaught sont proposés. Chacun des scénario est fourni avec son lot de prétirés et de scènes marquantes, d'images et de plans. L'ambiance des films survival horror est fidèlement retranscrite, tant par les situations évoquées que les PNJ qui y sont décrits. Trois pages ont été disséminées dans cette section, intitulées "True Crime Stories". Le lecteur y retrouvera les histoires des trois grands tueurs en série dont les actes ont défrayée la chronique à l'époque et qui pourraient chacune servir à travailler un scénario.
La section des Scénarios se termine par le mode de jeu "Onslaught". L'idée principale du scénario Onslaught est de jouer en deux heures à Dés de Sang, de manière intense, comme dans un film de genre. Les règles de D-Sang commence plus bas et les règles concernant les joueurs sont modifiées pour rendre la partie plus stressante et plus "mortelle". Deux scénarios sont fournis pour illustrer ce mode de jeu.
Enfin, dans la section "un petit coup de main pour tenir la scie", se trouvent deux pages d'aides de jeu donnant des exemples de Blessures graves et de What the fuck, 5 pages de personnages prétirés, ainsi que les fiches de personnages.
Cette fiche a été rédigée le 4 juin 2011. Dernière mise à jour le 30 juin 2011.
Pour moi, le jeu de rôle d'horreur évoquait un groupe d'intellectuels et de notables étudiant de vieux grimoire ésotérique pour contrer des entités surnaturelles venues de l'espace. Des horreurs indicibles qui hantent les angles du temps, des races cyclopéennes endormies sous le pôle sud...
Plus maintenant. Maintenant ça m'évoque plus un braqueur de banque en fuite vers le Mexique ayant pris un passant comme otage, une tornade ayant dévasté un chenil et ayant libérés une meute de pitbull formés au combat, un péquenaud demeuré persuadé qu’ensemencer un champ avec des foies humains va empêcher les extraterrestres d'arriver.
Pas de surnaturel, rien que de la violence, de la folie (en option), du sexe (en option) et, espérons le pour les joueurs, une quincaillerie Black&Dexter (en option).
Dans dés de sang, les PJ sont dans une situation ultra pourrie, ils n'y sont pas du tout préparés et ils ne vont pas s'en sortir indemne. Cela permet de se faire un remake de Deliverance de John Boorman
La mécanique est simpliste et se base sur l'érosion : les PJ faiblissent peu à peu C'est très léger et de bon goût. L'explication des tests est quand même un peu succincte, Comme ces tests sont très important pour la suite des évènements et qu'ils réussissent tout le temps au début, j'aurais aimé plus d'explication de quand et pourquoi faire ces tests.
On apprécie la description du monde par le journal de bord de ce qui pourrait très bien être le grand méchant de votre prochain scénario. ainsi on redonne à notre adversaire son humanité, dégénérée certes mais humain quand même. Et aussi la beauté du paysage et la misère de ceux qui y vivent. Rappelez-vous de Deliverance et des ses beaux paysages peuplés d'abrutis.
Le livre se termine par des scénarios variés qui respectent souvent la même structure : première difficulté (prison, prise d'otage, tornade, accident de voiture), suivi d'un répit (évasion, arrivée de la police, refuge) avant de finir par une confrontation avec le grand méchant. On apprécie d'ailleurs la variété des situations, même si on aurait aimé avoir plus d'idées près à l'emploi (mais bon donnez moi un doigt et je vous prendrai le bras).
Critique écrite en juin 2011.
Quelle bonne surprise que ce jeu! Pour un premier jeu, c'est du tout bon!
En un format assez restreint en termes de pages, Dés de sang offre un système de jeu idéal, des scénarios "burnés" et un survol de l'époque utile pour lancer une partie sous le coude. Bref, un jeu qu'on peut prendre en mains rapidement.
On pourra lui reprocher le fait qu'il faille un public particulier pour y jouer. Je rétorquerai alors: "pas plus que pour Cthulhu ou Cops". Bon, la partie sera indéniablement autre, mais elle n'en sera pas moins mémorable.
Les personnages des joueurs sont des victimes, ils passent leur temps (du scénario) à fuir un ou des psychopathes dangereux. Les joueurs vont devoir ruser pour que leurs personnages ne craquent pas.
Le système de jeu permet de simuler un début d'histoire "cool", puis en donnant des chances plus restreintes de réussir au fur et à mesure du scénar, il augmente "naturellement" la tension autour de la table. Les joueurs eux-mêmes commencent à ressentir un petit frisson d'angoisse lorsqu'ils jettent les dés pour que survivent leurs personnages.
Dés de Sang est résolument trash, mais sans sombrer dans le glauque et le sordide. Les parties pourront tourner dans cette optique, mais il est tout à fait envisageable de faire dans de l'horreur comme celle des films des années 70...
Enfin, pour conclure sur ce jeu, il est tout simplement jouissif de constater qu'on pourra faire jouer d'autres types de scénario avec le même système de jeu, sans avoir à se casser la tête pour adapter tel ou tel point de règles. J'ai une seule hâte désormais: Faire jouer Dés de Sang en mode Zombies!
Critique écrite en juin 2011.
Au premier regard, on affaire à un petit livret de 90 pages, format à peu près A5, un truc moche ... cheap, bourré à la gueule de mauvais goût outrancier, aussi bien dans les illustrations que les textes ... En creusant un peu, on réalise que c'est clairement est volontaire, assumé, et que ça colle parfaitement avec l'esprit du jeu ! Clairement, on n'est pas là pour se prendre au sérieux, pour faire de l'art, pour jouer des parties enlevées, ou moments de roleplay ultimes et intrigues complexes se mêlent dans un paroxysme extatique et multissimesque ... on est là pour se la jouer films d'horreurs gore à la Rob Zombie ... on est là pour jouer des personnages pathétiquement normaux, avec leurs défauts et leurs faiblesses, n'ayant pour ambition que de survivre à ce qui va leur tomber dessus, face à des situations auxquelles ils ne seront bien évidemment ni préparé, ni apte à les affronter.
Au delà du concept, ama tout à fait réussi, le jeu est servi par un système simplissime, plutôt fin (à mon avis lourdement testé), pas toujours clair à la première lecture (merci aux exemples qui m'ont bien aidé), mais qui rend parfaitement l'extrême faiblesse d'un individu normal, et sa dégradation physique et mentale au fur et à mesure du scénario. En gros, à chaque fois que les personnages doivent effectuer un jet, ils diminuent les chances de chacun de réussir le suivant. Plus ou moins rapidement, un personnage perdra son self control, ce qui le boostera momentanément, tout en le précipitant vers la folie. Des règles complémentaires permettent de sacrifier un PJ en espérant donner du répit au reste du groupe. Le combat est horriblement mortel, très mutilant (notamment grâce à la créativité des joueurs en début de partie), et propose quelques subtilités pour prolonger l'agonie des PJ. Le reste du bouquin propose 5 scénarios qui revisitent avec succès les poncifs du genre, des prétirés, des textes d'ambiance, quelques infos en bas de page sur les années 70, des infos sur de vrais serial killers de l'époque (ama dispensable, ça nous ramène inutilement à la réalité alors que le jeu de part son outrance propose une distanciation bienvenue).
Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé, et je vous le conseille sans réserve ... si le genre vous tente, vous en aurez très largement pour vos 16.90€.
Critique écrite en juillet 2011.
Un jeu nerveux, qui met en place en place rapidement l'intrigue, et l'action. La maquette est claire, et les illustrations de bonne qualité. Le système de jeu est une petite perle, l'idée du dé commun est fun, et la montée de tension est vraiment bien rendue !
Le thème du jeu est original, et on prend beaucoup de plaisir à évoluer dans un background années 70, déjanté, et sans concessions.
On peut regretter que le jeu soit un peu léger niveau background (80 pages c'est pas beaucoup) et malgré les petits scénarii proposés on reste un peu sur sa faim.
Ca met la barre haut pour la suite des jeux Pulp Fever !
Critique écrite en août 2011.
Attention chef d'oeuvre!!!
Il faut dire que je suis devenu adepte de ces jeux prêts à jouer, facilement accessibles et recherchés. De ce point de vue, Dés de sang est un must du genre.
On peut déjà noter une certaine qualité de la maquette. Située entre le format A4 et A5, cette dernière peut se vanter d'être originale à plus d'un titre. L'ouvrage est plus petit qu'un magazine et peut s'emporter partout. L'illustration en couverture a le mérite de montrer tout de suite dans quelle sorte d'univers on va évoluer.
De surcroît, les dessins à l'intérieur sont tout simplement excellents. On voit tout de suite que Sir Dupont ne maîtrise pas seulement la plume, mais aussi le crayon. Pour exemple, je citerais le croquis de la page 5 pour l'immersion et celui de la page 15 pour l'humour décomplexé et totalement assumé.
Le système est idéalement adapté à cet univers teinté d'hémoglobine dans une Amérique seventies. On peut même songer à l'exporter à d'autres jeux, le temps d'une scène ou d'un scénario entier, afin de simuler un survivor. On sent bien à la lecture de l'ouvrage que l'auteur maîtrise son sujet et met en condition le lecteur tout au long du livre. Il ne tombe jamais dans la parodie et propose, avec un second degré des plus caustiques, son univers angoissant et terriblement sanglant. En outre, il propose des points de règles originaux comme les "what the fuck" ou encore la "fucking weapon of the death".
Quand certains suppléments (oui oui, j'ai bien dit supplément!!!) contiennent à peine plus de page que Dés de sang, avec un contenu moindre pour un prix supérieur, on peut d'hors et déjà être conscient d'avoir réalisé un très bon achat : Dés de sang est un jeu complet avec 5 scénarios dont 2 Onslaught (des intrigues plus courtes avec du coup des paramètres de règles modifiés), plusieurs nouvelles d'ambiances et des "true crimes storys" assez bien faits. Au prix de 16 euros, il serait dommage de s'en priver !
Game Fever démarre très fort avec Dés de sang devenant pour moi LA référence des jeux horreur-gore. Espérons que les prochains opus de la collection Pulp puissent atteindre ce niveau exceptionnel de qualité.
Bonnes parties à tous !
Critique écrite en octobre 2011.
Je l'avoue : j'ai acheté Dés de Sang un peu par hasard, suite aux retours positifs lus sur le net.
Et je ne suis clairement pas déçu !!!
En fait, je ne m'attarde même pas sur la forme, tellement le fond est excellent. La présentation du décor est synthétique et la plume de l'auteur très explicite. A la lecture, on plonge directement dans cette ambiance à la limite du grotesque et carrément dans le glauque ... Et pourtant je ne suis pas forcément client de ce thème !!! Pour dire, même les extraits de journal intime d'un tueur itinérant émaillant le livre livrent les clés de l'ambiance (peut-être même plus que le chapitre "conseils de jeu" - restant tout de même directement exploitable).
Ainsi, même sans être adepte du genre, le livre réussit l'exploit de fournir clé en main tous les codes pour pouvoir dérouler l'ambiance de ce jeu très particulier. Pourquoi particulier ? Car ici, il n'est nullement question d'enquête ou de combats héroïques : les joueurs incarnent des victimes. Tout le sel du jeu tient donc uniquement dans l'ambiance posée par le MJ et ses joueurs (ce qui peut aussi rebuter car il n'y a rien à côté pour se raccrocher aux branches).
Le système de jeu ? Pour faire simple : c'est un des meilleurs gameplay que j'ai pu lire ! Celui-ci colle PARFAITEMENT au genre, permettant de répondre aux poncifs du genre. Simple, efficace, ludique ... et mortel.
Les scénarios sont également une sacrée réussite. 2 longs et 2 courts pour une qualité constante. On n'a jamais l'impression de remplissage. Et surtout, les scénarios permettent de constater qu'il y a beaucoup de possibilités (alors qu'en se basant uniquement sur le pitch, on peut émettre de sérieux doutes). Les scénarios sont également un modèle du genre : de l'ambiance, des PNJ savoureux et caricaturaux, des situations intéressantes (et stressantes), une vraie montée en tension et très ouverts, offrant un terrain de jeu aux joueurs propices aux plus gros délires.
Une très très belle réussite qui donne envie de voir son auteur tenter d'autres expériences de ce calibre !!!
Critique écrite en novembre 2011.
Dés de Sang fut pour moi une grande succession de claques … Vu qu’il n’y a pas de raison que je déguste seul, les voici pour vous :
1) Une claque thématique
DdS est un jeu d’horreur. Dire ça et ne rien dire revient au même. Déjà, DdS se passe dans cette sympathique Amérique des années 70, celle des hippies et des tueurs en série, celle de Massacre à la tronçonneuse et de La Colline a des yeux… Une Amérique bien profonde où le bouseux du coin est marrant avec son accent agricole, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il collectionne les scalps humains dont certains sont encore frais. DdS c’est l’Amérique d’avant le téléphone cellulaire et Internet, celle des déserts où rencontrer quelqu’un n’est pas automatiquement une chance… Cela pose une ambiance, un style ; là où plein de jeux se veulent génériques, DdS, lui, vous plonge la tête dans la bassine Amérique jusqu’à ce que vous cessiez de respirer.
2) Une claque d’ambiance
Maintenant que vous connaissez le thème, voici l’ambiance. C’est noir, sale, ça pue et c’est sans issue. Ça sera déjà bien si vous survivez, vous pauvre humain moyen, face à l’horreur absolue des autres humains. Pas besoins de fantastique ni d’aliens, ici la mamie d’en face aime empoisonner ses voisins et son mari a une grande passion pour la découpe des corps encore tièdes… Quintessence, DdS vous offre les scénarios « Onslaugh » : un lieu, une scène, du sang, beaucoup de sang, des tripes, beaucoup de tripes et la mort au bout du chemin… On en fait des films, Game Fever vous en propose des soirées dédiées.
En face de vous, un « dé de sang » qui part de 100 et diminue inexorablement, comme votre capacité à suivre son niveau qui est la difficulté de vos jets. Cruel et salement efficace, au début tout roule mais petit à petit vous perdez pied, la chance vous dit adieu et l’horreur se déchaîne jusqu’à la scène finale dont peu sortiront vivants. Car mourir n’est pas une option mais le destin de la majorité des personnages.
Vous pourrez toujours user des points de sueur pour gagner un avantage mais à un moment donné vous allez péter un plomb et jouer un What the fuck, cette délicieuse perte de contrôle de votre personnage, gérée par un autre joueur et qui fera de vous un allié encombrant si ce n’est mortel.
DdS c’est quand le système crée l’ambiance au lieu de la plomber…
3) Une claque graphique
La mise en page est glauque à souhait et la patte de Max Ravage apporte beaucoup au livre. Sobre et parfait comme la découpe de carotide au couteau de chasse homologué. Ajoutez à cela les illustrations de Willy Dupont qui, non content d’avoir écrit la majeure partie du jeu, nous l’illustre dans son style noir et blanc percutant. D’un autre côté, je suis fan de son style depuis des années donc pas vraiment objectif… Je regretterai juste la couverture qui aurait, selon moi, dû être de lui aussi et qui tranche un peu face au reste du livre.
4) Une claque d’aide de jeux
Il faut aussi parler de Tony, le spécialiste ès aides de jeux. Il a mis à disposition des joueurs et MJ un ensemble de documents en couleur qui donnent une dernière touche à l’ambiance et vous plongent définitivement dans un univers que vous êtes heureux de ne jamais avoir fréquenté…
En résumé, Dés de Sang est un grand jeu en petit format à prix tout mini. Pour parler de son succès en une phrase, sachez qu’une version « Director’s Cut » va sortir dans les semaines qui viennent vu que la première édition est déjà épuisée…
Critique de Romuald "Radek" Finet publiée dans le Maraudeur n°4
Critique écrite en août 2012.
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