Livre de 104 pages à couverture souple.
Les monographies de la Miskatonic University Library Association (MULA) étaient des suppléments publiés durant les années 2000, dont Chaosium ne prenait en charge que la publication et la distribution, le plus souvent via des systèmes d'impression à la demande (un même supplément peut ainsi exister avec des reliures différentes tout en étant strictement identique autrement, du fait d'avoir été produit par deux prestataires différents). L’auteur (ou les auteurs) se chargeaient de la mise en page, des illustrations, ainsi que du travail de relecture et de correction. Cette formule permettant à Chaosium de continuer à proposer des suppléments tout en réduisant les coûts au maximum.
Mysteries of Ireland est un supplément destiné à permettre de jouer dans le cadre de ce pays. Il s'ouvre sur 5 pages incluant titre, crédits, informations légales, et sommaire, une Introduction présentant le supplément et une carte de l'Irlande.
An Overview of Ireland 1919-1930 (24 pages) présente l'état du pays dans les Années Folles, qui ne furent folles qu'à l'étranger, l'Irlande étant plongée dans une situation économique dégradée aggravée par la situation politique au sortir de la Grande Guerre, avec le réveil du nationalisme irlandais visant à dégager l'occupant anglais, avec une guerre d'indépendance de 1919 à 1921 qui ne s'arrêta que pour laisser place à une guerre civile de même longueur, après la séparation du pays en deux entités distinctes existant encore aujourd’hui. Ce chapitre décrit donc l'état de l'Irlande, consacrant deux pages au conflit et trois à une chronologie d'événements de 1919 à 1929. Sont ainsi passé en revue l'économie et la monnaie du pays, l'état des communications (postes, télégramme, téléphone), et le niveau technique (arrivée de l'électricité dans les grandes villes), les possibilités de se procurer des armes à feu, les loisirs (pubs, cinéma, littérature -c'est l'époque de Bernard Shaw, Joyce et Lord Dunsany), les fêtes et les sports, et enfin les moyens de transport. Une liste de prix de divers objets et services occupe ensuite 4 pages.
Le supplément poursuit avec les possibilités de recherche documentaire, listant quelques ressources universités ou musées en particulier, les activités archéologiques dans l'île et les principaux météorites recensés, puis aborde le milieu occulte irlandais, avec quelques sociétés (Société Hermétique et Société Astrologique Irlandaise), pratiquants (psychiques, chercheurs,...), puis deux sociétés secrètes en Irlande (Francs-Maçons, Royal Arch Purple Order). Le tout couvre une dizaine de pages. Une page est consacrée aux superstitions typiquement irlandaises puis six pages aux créatures de légendes irlandaises (dont bien évidemment les Leprechauns et autres Pookas mais aussi des créatures se rapprochant des Profonds). Une page revient sur l'origine mythologique de l'Irlande, avant un survol du Mythe lovecraftien dans l'île, discutant de la présence d'entités cthulhiennes sur place comme des liens des divinité locales (Lugh,...) avec le Mythe.(2 pages).
Trois pages présentent des idées pour créer des personnages irlandais, avec une liste de noms irlandais indiqués avec leur signification anglaise et le symbolisme associé, et une page aborde l'état de la médecine, et de la psychiatrie, en Irlande à cette époque. Enfin les deux capitales sont décrites avec un recensement d'endroits et bâtiments intéressants (7 pages). Une bibliographie (2 pages) termine cette première partie.
La deuxième partie du supplément est constituée de trois scénarios :
Le livre se termine sur des publicités pour les publications de l'éditeur (3 pages) et une page blanche.
Cette fiche a été rédigée le 15 mars 2019. Dernière mise à jour le 4 août 2019.
Difficile de faire l’impasse sur l’Irlande si l’on s’intéresse au Royaume-Uni. La couronne britannique occupait l’île celte depuis quelques siècles jusqu’à son indépendance en 1922, laquelle ne fut pas sans heurt (guerre contre la Grande-Bretagne, puis guerre civile).
Le contenu est hautement intéressant, si ce n’est l’association de la mythologie celte au mythe de Cthulhu. C’était déjà la même chose pour le Guide de la Nouvelle-Orléans et je n’avais pas apprécié non plus (mélanger vaudou et mythe de Cthulhu). Lovecraft s’en était toujours gardé et il existe suffisamment de croyances de par ce monde sans qu’il s’avère nécessaire de tout ramener aux Dieux extérieurs et aux Grands anciens. De plus, les représentations des divinités celtiques n’ont aucun rapport avec les descriptions de ces horreurs cosmiques et les célèbres motifs celtes n’ont rien de non euclidien. Sans parler du secret qui entoure ces déités. Par contre, les Formoirés font ici partie des légendes associées aux Profonds puisqu’ils sont d’apparence monstrueuse et viennent de la mer.
Les deux premiers scénarios m’ont bien plu. Ils ont une ambiance particulière et peuvent se jouer rapidement. Dans le scénario initial, les personnages se retrouvent mêlés sans le savoir, ni le vouloir au vol d’un objet appartenant aux Profonds qui feront tout pour le récupérer. Mais les PJ ont de grandes chances de rester en vie s’ils restituent l’objet. Voilà qui change des Profond psychopathes souvent vu dans les scénarios officiels.
Le second est un mystère à dénouer dans une vieille église abandonnée, dans laquelle est enfermée une créature de lumière invoquée par des prêtres qui pensaient invoquer un ange.
Le troisième est un peu wtf, mais l’ambiance me fait penser au film « L’homme de paille » qu se déroule aussi sur une île avec des habitants sympathiques de prime abord.
Bref, un supplément que l’on peut très bien associer à son pendant britannique.
Critique écrite en août 2024.
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