J'ai commencé à jouer avec mes amis quand je vivais à New York. Je me rappelle clairement avoir joué aux échecs avec des pions en carton au lieu de pièces d'échec. J'étais émerveillé de voir comme les bouts de carton plat simulaient les pions et les tours. Peu de temps après, cependant, nous avons eu un vrai jeu d'échecs. Il y avait aussi une grosse boîte de jeux - une de ces boîtes '100 jeux en un' avec les dames chinoises, les dames, les échecs, et ainsi de suite. J'aimais n'importe quoi avec des billes et des pions/figurines en plastique. Nous jouions au jeu de la vie en jouant avec les petites voitures et en disant que nous étions les petits hommes roses et bleus. Comme les Sims, avant l'ordinateur.
J'ai commencé à faire des jeux de simulation militaire avec ces petits soldats verts et les G.I. Joes et les cartes de l'institut géographique national. Nous avons commencé à faire des règles. Je dessinais des bases aériennes et navales sur les cartes. Je regardais des documentaires sur la Seconde Guerre Mondiale, et je faisais des plans de convoyeur et de sous-marins. Nous faisions aussi des dessins de gens comme dans ces vieux livres de l'héritage américain à propos de la guerre civile, avec des tonnes de petits hommes minuscules qui se répandaient sur le terrain. Nous les dessinions, puis nous dessinions des 'lignes de feu' entre armées, et des explosions, et nous nous détruisions. Nous faisions feu chacun à notre tour, jusqu'à ce que nous soyons tous en miettes.
Quelques années plus tard, j'ai découvert Risk, et Sub Search. Mais alors... il y a eu quelque chose de complètement différent. Un vrai wargame. Trois, en fait. "Invasion Sicily", "Lee vs. Meade : The Battle of Gettysburg", et "Saratoga, 1777" de Rand Game Associates. Jimmy Kelly en acheta un. Charles Mount en acheta un deuxième, et moi le troisième. Nous les avons troqués et échangés. J'ai encore la carte de "Invasion Sicily" quelque part. J'ai adoré le jeu. Je les ai tous adorés. Ça devait être l'été 1975 (le jeu est sorti en 1974).
Après cela, ce furent d'autres jeux de SPI, Avalon Hill, et puis les jeux de rôle et les jeux micro. Steven Barry était le garçon plus âgé qui avait une collection de jeux d'Avalon Hill. Waou ! Je me sentais comme un adulte piégé dans un corps d'enfant. Je voulais tant apprendre. Je tombais dans l'histoire et l'éducation.
Je me suis abonné au magazine Strategy & Tactics. Mon premier numéro fut le n° 65 : "Cobra : Patton's 1944 Summer Offensive in France", à propos du débarquement en Normandie. J'ai vénéré John Prados.
Pour une raison ou une autre, j'ai trouvé le n° 66 encore meilleur : "Le Siège de Constantinople : la Fin du Moyen-Age, 1453 après JC". Ralph Vickers, si vous êtes par là et que vous lisez ceci, contactez-moi, car j'aimerais vous remercier pour la manière dont vous avez changé toute ma vie.
J'ai commencé le jeu de rôle avec les modestes jeux micro Melee et Wizard. Ce fut plus tard que je découvris Donjons & Dragons et Traveller. Mes amis du collège et du lycée : Jimmy Kelly, Charles Mount, Sam Weiss, Paul Sacker, Charlie Boyce, Corey Cooley, Joe Carlson, Jeff Krasner, Barbara Baj, et non les moindres, mon frère John et ma soeur Stéphanie - parmi bien d'autres - furent les formateurs, proches et amis, qui modelèrent mon appréciation du loisir et de l'industrie en tant que jeune homme.
Ce fut l'époque du Seigneur des Anneaux comme phénomène de lecture. La trilogie Terremer ajouta de l'introspection à mon raisonnement. La Guerre des Etoiles changea le monde. Quand j'avais cinq and en 1969 je voulais être astronaute. En 1977 j'avais treize ans, et je voulais devenir chevalier Jedi. Ou Frodon. Ou Gandalf. Ces avenirs étaient tous envisageables.
La première fois que j'ai vu une 'vraie compagnie de jeu', ce fut le jour où je suis allé aux bureaux de SPI. Waou ! J'étais là. Et j'ai vu combien la compagnie était... hum... désorganisée. Plutôt délabrée. En un sens, mon rêve fut brisé, mais la réalité était meilleure.
J'ai testé une copie précoce de John Carter, Warlord of Mars. Il a fallu que je me fraye un chemin avec les pions de John Carter et Tars Tarkus. Diable ! Il fallait que je *sois* John Carter et Tars Tarkus ! Aaargh ! Nous avons forcé notre chemin à travers quelques gardes, nous avons sauvé Deja Thoris, et nous avons quitté le palais en combattant. J'étais au paradis des joueurs ! Ça devait être fin 78 ou 79. J'étais au collège.
j'ai joué à de nombreux jeux de toute sorte les quelques années suivantes. A la fin de l'été 1982, Jimmy Kelly me demanda un jour "Est-ce que tu aimerais avoir une pizza gratuite ?" - j'ai dit "pour sûr !"
La pizza était tout ce qu'on gagnait pour faire des sessions de test chez West End Games. Ça, et votre nom dans les crédits. Et aussi une copie du jeu quand il sortait. On devenait célèbre ! Ou, presque célèbre.
Alors qu'on testait les jeux, on nous a dit que le manutancier s'était cassé la main, et ils avaient besoin d'aide pour remplir les boîtes et s'occuper des envois. J'ai été volontaire. C'était beaucoup mieux que de travailler à Brooklyn dans un magasin d'approvisionnement de noces plein d'odeurs et de sueur, à servir des gens saoûls habillés avec du polyester.
West End devint le paradis de quelques-uns de chez feu-SPI, comme Eric Goldberg et Greg Costikyan. Richard Berg faisait les jeux South Mountain et Shiloh. Al Nofi travaillait sur une nouvelle édition de Imperium Romanum. Pour revenir à Invasion Sicily, le rapport avec Rand Game Associates s'est fait avec Daniel Scott Palter, bien que je n'aie jamais entendu l'histoire complète là-bas.
Je travaillais les étés et vacances scolaires pendant mes années d'étudiant à l'université Carnegie-Mellon (ils ont juste laissé tomber le trait d'union et sont devenus plus tard Carnegie Mellon). C'est alors qu'on m'a donné pour tâche de dessiner la carte de l'empire romain pour Imperium Romanum II. J'ai aussi fait beaucoup de parties de test. Je n'oublierai jamais l'année 69 après JC, c'est sûr.
C'est après l'école universitaire que j'ai eu moi-même un poste comme auteur chez West End Games. Paranoia, Star Wars et Star Warriors (le jeu de combat de vaisseaux spatiaux pour la série). J'ai travaillé avec Ken Ralston, Doug Kaufman, Greg Costikyan, Eric Goldberg, Paul Murphy, Steve Gilbert, Carl Skutsch, Bill Slavicsek, Greg Gordon, Jeff Briggs, Len Quam, Nick Quane, Jon Southard, Curtis Smith, Martin Wixted, Jonatha Caspian, Stephen Crane, Rosaria Baldari, Kevin Wilkins, et la "famille étendue" qui comprenait des contributeurs comme Al Nofi et Richard Berg, jusqu'à Ed Bolme et Sam Shirley, et les très nombreux autres auteurs et dessinateurs - bon sang ! La quantité de talent était phénoménale, et l'admiration - quelque peu méritée - que la société leur devait.
J'ai eu le privilège d'en faire partie.
Comme à mon habitude, j'ai rendu dingue mes boss et mes collègues avec mes idées et mes passions. Parfois je désaprouvais avec véhémence, et je rongeais mon frein faute de défis plus gros et plus nombreux. Je suis parti en 1989 après avoir beaucoup appris sur la création de jeu, d'un supplément, l'édition et la rédaction.
Je ne pense pas avoir assez remercié tous ces gens alors que j'étais là-bas.
Je ne vis pas tout à fait du jeu de rôle (mai 2003), bien que je considère que ce soit mon métier. Je possède une compagnie de jeu, et elle se bat pour être rentable. Nous verrons comment les choses évoluent. Ce sont des temps difficiles pour bien des gens.
Mes jeux préférés sont Brittania, King Maker, Empires in Arms, la Légende des Cinq Anneaux (le jeu de rôle, pas le jeu de cartes). J'aime les jeux épiques. J'aime l'histoire.
Ces deux dernières années je jouais à un jeu en ligne : Castle Marrach. J'ai arrêté pour commencer une nouvelle phase de développement professionnel avec Pendragon Online. Je dirige l'équipe de création du monde, aussi j'ai peu de temps pour jouer moi-même. Je pense que j'en profiterai quand nous le lancerons.
Sinon je fais partie du bureau de la Silicon Valley WebGuild. Je me considère comme un chercheur : histoire, philosophie, religion, mythe, en me concentrant sur les légendes arthuriennes et la période de l'Europe médiévale.
Ce dont je suis le plus fier, c'est de Pendragon Online et "The Holy Grail". Car ce sont mes versions des légendes arthuriennes. Ce sont les premiers projets où je n'ai pas eu de boss au-dessus de moi. Je réussirai ou non - mais ce sera ma grande occasion de montrer au monde ce que je pense que peut être un grand jeu.
Pendragon Online sera un jeu de rôle au format texte joué par internet. The Holy Grail sera un supplément de jeu de rôle sur table. J'ai senti qu'il fallait que je trouve mon propre Saint-Graal pour me guérir du désert dans ma vie après avoir été viré de chez Cisco Systems, Inc. Désormais c'est en marche - à l'aventure !
Pendragon Online se déroule dans la Grande-Bretagne du Roi Arthur, en 516 après JC ; assez tôt dans son règne. Les Saxons paraissent imminents, et Camelot n'a pas encore été fondée.
The Holy Grail sera un supplément sur la plus grande quête de l'histoire. C'est un supplément de jeu de rôle pour des gens qui recherchent autre chose que tuer des gobelins et faire la peau à des lapins. C'est un supplément sur la destinée de son propre esprit et de son âme.
A tous : Onwards -- to adventure ! Huzzah !
(En avant - à l'aventure ! Hourra !)
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.