Ayant été élevé au moyen-orient, je n'avais qu'une connaissance limitée des loisirs des jeunes français, lorsque je fus expédié un été en séjour linguistique dans le sud de l'Angleterre. Nous étions un groupe de lycéens venus de France, et c'est l'un d'entre eux qui me parlait sans cesse de profiter de son passage en terre étrangère pour se trouver un truc appelé "Expert 7". Quand finalement, il l'a eu en main, j'ai compris qu'il s'agissait en fait de l'Expert Set, deuxième boîte de D&D. Alléché par ce que m'en disait mon condisciple, j'achetai sur le champ la boîte de base. Un collector, une boîte de D&D éditée par Games Workshop ! Elle porte les deux logos, et je l'ai toujours. Je l'ai même ressortie pour une partie mémoriale après le décès de Gary Gygax, et on s'est bien éclaté. Je fis à l'époque quelques parties tests, avec mes frères et soeurs, puis avec des copains de classe.
Mais l'étape suivante fut réellement ma première année d'université. Alors que je discutais avec un copain étudiant, celui-ci ouvrit son portefeuille pour une raison quelconque, et j'y vis une carte d'un magasin de jeu lyonnais. Je l'interrogeai, et il s'avéra qu'il était rôliste, et bien plus expérimenté que moi. C'est donc ensemble que nous allâmes à son club de jeu favori, Les Paladins des Traboules. J'y ai beaucoup joué, j'en suis devenu le secrétaire, et j'y ai fait des rencontres importantes.
Parmi ces rencontres, Jean-Pierre Boillon, créateur des séjours de vacances Rêves de Jeux. Au début je suis venu aux séjours comme participant, puis comme animateur wargame, directeur adjoint, directeur, responsable du séjour adulte... Bref une douzaine d'années d'implication, y compris secrétaire ou trésorier de l'association. C'est dans ce cadre associatif que JP et moi avons créé un jeu de découverte super-simple (je n'aime pas trop le terme initiation, ça fait mystique). Aventure en Moirans répondait à une commande du Musée du Jouet de Moirans en montagne, et ils l'ont vendu un temps dans la boutique du musée. Des années après, j'ai découvert à ma grande surprise qu'un de mes élèves faisait jouer une campagne de ce jeu, en utilisant des livres jeux en guise de scénario ! C'était la gloire et la consécration...
Depuis que j'ai quitté Rêves de Jeux, je consacre du temps au GROG, en particulier à la validation des critiques, tout en jouant une à deux fois par semaine (janvier 2010). Et puis dans les autres expériences ludiques que je n'ai pas mentionnées : un club de JDR dans mon lycée, VRP pour placer un fanzine lyonnais nommé Coups Critiques dans les boutiques de Haute Normandie, testeur sur un supplément Ars Magica, une collection sans cesse grandissante de JDR, mais aussi de wargames (une autre passion) et de jeux de société divers.
"Un jour, Jérôme découvrit le GROG et il vit que cela était bon,
Alors il explora le GROG, et il vit que cela était grand.
Il vit que les productions ADD étaient honteusement sous-représentées,
et ainsi il fut empli de courroux.
Les montagnes tremblèrent sur leur fondement,
les océans se mirent à bouillir.
Alors Jérôme se mit à ficher, ficher, ficher...
Bien des éons durant, il ficha.
Et c'est ainsi que ce jeu majeur pour l'histoire de notre loisir,
avec ses univers merveilleux,
Planescape, Dark Sun, Al Qadim,
fut bien représenté, enfin !
Des disciples lui vinrent,
et ils poursuivirent l'oeuvre.
Et Jérôme vit cela, et il dit :
« Voyez ce que j'ai fait !
Contemplez mon oeuvre, ô admins, et désespérez ! »
Et c'est alors que les admins l'invitèrent sur la passerelle
et que ses ennuis commencèrent."
Pour le reste, car mon existence ne tourne pas uniquement autour du JdR, je suis passionné d'histoire, en particulier militaire, et je lis beaucoup, BD et SF en particulier. Ce qui est curieux, c'est qu'en dépit de ma passion pour l'histoire et pour la voile, que j'ai un temps enseignée près de Brest, je n'accroche pas aux jeux trop maritimes, aux thèmes autour de la piraterie, etc. De toute façon, je ne vis ni de la voile ni du jeu, qui n'ont au mieux été que des revenus de complément. Je suis enseignant, et ça, c'est l'aventure quotidienne !
Petit message perso pour finir :
"No brain, no pain"
Jérôme est décédé d'une crise cardiaque le 8 décembre 2020.
Cette bio a été rédigée le 11 mai 2009. Dernière mise à jour le 9 décembre 2020.